Chapitre 97.

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Quand Mariam, la mère d'Ebiereyma eut finit de me révéler ce terrible secret, nous restâmes tous les deux silencieux. Que faire? Que dire? 

Je ne pouvais m'empêcher de penser à Ebiereyma et à quel point elle serait anéantir quand elle apprendra la nouvelle. Quelle était la bonne décision? Lui dire la vérité ou continuer de lui mentir?

Je comprenais le dilemme dans lequel se trouvait Mariam, mais chaque jour qui passait rendait ce secret encore plus lourd. Les pièces se mirent en place dans ma tête. La haine que ressentait le père d'Ebiereyma contre cette dernière. Ces années de tortures physique et mentale.

Même si dans sa culture, Ebiereyma devait être abandonnée, je ne pouvais que ressentir encore plus de colère contre lui. Moi même père, je ne pouvais imaginer faire traverser tout cela à Patricia. Quelle cruauté! Comment pouvait-il ainsi traiter sa propre fille, qui n'avait que lui comme seul parent.

Mes poings et mes dents serrés par la colère, j'expirai un grand soupir qui traduisait à la fois la grande tristesse que je ressentais pour Ebiereyma.  Par combien de tourments devait elle encore passer?

- Je n'ai pas le droit de vous juger sur vos choix. M'adressai-je à Mariam. Je ne peux que vous remercier pour l'amour que vous portez à Ebiereyma. Je sais que c'est une décision difficile et que vous en souffrez vous-même de porter ce secret. Cependant, le mieux serait qu'Ebiereyma l'apprenne par vous plutôt que par son père dans une autre tentative de la blesser.

Mariam scella son regard au mien et je pus percevoir son désespoir, ses doutes et son amour. Elle devait le savoir que ce n'était qu'une question de temps avant que Malick, le père d'Ebiereyma, ne lui relève ce secret maintenant qu'il avait perdu son emprise sur sa fille.

- Je sais qu'Ebiereyma sera blessée, mais je peux vous garantir une chose, c'est qu'elle ne cessera jamais de vous aimer. La rassurai-je avec conviction.

Elle ne put s'empêcher d'éclater en sanglot et de hocher la tête. Je décidai alors de sortir de la pièce et de lui laisser du temps pour retrouver sa contenance.

*

- Oh James? Où étais tu? As-tu vu ma mère, je ne suis pas sûr à quel moment rajouter les haricots dans le cachupa? M'assomma de question Ebiereyma à la seconde à laquelle je rentrais dans la cuisine.

- Ca..cajupa..? Tenta de répéter une Patricia très attentive, débout sur un tabouret proche des haricots.

- Ca...chu..pa. Répéta Ebiereyma pour Patricia. Cachupa, c'est un plat traditionnel d'ici. Tu verras c'est délicieux. Lui dit Ebiereyma avec un si beau sourire.

Ce sourire, je voulais le protéger à tout pris. Je voulais la voir sourire tous les jours et être témoins de ces moments complices entre les deux femmes les plus importantes de ma vie et mon fils encore dans son ventre. 

- Cachupa! Prononçai-je. Ça sent bon! J'ai hâte de manger!

- Mami, Reyma et moi l'avons fait! Affirma Patricia fière.

- Oh c'est que ça va être le plus bon plat au monde! M'exclamai-je en venant embrasser Ebiereyma sur le tempe et prendre Patricia dans mes bras.

Crack! Entendîmes ressentit.

- Maman! S'écria Ebiereyma.

- Vous êtes tellement beaux que je ne pu m'empêcher de capturer cet instant. S'exclama Mariam émue. Alors ce plat, il doit être presque prêt maintenant, et si nous mettions la table!

- Mami! Mami! Je sais faire du cacupa! S'exclama Patricia, encore dans mes bras, les mains levés.

- Ca..chu..pa. Répétèrent Ebiereyma et Mariam simultanément en riant.

Juste Une Dernière FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant