Chapitre 13 - Partie 1

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Morsure du lycanthrope : « Lorsqu'elle n'est pas mortelle, la morsure du lycanthrope est contagieuse. Un humain mordu par un lycan, se transformera en bête sans foi ni loi, la pleine lune suivante. La période avant la première transformation est celle de la mutation. C'est la plus douloureuse. Mais aussi insupportable puisse-t-elle être, elle ne tue pas l'hôte. La morsure a l'effet de prolonger la vie de la victime, de la rendre résistante à toute maladie et à la vieillesse. Il est possible de tuer un porteur de morsure comme n'importe quel lycanthrope. Cependant, une fois mordue, il n'y a plus que les choix : mourir ou se transformer. »

***

Léo recula, manquant de se prendre un coup de la part de l'étrange créature en écorce. Le choc entre le loup-garou et l'arbre vivant, fut violent. Le premier avait sauté sur le second, et avait balancé ses bras comme des fouets. Le lycan tenta de passer l'armure de bois de son adversaire de ses griffes, sans succès.

Il bondit, avant de se faire avoir, et hurla tel un loup en chasse. En face, la créature forestière secoua la tête, ses expansions de branche et de racine le rendant impressionnant. Mais comparé au lycanthrope, il était lent. Terriblement lent. Le combat qui allait suivre serait une course à l'endurance ; qui percerait la défense de l'autre en premier.

Ils se jetèrent l'un sur l'autre, entamant un affrontement plus violent que celui de plus tôt. Léo n'existait plus pour eux. Il était spectateur, parfois victime collatérale. Il évita, plus d'une fois, des impacts, que ce soit des branches arrachées, ou même le loup-garou lui-même. La créature des bois n'avait aucun souci à le soulever, contrairement au lycan qui lui grimpait dessus. Il y eut des coups de crocs, des coups de griffes, de grands balayages, des arbres qui tombèrent, de la terre qui vola. Les coups étaient puissants, les chocs, assourdissants. Un vrai carnage.

Le loup bondit une nouvelle fois quand le loup-garou roula jusqu'à lui. Quand celui-ci se redressa, hurlant de rage, Léo sentit, vit, le sang qui coulait sur son corps pouilleux. Il fit une grimace de loup, se souvenant vaguement que ce n'était pas bon. Mais pas bon pour quoi ? Pourquoi l'état de cette menace lui grattait la truffe ?

Il sauta, dans un réflexe, et gronda, lorsque le loup-garou balança l'une de ses pattes griffues vers lui. Visiblement, il ne l'avait pas tant oublié. Léo allait répliquer quand l'un des bras de l'autre créature chassa le Magique Lunaire. Le lycan vola sur plusieurs mètres, jusqu'à rencontrer le tronc d'un arbre qui accusa le choc d'un tremblement dangereux. Presque immédiatement, il fut de nouveau sur ses pattes. Ses yeux brillaient d'une lueur qui en disait long sur ce qui le motivait. S'il était blessé, l'autre créature l'était tout autant. Par zone, le loup-garou avait réussi à arracher de l'écorce et à saigner le bois. Un liquide odorant, plutôt translucide, s'échappait des plaies de la créature forestière qui en faisait fi.

Léo manqua de se faire écraser par l'un de ses pieds racinaires, quand il redressa d'un coup la tête. Ses oreilles, droites comme des i, pivotèrent jusqu'à capter le son qui résonnait dans la montagne.

Des hurlements.

Des hurlements qu'il connaissait.

La meute.

Léo jeta sa tête en arrière pour répondre à leur appel mais hésita. Pourquoi ? Pourquoi avait-il ce sentiment étrange, cet instinct qui n'était pas loup, qui lui dictait de ne pas le faire ? Pourquoi alors qu'il avait danger ? Le loup ne put y réfléchir plus longtemps, l'arbre vivant tomba droit sur lui. Il se mit à courir, autant que possible, quand l'autre créature, grande et lourde, chercha à contenir sa chute. Elle entraîna avec elle d'autres arbres, bien plus grands qu'elle. Les pins, de plusieurs dizaines de mètres de haut, penchèrent dangereusement, jusqu'à ce que des craquements sinistres n'annoncent leur fin. Ils tombèrent avec la créature forestière, arrachant sur leur passage des dizaines de branches de leurs confrères, faisant pleuvoir aiguilles et morceaux de bois digne de pieux. Certains emportèrent, dans leur déclin, de plus petits arbres. Le loup fila entre ces pièges venus du ciel, galopant autant que possible malgré sa cuisse balafrée.

Mythes et Légendes Lupines - T1 : les métamorphes ont peur des loups-garous [V1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant