Ethan and the shadow

Ethan est allongé dans son lit, il est minuit. Cela fait deux heures qu'il tente de s'endormir, sans succès. Sa journée fut terriblement épuisante mais, sans comprendre pourquoi, il n'arrive pas à s'endormir. Soudain, une ombre apparaît dans l'encolure de la porte de sa chambre, juste devant ses yeux...

- Qui êtes-vous ? 
- Qui suis-je ? répond l'ombre, Es-tu certain de vouloir le savoir ?
- Bien sûr ! Vous êtes dans ma chambre, en plein milieu de la nuit et je ne reconnais pas votre voix !
- D'accord, montre toi patient. Si tu écoutes mon histoire tu connaîtras mon nom.
- Excusez-moi ?

Sans prendre la peine de répondre, l'ombre commence à conter son récit :

'Quand j'étais enfant, je pensais que j'étais comme tous les enfants de ce monde. La nature est incroyable, elle crée tant de belles choses, elle est la mère de chaque créature qui vit en elle. Forte et belle, mais ce n'est pas vraiment une bonne mère...'

- Pourquoi dites-vous cela ? l'interrompt le jeune homme

- Et bien, c'est simple, si tu regardes la nature, tu peux y voir quelques "erreurs" qu'elle a commise et... peut-être en suis-je une également ? Non, je ne suis pas négative, juste objective, c'est différent.
Une minute, quel était mon sujet ? Oh oui, la nature. La Grande Mère (comme j'aime la nommer) est aussi ma mère ; comme toi, comme les arbres, les oiseaux dans les arbres et tout autour de nous. '

- Nous sommes-nous déjà rencontrés ? le coupe-t-il à nouveau, Maintenant que je vous écoute plus longuement, votre voix me semble familière...

- Tu as l'intention d'interrompre mon récit toutes les deux minutes ?
Hmmm, c'est une possibilité, mais je ne peux t'en dire davantage. Je sais ô combien c'est frustrant, mais sois patient, tu me reconnaîtras bien assez tôt.
Comme je le disais, je pensais que j'étais comme tous les autres enfants, mais j'avais tort. Mon destin était scellé et je n'y pouvais rien. Mon apparence changeait à mesure que les choses progressaient aux alentours et dans ma vie ; très vite, les personnes autour de moi furent effrayées. Le simple fait de me voir était devenu quelque chose de terrible, tel un mauvais présage. Au début, je ne comprenais pas pourquoi les gens réagissaient ainsi, quand, soudain, la Grande Mère m'appela et me demanda de venir la voir. J'y suis allée, tu peux noter ô combien je suis obéissante.'

- En effet.

- 'N'est-ce pas ?
Elle me confia un travail. Ne me regarde pas comme ça, je peux voir tes yeux ; même si toi, tu ne peux voir mon visage, je sais que tu me regardes et c'est très stressant. C'est vrai que la situation est étrange et que tu n'y comprends rien mais c'est ainsi, la Grande Mère a planifié cela depuis longtemps. Peut-être même avant notre naissance, comment le saurai-je ? La seule chose que je sais est qu'elle me fait confiance (et elle a raison). Même si mon travail est un fardeau, j'ai accepté mes responsabilités.'

- Dîtes plutôt que vous n'avez pas eu le choix.

- 'Oui, tu n'as pas tort, mais ce n'est pas notre sujet. répond-elle, quelque peu agacée,
Ainsi, avec ce nouveau fardeau, commença une nouvelle vie, une vie de solitude. Une triste histoire, n'est-ce pas ? Veux-tu un mouchoir ?'

- Non , merci. Êtes-vous complètement folle ?

- ' Attends, quoi ? Non, je ne suis pas folle. S'il te plaît, cesse de m'interrompre.
Après tout, cette histoire est la mienne et je suis fière de ce que j'ai pu accomplir jusqu'ici. Tu sais, j'ai aidé beaucoup de personnes ; bien sûr, elles n'étaient pas vraiment enchantées de me voir, c'est le moins que l'on puisse dire, mais je comprends pourquoi et je pense que si tu me connaissais, tu ne serais pas ravi non plus.
Non, non, je ne suis pas une mauvaise personne, je suis juste... Comment pourrai-je dire cela ? Je ne suis pas toujours au bon endroit, au bon moment.
Quand quelqu'un me voit, cela peut signifier beaucoup de choses mais lorsque je viens rencontrer une personne, c'est tout simplement parce que je dois la prendre avec moi.'

- D'accord, maintenant je suis complètement flippé.

- 'Tu es flippé ? Oh non, ne le sois pas ! Je ne veux pas t'effrayer. Laisse moi t'expliquer, parfois je suis ici pour un court moment, parfois pour toujours.

Arf, ce n'est pas clair je le sens.

Après tout je suis partout et nulle part, personne ne peut m'échapper. Je pense que c'est la raison pour laquelle les gens ne m'aiment pas.'

- Comme moi.

- 'Oui, exactement, comme toi !
Oh, attends, cela signifie que tu ne m'aimes pas ? Peu importe, ce n'est pas encore le bon moment de toute façon.'

- Le bon moment ? Pour quoi ? Mais enfin, qui diable es-tu ? s'emporte Ethan

- 'J'en ai trop dit. dit-elle dans un soupire

Bien, je continue. Seuls les animaux m'apprécient, ils pensent que je suis une femme généreuse ; pour être honnête, je ne sais pas s'ils ont tort ou raison. J'essaie seulement de faire de mon mieux chaque jour, d'être douce et gentille même si parfois ce n'est pas simple, car ma tâche n'est pas aisée. J'ai un mauvais travail mais un bon cœur, je l'assure.

Par exemple, un jour, j'ai aidé une grand-mère ; elle était vieille et malade mais elle ne voulait pas voir ni accepter la vérité. De toute façon, c'était simple : elle était vieille et malade, rien de plus, rien de moins. Elle avait besoin de prendre un peu de repos, de faire une pause avec la vie, ne plus être ici pour un moment. Je peux comprendre pourquoi les gens réagissent de la sorte, c'est à cause de l'amour. Ils veulent rester plus longtemps avec leur famille, leurs amis...

Oh l'amour est un sentiment incroyable ; à cause de l'amour certaines personnes font des choses merveilleuses mais d'autres, en revanche, commettent des actes terribles. L'amour est à la fois magnifique et horrible. Tout le monde pense que je suis un être affreux, la pire créature qui puisse exister en ce monde mais son pouvoir est aussi terrible (si ce n'est plus). Il peut détruire ou même tuer. Quand quelqu'un est amoureux, le pouvoir de l'être aimé est si puissant que cela en est dangereux... La personne amoureuse est comme hypnotisée et est à la merci de l'être qu'elle aime. C'est pourquoi, je les ai ainsi baptisés : les esclaves amoureux. Oui, je pense que l'amour peut être esclavagiste lorsque l'être aimé est cruel et narcissique.'

- Tarée ... murmure le jeune homme

- 'D'accord d'accord, tu as raison. L'amour n'est pas si cruel, il peut être beau et tendre, que dis-je ? Splendide ! Il est partout, tout comme moi, en réalité, nous sommes omniprésents et c'est absolument normal car nous faisons tous deux partis de la vie.

Je m'égare, pour la grand-mère, je lui ai juste donné une pause dans les ténèbres. Bien sûr, elle était effrayée au premier abord, mais après cela, elle était réellement heureuse. Elle ne souffrait plus, alors suis-je si cruelle ? Non, je ne pense pas.'

- Attends, tu l'as tu... tué ?

- 'Tué ? Non. De quoi parles-tu ? Je ne suis pas une tueuse. Enfin, pas vraiment. Ah, c'est difficile à expliquer. Je ne tue pas, j'aide les âmes à s'endormir pour toujours ou momentanément, ça dépend si leur nombre de vie est arrivé à son terme ou pas, bref. Et maintenant, Ethan, c'est ton tour.

Alors, sais-tu qui je suis ?'

- Tu es... La mo...

- Oui.