Un goutte fraîche coule le long de ma joue. Une autre sur l'arrête de mon nez. Et une autre. Suivie encore et encore par ses sœurs. Jusqu'à ce que mon visage soit inondé. Le goût salé s'engouffre entre mes lèvres, entrouvertes pour laisser l'air entrer et sortir. Mes sanglots étouffés. Le tremblement de ma poitrine. Les larmes semblent ne jamais cesser.
"C'est donc ça ma fin ?" Pensais-je. J'allais mourir ici. Seule. Avec pour dernière pensée un visage. Un visage doux, tendre. Le visage de mon amour perdu. A jamais.
Les larmes se mêlèrent au sang, et le sang à la boue.
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Je soufflais bruyamment. Quand est-ce que j'allais pouvoir sortir d'ici ? La patience n'avait jamais été mon fort.
Où est ce que je suis ? Dans le placard. Pas mon placard. Celui de mon professeur. Oui, je me suis glissée dans l'aile réservée au personnel enseignant, comme ils disent, pour rentrer dans la chambre de mon professeur principal. Oui, je sais que c'est pas malin, surtout avec mon don de discrétion. Mais j'avais pas le choix.
Cet abruti m'a "confisqué" mon portable. C'est du vol, oui ! Il me le rendra jamais si je vais pas le chercher moi-même. Je gémis de douleur. Ce placard est vraiment trop étroit. Ils ont fait exprès pour dissuader qui que ce soir de s'y cacher, j'en suis sûre. Ils sont assez tordus pour ça. "Ils", ce sont mes profs. Un ramassis d'idiots.
Des rires dans le couloir interrompirent mes pensées. Une fois atténués, je sortais mon nez de ma cachette improvisée pour vérifier que la voix était libre. R.A.S. Je me dépliais rapidement et tombais lourdement sur le plancher. Je me dirigeais à quatre pattes vers la table de chevet à côté du lit soigneusement fait. Trop soigneusement fait. Je levais les yeux au ciel. Ce mec est maniac, ma parole. Je tirais le premier tiroir. Un carnet, un stylo, un baladeur et une boîte de chewing-gum. J'en sortit un de la boîte et l'enfournais, et toc ! Deuxième tiroir. Un bouquin de Stephen King (aurait il bon goût en matière de roman celui la ?) et, miracle, mon iPhone. Je le saisis rapidement et le fourrais dans ma poche de jean. Je me redressais et tournais les talons pour déguerpir quand je heurtais.. Le propriétaire de cette chambre.
"Je peux savoir ce que tu fiches ici ??" J'avais lâché ça d'un air autoritaire. C'était sortit tout seul, je promet.
"Heeu, c'est MA chambre si tu te rappelle, idiote.
- Je suis la victime ici !"Sur ça, il avait levé un sourcil sceptique, agrandissant ses yeux d'un magnifique gris-bleu.
"Tu t'introduit par effraction dans ma chambre et c'est toi la victime ?
- Par effraction ? J'ai fracturé aucune porte !!
- Justement, comment t'as fait ?
- Aha ! C'est toi qui m'a donné le double de la clef, abruti."J'étais pliée de rire devant sa tête déconfite. Il avait oublié.
Il est peut-être temps que je fasse une pause pour expliquer comme je m'étais retrouvée à posséder un double de clef de la chambre de mon professeur. Histoire passionnante. Bah, il se pourrait que cet enseignant, soit en fait.. Mon ami d'enfance. Mais chut, personne n'est au courant. A part mes amies, bien sur.
Donc, nos parents sont de grands amis et c'est ainsi que je me suis retrouvée, dès ma naissance, à passer mes weekends avec mon aîné de 7 ans, Cody. Bon, ici, je dois l'appeler Monsieur Preston. Mais il reste mon complice de connerie exécutive, malgré son poste d'enseignant dans le lycée où j'étudiais. Mes parents m'y avait envoyé il y a un an, pour ma rentrée en seconde, à l'internat de Hollbrend, alors que Cody n'y enseignait pas encore. J'y avait passé une année agréable avec mes nouvelles amies, Amely, Lilah, Paris et Victoria.
Mais le vrai amusement était venu en même temps que Cody. Il était devenu mon prof de mathématiques. Pour être honnête, je hais les maths. Mais avec lui pour prof, j'étais prête à faire des efforts.
Pour revenir à nos moutons, Cody m'avait chargé sur son épaule pour me jeter dehors mais je me débattais en riant et en criant qu'il me relâche, ce qu'il finit par faire, de mauvaise grâce. J'atterris sur son lit avec fracas.
"Alexis, fais gaffe tu chiffonnestout !
- T'es tordu. Coincé, va !"Si il trouvait que le lit était froissé, alors il allait hurler. Oui je suis sadique. J'attrapais le coin de la couette et tirais dessus en me roulant dedans. Ce que j'avais pas prévu, c'est que le lit avait une fin. Je finis donc tête la première dans le tapis, enroulée comme un burrito, les pieds sur le lit. Très classe, Alexis. Je regardais Cody, maintenant littéralement mort de rire.
"Quand t'auras fini de te payer ma tronche, tu pourrais venir me délivrer ?"
Sur ce, il sortit son portable et pris une photo de la catastrophe, et finalement vint me libérer.
"Désolé, princesse, mais c'était trop beau pour que je rate cette occasion."
Je tiquais. Ça devait faire une décennie qu'il m'avait pas appelé comme ça. Depuis qu'il était partit a la fac il y a six ans avec sa petite amie. M'abandonnant. Je lui en avait voulu un temps, puis en grandissant j'avais compris que c'était immature de lui en vouloir de réaliser ses rêves. Même si c'était pour me laisser derrière.
Quand je relevais les yeux vers lui, il me regardais d'un air soucieux.
"Ça va ?"
Je lui souris, mais sans conviction. A chaque fois que j'y repense ça me détruit le moral. Fallait que je sorte d'ici. Je le poussais légèrement et couru vers la sortie en lui criant un "à tout a l'heure" sensé être enjoué.
Je ne m'arrêtais de courir que lorsque je me trouvais dehors, dans l'air frais de cette matinée givrée du mois de décembre. Là, je me dirigeai d'un pas hésitant vers le bois. Une fois sous les branchages, je m'assis contre un tronc d'arbre et j'ouvrais mon esprit à la forêt.
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Tinkerbell
FantasyUne adolescente de 16 ans. Une forêt. Un secret. Tout est dit, non ? Enjoy.