Chapitre 25 : Depuis le début

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Chapitre 25 : Depuis le début

Flash-back

Leon et Erza se faisaient faces. La commandante était essoufflée, et le Marquis comprit que dès son retour d'Arbaless, elle s'était précipitée le retrouver. Ses yeux exprimaient tout un tas de sentiments qu'il n'avait jamais vu chez elle. Erza était décidée, elle ne reculerait plus. Leon l'avait très bien compris.

-Je suis désolé. Je vous ai laissée penser des choses totalement fausses à mon sujet. Lorsque vous vous présenterez à moi lors du bal, j'accepterai ses fleurs sans hésitation. Mais même si vous m'êtes cher Leon, je ne vous aime pas.

La rousse était connue pour sa franchise sans filtre. Et elle en avait fait preuve encore une fois. Leon qui arborait à son habitude une posture droite, s'affaissa de plus en plus en expirant lentement. Erza fut étonnée, le Marquis semblait... Soulagé ?

-Mon Dieu Erza, comme j'ai eu peur ! Ne vous méprenez pas, il a bien eu quelque chose entre nous. Je vous apprécie beaucoup et j'étais indéniablement attiré par vous. Mais ce qu'il y avait entre nous n'a jamais été de l'amour.

Erza était confuse : -Je ne comprends. Vous parlez toujours d'un amour puissant vous ayant étreint. C'était des mensonges ?

Leon souriait timidement, et hésitait : -Hélas, non. Je suis bel et bien amoureux. Mais son inaccessibilité m'a poussé à me concentrer sur une relation qui avait plus de chance de fonctionner. Je savais que nous aurions été heureux ensembles. Mais maintenant que j'ai la certitude que vous-même n'avez pas de sentiments aussi profonds pour moi, je pense que nous pouvons mettre fin à cette mascarade.

La commandante voyait pour la première fois, depuis qu'elle le connaissait, le vrai visage de Leon. Il souffrait de tellement de choses, qu'elle ne put tous les identifier. Mais ce qui trônait dans son regard si triste, c'était ce manque si particulier qu'elle avait déjà ressenti elle-même.

-Je ne sais pas quel choix est le mieux. Personne ne le sait.

-Et pourtant il dépend de moi. Dire que si j'avais été moins inconscient, j'aurais eu la force nécessaire de conditionner mon cœur, et de choisir qui aimer.

Erza ne répondit pas tout de suite. Les deux commandants sentaient enfin la fatigue des responsabilités les accabler. La jeune femme dit alors : -J'ai entendu le Roi dire un jour, « On ne choisit pas qu'il l'on aime ». Je crois que c'est la chose la plus vraie qu'il n'ait jamais dite.

-Je hais cette place. Je hais ce titre. Et je hais cette abnégation que nous sommes contraint d'accepter.

-C'est pour le bien d'Edolas, Leon.

-Et notre bien à nous ?

Il n'existait aucune réponse à cette question. Et dans tous les cas, Erza n'avait pas envie d'y répondre. Celle-ci continua à poser ses questions sur la mystérieuse femme qui avait touché le cœur du Marquis. Et plus il parlait, plus Erza reliait les pièces du puzzle. L'Amour était une chose étrange, et celui du Marquis n'en faisait pas exception.

*...*

Le Marquis de Déliora et la comtesse de Zendor avaient quitté ensemble la salle de bal. Ils n'avaient même pas fait attention aux expressions choqués des convives et celle du personnel du château, et s'étaient éclipsés sans un regard derrière eux. Meredy avait accepté la Pivoine Rouge, et ce fait fit exploser le cœur de Leon. Ils se dirigèrent vers la cour des appartements du jeune homme, où celui-ci la fit asseoir pour mieux lui parler. Elle se laissa faire et attendit patiemment que le Marquis mette de l'ordre dans ses pensées.

Un homme nobleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant