chapitre 6 : opération "sans-espoir"

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CHELSEA

Toutes ces zones rouges. Comment est ce que ça pouvait ne serait ce qu'être possible...

Plus elle regardait les cartes sur l'écran, plus elle s'accoudait sur la table pour se tenir debout. D'où venaient tous ces hommes ? Ces matériaux ? On aurait dit que le jour fatidique de l'arrivée de l'Antéchrist était à leurs portes, annonçant une bataille sans fin.

C'était plus que désespérant, c'était un coup préparé minutieusement depuis des années, peut être même depuis un siècle ! Nickson n'était certainement pas le maître planificateur de tout ça, ça remontait à depuis bien plus longtemps.

Elle passait ses yeux sur la Catalogne et le sud de l'Espagne, complètement en rouge, remontant ainsi dans le sud de la France vers les Alpes. La Grèce, la Turquie, L'Algérie et le Maroc étaient les sièges même de la guerre. Toute L'Europe du Nord, en revanche n'était pas encore sous attaque mais ce n'était pas pour autant que leur situation était faite d'arcs en ciel et de licornes... 

Tout le monde s'était tourné le dos. 

Si le Texas avait refusé de venir en aide avec l'Italie, bon nombre d'autres pays s'étaient retirés dans le silence comme s'ils n'étaient pas là. L'Allemagne, l'Autriche, les Pays-bas... Sans parler de la neutralité suisse et scandinave...

Mais dans un monde comme celui qui s'annonçait, ça n'allait pas avoir beaucoup d'importance.

Tout le monde qui n'était pas encore atteint par l'ennemi était peut être en train de se cacher et de se préserver pour gagner du temps mais il n'y avait plus d'alliances ou d'inimitié, juste les criquets ravageant qui, insatiables, dévoraient la vie.

- Lieutenant Wilkersfield ? Vous allez bien ?

Chelsea cligna des yeux pour se réveiller de son songe et soudain, tout réapparut plus clair. Les sons, les tâches pourpres sur la carte Européenne, la sensation désagréable du coude de Jay dans ses côtes... Elle se redressa donc et se racla un peu la gorge avant d'indiquer d'un doigt incertain les troupes Italiennes au dessus du mur militaire entre Rome et Pescara.

- donc si j'ai bien compris votre armées s'occupe de garder l'ennemi hors des baies en plus du côté français des Alpes ?

- exactement.

- comment ça marche pour l'instant ?

- pas vraiment bien, mais il y a deux jours, à cause des blizzards, les batailles ont cessé.

- ils ont arrêté à cause de... A cause de la météo ?

- vous devriez voir la météo en question... En attendant, il y a des négociations en cours mais ça va vite reprendre.

- et jusqu'où s'étendent les blizzards ?

Demanda Jay en venant observer les cartes de plus près, les yeux plissés. Le Général Natoli releva ses mains en l'air et grommela.

- un désastre à la fois, Capitaine Carter. Je ne vais pas commencer à vous montrer les images satellitaires de ce qu'il nous reste comme rayons de soleil... Mais ce que je peux vous dire c'est qu'on sera noyé sous la neige pendant un bon bout de temps encore.

Chelsea alla répondre à ça quand un homme vint demander au Général Natoli de venir voir quelque chose, faisant excuser l'officier Italien avec politesse avant de s'éloigner. Elle en profita donc de venir voir les plans de plus près et son regard se posa sur les Alpes françaises, cette barrière montagnarde qui séparait l'ennemi avec le reste de l'Europe de l'est.

- Ils savaient qu'en se prenant à l'Italie, ils auraient l'avantage de briser l'Europe sur plusieurs points.

Fit Jay en indiquant le pays sans toutefois toucher l'écran. La Lieutenante accorda sa remarque de quelques hochements de la tête et indiqua elle aussi l'écran mais cette fois-ci du côté du Détroit de Gibraltar.

- Le jour où ils avaient réussi à repousser l'armée Anglaise de là, ils ont non seulement réussi à créer le chaos dans le bassin méditerranéen mais déclarant ainsi la guerre à deux pays en même temps. C'était pas si difficile de traverser l'Afrique du nord-ouest, avec les gouvernements instables qui s'y trouvent, il suffit de quelques attaques clefs et ils sont aux portes de l'Europe... Qui a flanché dans un battement de cils, puisqu'ils étaient trop concentré sur nos affaires avec les Américains au dessus de nous...

- Ce qui me surprend le plus c'est... Comment est ce que c'est possible ? D'où viennent leurs chiffres ? Comment est ce qu'ils arrivent à faire tomber des armées entières, comme si ce n'étaient que des soldats de bois qui tombent au moindre vent de guerre... Ils sont si faibles que ça ?

- C'est ce que je me demandais aussi... Mais je crois que personne ne s'y attendait. Ils ont profité de l'effet de surprise. Après tout, qui est ce qui s'attaque juste comme ça à l'Europe ? Je veux dire... Ces dernières décennies, qui disait "guerre", disait Moyen-Orient ou encore l'Afrique... 

- Ils ont baissé les gardes.

Chelsea poussa un gros soupir avant de lui répliquer, de l'amertume dans la voix.

- Pas qu'eux. Nous les premiers.

Jay admit à contre cœur, lui aussi touché par tout ce que ça voulait dire. Le Général de Brigade Natoli revint sur ce, l'air préoccupé et expliqua.

- Veuillez m'excuser mais je craint fort qu'il faut que je retourne à mes occupations. Mon bras droit, le Général Lenzo va vous montrer où rejoindre vos hommes et nous en reparlerons plus en profondeur ce soir, d'accord ? 

Jay lui adressa un signe de tête respectueux et suivit l'homme en question vers la sortie de la pièce. Chelsea, en revanche, s'attarda un peu pour examiner une dernière fois la carte. Une dernière fois pour s'imprégner d'assez de paranoïa pour détruire l'espoir qu'elle pouvait avoir quand elle était encore en train de planifier leurs départs du Texas.

C'était une catastrophe.

One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant