Noce d'Argent

Partie 1 : Chapitre 8

Chapitre 8 : Un verre avec Iwa.

Akaashi prit place, le sourire aux lèvres, parmi les tabourets disposés près du comptoir. Son ami était au téléphone, mais avait déjà commandé pour eux deux. Attendant patiemment que Iwa termine son appel, Keiji prit une gorgée de son verre et se détendit avec cette dernière en même temps. Le bar n'était pas spécialement rempli, cela dit, il n'était pas non plus vide au point de se demander comment font les gérants pour arrondir leurs fins de mois. Dès que le brun avait franchi la porte, la chaleur conviviale des lieux accapara son humeur, effaçant la conversation qu'il eut avec sa mère quelques minutes plus tôt.

Au fond du bar, un petit groupe de jazz jouait quelques notes sympas – en tout cas, pour le rédacteur. Près des fenêtres étaient installées des tables rondes, allant de deux à quatre places max, auxquelles certains groupes d'amis accompagnaient les musiciens avec leurs éclats de rire. Si bien que Akaashi en sourit, inconsciemment.

Il se vit trois ans en arrière, lors d'une soirée organisée par l'argentin. Un truc de couple que Tooru adorait faire. De toute manière, dès qu'on parlait de faire la fête, Oikawa répondait toujours à l'affirmative.
Le châtain choisissait un lieu, une activité et hop, il invitait seulement ses amis non célibataire. Souvent, il y avait Kuroo et sa copine et bien sûr, Keiji et Bokuto était forcément dans la liste des invités. Ainsi, Keiji découvrit avec stupeur et contentement que son gris et lui était redoutable au bowling. Kuroo les surnommait  « Le duo de chouette ». Pourtant, Akaashi n'y avait jamais joué de sa vie, avant ces soirées. Ses premiers lancers étaient une catastrophe, tombant dans la rigole dès le début. Sérieusement, il était content si déjà sa boule touchait une quille. Ce fut après les innombrables conseils de Bokuto, qu'il s'était amélioré. L'as des Black, avant que Keiji ne tire, venait dans son dos et posait ses mains sur ses hanches. Le corps de l'ancien passeur réagissait aussitôt, émoustillé d'une envie qui ne concernait pas le bowling. Il gardait ses yeux rivés sur la piste, cependant son esprit était en ébullition quand le souffle de son homme chatouillait délicieusement ses oreilles, affolant sa propre respiration qu'il essayait de gérer au mieux devant les autres.

— Le plus important c'est de garder le dos droit et de fléchir légèrement, disait Bokuto, au creux de ses tympans, qui frétillait gracieusement.

Alors, le brun baisser ses fesses légèrement et son dos se penchait tout autant, s'échappant du torse de son bien aimé. Mais ce dernier revenait bien vite retrouver la chaleur de ses muscles dorsaux. Et là, Bokuto glissait sa main le long du bras fremissant de Akaashi, jusqu'à atteindre sa paume, puis ses doigts et déclarait :

— Tout est dans le poignet, d'un ton rieur et langoureux.

Juste après cette piqûre de rappel, qui était devenu une routine, Akaashi envoyait valser les quilles, lancer après lancer et s'aquittait même de quelques strike. Quand c'était le cas le brun se plantait devant son copain et l'embrassait à pleine bouche, comme rarement cela se produisait.

Il découvrit aussi que Kotaro était impressionnant aux fléchettes et au billard. Et plus d'une fois d'ailleurs, les soirées billards se terminaient de manières passionnées, dès que lui et son fou d'amant passaient la porte d'entrée. Akaashi adorait ces soirées-là...

Pour le dernier soir avant le départ de Oikawa, celui-ci avait même pris la peine de convier Emi ; malgré leur relation houleuse et ce fut une soirée karaoke inoubliable. Avec l'alcool, Emi et l'ancien passeur de Seijo s'étaient trouvés des atomes crochus, le chat noir et Bokuto avaient chanté à ne plus avoir de voix le lendemain et Iwa ainsi que Akaashi avaient rigolé toute la soirée. Mais le plus important à retenir était l'après soirée : Oikawa avait failli raté son avion (même si Hajime n'était pas contre cette possibilité), la chouette et Keiji n'avaient pas quitté leurs nid douillet et avaient dû racheter une boîte de protection durant le week-end (sauf pour dire au revoir à Tooru ; c'était la seule sortie d'ailleurs), quant à Kuroo, sa copine avait dû prendre soin de lui durant cette fin de semaine tant il était mal et grincheux.