Neuf heures vingt. Cela fait déjà quinze minutes que je patiente devant le bureau du Proviseur. Je fixe inlassablement les aiguilles de l'horloge qui se trouve en face de moi. J'écoute les tics-tacs et compte avec elle les secondes et minutes qui défilent, réduisant ainsi au fur et à mesure ce moment redouté.
Je baisse les yeux en direction de mes bottes et triture ma jupe, puis mon chemisier, à tour de rôle, très stressée. J'essaye de me calmer, mais je n'y arrive pas. Depuis l'appel de sa secrétaire, je n'ai pas réussie à penser à autre chose. Pourquoi diable le Proviseur veut-il me voir? Qu'ais je fait pour être convoquée ? Je suis pourtant bonne élève, disciplinée, discrète... Est-ce la fois où j'ai oublié mon ordinateur lors de mon premier cours d'anglais ? Non, quand même pas... Ou alors, est-ce tout simplement pour saluer mon travail ?
Je regarde à droite, puis à gauche, mais il n'y à malheureusement personne pour faire la discussion. Ça m'aurait bien permis de penser à autre chose, toute aide à la détente est la bienvenue. Quand soudainement, j'entends du bruit en provenance du bureau d'en face. Je jette un bref coup d'oeil à l'horloge, il est neuf heures trente tout pile. La porte s'ouvre, un grand monsieur les cheveux grisonnants en sort. Il porte un costume noir avec une cravate rouge. Rasé de près, je me permet de l'observer un instant et le trouve intimidant. Le visage fermé, il s'approche de moi:
- Madame Stampson ? Me demande-t-il froidement.
Je me lève en sursaut et lui répond :
- Oui, c'est moi.
- Bien, entrez je vous prie.
Nous y sommes... J'avance à petits pas et m'installe sur le siège que le Proviseur m'invite à prendre d'un signe de la main. La pièce est grande, digne des chefs d'établissements. Son bureau en chêne massif de style Louis quatorze est immense. Je remarque de suite les drapeaux des États-Unis et d'Alabama accrochés fièrement derrière lui contre le mur. Il s'installe sur son fauteuil sans rajouter un mot de plus. Je suis mal à l'aise. Malgré le fait que je sois intimidée, je décidé d'engager la discussion :
- Vous avez demandé à me voir?
Il me regarde sévèrement.
- En effet. On m'a rapporté des informations fortement déplaisantes à votre sujet.
Mon sang se glace. Mon corps se raidis instantanément.
- Ah bon? Comment ça ?
- Il y a quelques mois, des étudiants avaient déposés des réclamations à votre encontre. Vous étiez selon leurs dires, insultante et irrespectueuse envers eux. J'avais demandé une tolérance car vous êtiez nouvelle, et étrangère à notre culture. Malheureusement, j'ai reçu dernièrement de nouvelles plaintes. Vous comprendrez Mme Stampson que mon devoir est de maintenir au sein de mon établissement une ambiance sereine et que mes élèves continuent de s'y sentir bien.
Je suis sidérée par ce que j'entends. Tout est faux ce n'est pas possible autrement. Je le coupe dans son monologue et proteste:
- Mr le Proviseur il doit y avoir une erreur! Je n'ai aucun problème avec mes collègues de travail. Je m'entend bien avec tout le monde. Je...
-...Madame Stampson, merci de ne pas me couper la parole.
- Mais Monsieur...
- ...Ça suffit ! Gronde t'il tout en tapant son bureau avec la paume de sa main.
Je sursaute, apeurée. Je suis en train de faire un cauchemar, ce n'est pas réel. Faites que je me réveille maintenant, par pitié. Mes yeux rencontrent les siens, son regard est noir, menaçant.
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RomantizmAngèle 23 ans, est une étudiante douée et dotée d'un physique ravageur. Elle quitte la France durant une année pour terminer ses études dans le cadre d'un échange universitaire. C'est l'occasion pour elle de perfectionner son anglais, découvrir la c...