Chapitre IX : Six mois plus tard

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 ! Attention, ce chapitre se passe en même temps que Captain America : The Winter Soldier !

Six mois étaient passés depuis toutes ces révélations. Les premières semaines avaient été difficiles. Non, plutôt terrifiantes à l'idée de voir un quelconque pouvoir apparaître au mauvais moment et avec des personnes à mes côtés. Au bout d'un mois, j'avais abandonné l'idée de me réveiller avec un pouvoir trop cool. Ou même avec un pouvoir tout court. Rien ne s'était produit de bizarre dans ma vie et j'avais conclu que j'avais juste halluciné ce qui s'était passé : mon évanouissement lors de la mission, ma discussion avec Fury, mes rêves hallucinatoires, mon dossier que j'avais pu lire au complet ou bien évidemment cet étrange homme qui m'avait téléporté Dieu seul sait où et les informations qu'il m'avait révélées sur ma véritable nature.

Ce fût pile la nuit où je m'étais persuadée que tout cela n'était qu'un rêve, que quelque chose s'était produit. Je m'étais assoupie, comme tous les soirs, dans mon lit (que j'avais enfin trouvé avec deux semaines de convalescence) et je m'étais réveillée dans le lit de James (avec qui je m'étais accordée quelques plaisirs par le passé). C'est pleine de surprise et surtout de peur, que j'étais sortie en hâte de sa chambre sans faire de bruit. Je n'arrivais pas à expliquer ce qui s'était passée et j'avais décidé de ne plus y repenser. Mais l'expérience se renouvela les nuits suivantes. C'était clair : je ne pouvais pas avoir pris une cuite pour me réveiller dans ses bras cinq nuits d'affilés. J'avais été terrifié face à la découverte de ce pouvoir... De ce premier pouvoir. Que je n'arrivais pas à contrôler et qui s'activait bien évidemment quand je dormais, lorsque j'étais vulnérable.

Un deuxième pouvoir se dévoila à moi le mois suivant, alors que mes téléportations nocturnes s'étaient temporairement stoppée, à ma plus grande joie. J'étais simplement en train de m'exercer au combat lorsque j'envoyais mon adversaire au tapis. Rien de bien spectaculaire. Hormis que mon adversaire ne se releva pas et qu'il fallut l'envoyer en urgence à l'infirmerie. La trace de son corps est encore gravée dans le tatami. Peu de gens veulent désormais m'affronter et je les comprends : je suis désolée. Même si l'agent que j'ai envoyé au sol s'en est très bien remis (bon après deux semaines de repos), la force dont j'avais fait preuve ce jour-là en avait effrayé plus d'un. 

La force décuplée et la téléportation étaient donc les deux pouvoirs que j'avais acquis en six mois et je n'avais aucune idée des possibles futurs pouvoirs qui allaient peut-être apparaître. Et j'évitais d'y penser, j'en avais déjà assez à faire avec deux. Ce fût la téléportation qui me causa le plus de problèmes dans un premier temps. Certes ma force me faisait parfois casser un verre ou faire plier une fourchette, mais comme j'évitais désormais les combats il n'y avait pas de problème. Bien du contraire, lorsqu'on m'envoyait en mission, j'étais encore plus forte au combat et je trouvais cela encore plus génial. Un coup poing dans le ventre et j'envoyais mon ennemi s'écraser sur le mur opposé. Alors qu'avec la téléportation... J'avais bien plus de mal à la contrôler. Ce pouvoir était capricieux : il y avait des périodes où je ne me téléportais pas pendant mon sommeil et puis d'un coup ça recommençait. Dans les premiers temps, je me réveillais toujours quelque part sur l'héliporter du shield où je résidais. Peu à peu, probablement car mon pouvoir s'amplifiait, je commençais à atterrir en plein milieu de la savane, dans une rue de Paris ou dans un musée en pleine nuit. Ce n'était pas encore trop grave, car je ne sais par quel miracle, ma téléportation me ramenait dans ma chambre quelques minutes après mon réveil dans ces endroits insolites. Le plus dur furent les téléporations en pleine mission. C'était compliqué d'expliquer à ses collègues que j'avais disparu des radars et de toute communication, car je m'étais téléportée à des centaines de kilomètres du lieu de la mission.

Oui, ma vie avait été très mouvementé ces derniers temps et je ne pouvais en parler à personne. Même si j'ai failli le faire à plusieurs reprises avec Clint : après tout ce n'est pas une créature de plus qui allait l'effrayer. Mais à chaque fois que j'en avais l'occasion, je me dérobais. J'avais arrêté toute relation avec James, je ne voulais pas prendre le risque que mes pouvoirs lui soient révélés ou que je le blesse involontairement. Malgré mes demandes incessantes, je n'avais pas réussi à avoir un rendez-vous avec le Directeur Fury, mais je n'en étais pas étonnée. Les deux seules personnes avec qui je daignais parler et rire un peu étaient Clint et Steve Rogers. Il m'était arrivée de faire quelques missions avec ce dernier et par chance tout s'était bien passé. Nous nous appelions désormais par nos prénoms et il nous arrivait d'avoir des conversations profondes sur la vie et la société durant les quelques minutes de vols qui nous amenaient de la mission ou nous en ramenaient. J'eus quatre missions avec Captain America. Et autant de discussions.

Pourtant, j'espérais ne plus avoir affaire à lui. À force de discuter avec lui, de rire avec lui, même pendant quelques minutes, et surtout de combattre à ses côtés, j'avais... Et bien j'avais remarqué qu'il commençait à me plaire. Mais cette situation, elle, ne me plaisait pas du tout. J'étais rentrée au shield pour faire du travail et m'éloigner de toute vie sociale pénible. Ce n'était donc pas pour tomber amoureuse du soldat le plus patriote que les Etats-Unis ait pu connaître. Je me l'étais interdit et je n'allais pas changer d'avis. Et puis, il avait déjà assez de problèmes pour pouvoir gérer une humaine-extra-terrestre aux pouvoirs incontrôlables.

C'était donc en repensant à ces derniers mois que je me rendis à la cafétéria pour me préparer un chocolat chaud. Je n'étais pas dans mon état normal et probablement que si je l'avais été, j'aurais remarqué le silence des agents dont les yeux étaient fixés sur la télé. J'aurais peut-être remarqué la mine effrayée ou triste, ou bien encore incrédule de certains. Mais je ne remarquai rien de toute cela et sortit aussi rapidement que j'étais rentrée, avec une tasse de chocolat chaud en plus. Je me rendis ensuite dans ma chambre, que j'avais du mal à quitter ces derniers temps et commençais à boire mon chocolat chaud. C'est à ce moment-là que j'eus l'idée d'allumer la télé et de mettre la chaine info qui faisait un journal spécial. Je commençais à écouter attentivement ce qui s'était passé. Apparemment quelque chose s'était passé à Washington DC, concernant des voitures blindés et des armes de gros calibres. C'était dangereux, c'est sur, mais surtout car c'était la capitale qui abritait la maison blanche et l'immeuble du Shield. Le journaliste continuait à donner des informations sur le sujet et fit un récapitulatif. Ma tasse m'échappa des mains lorsque le journaliste mentionna que le conducteur de la voiture attaquée et qui avait d'ailleurs disparu, n'était autre que Nick Fury, mon directeur.

La Dernière Pensée (Fiction Marvel/Avengers)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant