現在

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- Je ne sais pas parler au passé.

Un silence lourd résonne dans la salle.
On tend l'oreille.
On regarde.
Qui est ce garçon ?

- Je ne sais pas parler au passé. Je ne connais que le présent. Et je t'aime.

Le jeune homme hésite, cherche ses mots. Il a l'air complètement perdu.
Une larme roule.

- Quand tu ouvres ton casier en riant, quand tu t'arrêtes en pleine rue pour caresser un chat, quand tu réponds insolemment aux profs ; je t'aime. Et même quand ton regard se fait froid, dur et intransigeant. Même quand tu ne me regardes pas ; je t'aime. Je te connais tu sais ? Vraiment bien. Je connais ton cœur, celui qui s'arrête pour le chat, qui prend soin de sa mère éméchée, qui me sourit en passant. Et puis, je t'aime. Un peu plus qu'hier, et demain... Demain...

Le jeune homme écarquille les yeux. 

- Peu importe. Je t'aime. Qui suis-je pour toi ? Rien. Et toi alors ? Qui es-tu pour moi quand je ne suis rien pour toi ? Tout.

Il fait une pause. Souffle court. 

- Tu sais, je veux être réalisateur. Et tu es mon sujet d'inspiration principal. Tes courbes et les traits de ton visage rendent si bien à travers l'objectif de ma caméra. il prend une seconde Un soir, tu es sur le toit de l'école, moi aussi, par hasard bien sur.

Il n'a pas l'air sur.

- Je sors ma caméra. Tu me surprends. Et puis tu rigoles. Comme si tout cela est normal. Tu me fais signe de m'approcher. Tu es assis au bord du toit. C'est haut. Ça fait un peu peur. Mais tu es beau Taehyung, alors je m'en fou.  Tu me parles de ma caméra. Me demandant pourquoi je l'ai toujours avec moi. Je ne comprends pas, depuis quand remarques-tu ce détail ? Je te réponds que ça me fait du bien de filmer. Alors tu souris encore. C'est carré. Et joli. Je veux filmer cet instant mais j'ai peur de ta réaction. Donc, je ne fais rien.

Le jeune homme a maintenant les yeux brillants et un fin sourire aux lèvres.

- Et puis tu me dis : « vas-y, filme moi, si ça te fait du bien ». Et ta voix est si belle. Si belle que je ne réagis d'abord pas. Puis je te filme. À travers mon objectif je te vois. Tu as un immense sourire aux lèvres, si grand qu'il me fait presque peur. Tes yeux miroitent, comme des étoiles. Et je sens que ton cœur bat fort. Je le connais bien tu sais. Aussi, je ferme les yeux de contentement une seconde. Tu ne te rends pas compte de l'effet que tu me fais.
Et tu es surprenant. Tellement que quand je ré-ouvre les yeux, tu as disparu.

Il s'arrête, sa gorge le serre.

- Je te cherche partout du regard. Es-tu reparti à l'intérieur de l'école ? Tu en as déjà marre de moi ? Je me précipite vers les escaliers. Je veux te retrouver. Pourquoi viens-tu de partir comme ça ? Je me sens stupide avec ma caméra à la main, courant comme un fou. Mais peu importe.
Où te caches-tu ? Je ne te trouve pas.
Alors j'abandonne, déçu. Ce soir là, sur le toit, c'est la première fois que tu m'adresses la parole. 

Le jeune homme qui parle a la peau très clair, des cernes sous les yeux, et une larme sur la joue. 

- Quand le lendemain, j'arrive en cours, c'est le bordel. Notre première heure s'annule. Je ne comprends pas trop pourquoi mais ce n'est pas grave. Je profite de mon temps libre pour me promener. Je veux aller sur le toit mais c'est soudainement impossible . Mince, sans doute que les profs se rendent compte que beaucoup d'élèves y vont. Je me promène dans la cour arrière. Il y a un attroupement dans un angle. Je n'y fais pas attention jusqu'à que je remarque la présence d'hommes en uniformes blancs. Que font-ils là ?
Je m'approche. Il y a beaucoup de monde. Certains pleurent, crient et d'autres sont silencieux. Il y a le petit blond, je le remarque car je crois que c'est ton meilleur ami. Vous êtes souvent ensemble. Il regarde la scène d'un air vide, un peu détaché. 

Présent ᵗᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant