Mais qu'y a t-il dehors ?

D'où vient tout ce bruit ? Et pourquoi fait-il si froid ?

J'appuyai mes mains crispées sur la porte de bois, vieillie à s'en désosser. La masse brune et humide commença à racler le sol péniblement.

Le crissement que cela causait sonnait comme un hurlement à mes oreilles ; et les tremblements qui agitaient la matière sous mes paumes se propageaient, faisant tressaillir tout mon corps. J'étais fatigué. Était-ce mes bras qui étaient trop faibles, ou bien était-ce la porte qui était trop lourde ?

Et qu'y a-il derrière elle ?

À mesure que j'avançais vers l'extérieur, un vent glacial venait me saisir, s'engouffrant dans mon espace déjà si froid. La lumière auparavant réduite à se glisser dans les fentes du bois me parvenait maintenant à grandes bouffées. Elle agressait mes yeux qui ne connaissaient que la nuit. Je forçai malgré tout ceux-ci à scruter l'extérieur, qui se révélait enfin à moi.

Ca y est, j'étais sorti.

Dehors, le ciel était grisâtre. Une unique bourrasque vint ébouriffer mes cheveux, comme le signe avant-coureur d'une tempête.

J'avais atterri au milieu d'une place carrée, bordée de hauts bâtiments qui s'élevaient tout en majesté et étaient dotés d'une architecture soignée. Cependant ils étaient souillés, et personne ne les admirait. Moi je les voyais, ils étaient vestiges d'un temps meilleur.

En ce lieu un fracas métallique résonnait, qui était emprisonné entre les murs. Les ondes sonores venaient y rebondir avant de monter s'évanouir dans les cieux.

Je baissai les yeux. Disséminés devant moi, hommes et femmes se battaient avec la hargne du dernier souffle. Des lames jaillissaient de leurs poings serrés. Çà et là, elles fendaient l'air avant de s'abattre sur les créatures sombres et grouillantes qui avaient envahi l'espace. Je contemplai ce spectacle saisissant avec curiosité. Mes semblables dansaient parmi les monstres, étrangement silencieux. Je les dévorai des yeux.