Chapitre 1

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 Une vaste plaine ensoleillée s 'étendait en face de moi, je n'avais pas vu quelque chose d'aussi beau depuis longtemps, je me promenais, ne me souciant de rien, j'avais l'impression qu'un flux de bonheur m'envahissait. Après quelques minutes de marche, je finis par apercevoir la silhouette d'une femme au loin. Intrigué je décidais donc d'aller la voir, mais à chaque pas que je faisais elle avait l'air de s'éloigner un peu plus. Je décidais donc de m'arrêter, déçu de ne pas avoir eu de réponse sur l'identité de cette femme. Alors que je m'asseyais par terre je remarquai la beauté du ciel, d'un bleu éclatant et dont les oiseaux passaient paisiblement. Je fermai les yeux et lorsque je les rouvrit, j'étais dans un endroit sombre, lugubre et triste : ma chambre. J'essayais autant que je pouvais de me rendormir, mais rien à faire, j'étais coincé dans un monde pitoyable et malheureux. Tout ce que je pouvais faire à présent était de me préparer pour partir au travail. En sortant de la douche je me vis dans le miroir, j'avais l'impression de regarder une version déformée de mon propre visage, je ne me reconnaissait pas, pourtant, il s'agissait bien de moi. Pour une raison qui m'échappait je me sentais prisonnier. De quoi ? Moi même je ne saurais pas dire. Mais le sentiment était bien réel.

Étant désormais prêt je me dirigeais vers la porte d'entrée lorsque la sonnette de ma maison retentit.

J'allai donc ouvrir la porte. Je vis deux officiers de l'armée, ayant environ la quarantaine tous les deux qui me regardaient d'un air solennel.

-Vous êtes bien Hiraeth Oizys ?

Il l'avait demandé d'un ton monotone, et le manque d'émotion sur son visage était déconcertant.

Je lui répondis avec angoisse.

-Oui c'est bien moi.

Il me tendit une lettre, et me fixait droit dans les yeux. Après quelques secondes d'incompréhension je me rendis compte qu'il voulait que je l'ouvre devant eux, ce que je fis.

Je ne peux pas vraiment dire que j'étais étonné, mais il s'agissait là d'une convocation de l'armée. Elle avait besoin de soldats sur le champ de bataille. La nouvelle me laissa indifférent, ce qui surpris quelque peu les officiers, mais ils repartirent très rapidement sans poser de questions.

Ma sœur débarqua derrière moi pour me demander qui était ces gens, je lui mentit en lui disant que ces gens s'étaient trompés de maison. Je ne voulais pas lui avouer qu'on m'envoyait vers une mort certaine. Je lui demanda de manière moqueuse

-Il est pas un peu tôt pour que tu sois réveillée ?

Sur quoi elle me répondit qu'à 13 ans elle était déjà une adulte responsable.

Je lui demandai néanmoins d'aller se préparer. Elle décida donc de partir, mais s'arrêta en chemin et se retourna. Elle prononça les mots suivants :

-Tu vas partir et jamais revenir comme papa, pas vrai ?

Je ne savais pas quoi lui répondre. Devais-je vraiment lui expliquer qu'elle allait aussi perdre son frère et qu'elle devrait vivre seul avec notre mère ?

-Je reviendrais, je te le promet.

En réalité, les chances que je revienne étaient très faibles, et en temps normal je préférerais mourir là-bas, malheureusement il faut que je survive pour que je puisse veiller sur elle.

Mon objectif est donc clair, je dois survivre à cette guerre coûte que coûte. Je me retrouve encore une fois piégé, je ne vis pas pour moi, je vis pour les autres. Si ma sœur n'était pas là, je partirais me faire tuer dans la dignité la plus totale. Mais je vais devoir vivre pour elle, parce qu'elle est la seule personne qui compte à mes yeux et que je ne veux pas qu'il lui arrive malheur.

HiraethOù les histoires vivent. Découvrez maintenant