J'aime bien te decrire dans ma tete. Je sais que c'est bizarre mais putain si tu savais quel point j'adore le faire. Et le plus curieux dans tout ca c'est qu'a chaque fois que je te regarde, en fixant chaque petit element qui fait partie de toi, sans cliger des yeux -et j'imagine meme pas a quel point ca devrait paraitre chelou vu de coté- je trouve tout le temps de nouvelles choses, chaque putain de fois. Que ce soit une cicatrice, une petite griffure, un bleu ou un sucon resté planté dans ton cou depuis notre derniere rencontre.
A vrai dire c'etait devenu une habitude. Et a chaque fois qu'on passe du temps ensemble je decouvre en toi de nouveaux traits de caractère. Pourtant on a beaucoup en commun, on etait souvent ensemble, on etait deux a tirer sur ce maudit bars de levier au Mont Weather et tu as du en assumer les consequences, toute seule. Les rumeurs ont fait de toi la Wanheda que tout le monde craignait et haissait le plus, et moi je n'ai rien fait pour les empecher de te faire du mal. La culpabilité me ronge ces derniers temps. J'ai aussi la mort de Lincoln sur la conscience, et des centaines d'autres hormis celles du mont Weather. Tout comme toi. Le poids de nos pechés est lourd a porter. Et toi, rien que ton regard arrive a soulever une partie de ce poids.
Tu est probablement une des seules qui ne me deteste pas encore, du moins pas totalement... Mais malgré tout ca j'ai envie de te connaitre, encore plus. La vraie toi je veux dire, et pas la fascade que tu essai de monter. Pourquoi tu caches tes emotions? Pourquoi tu fais comme si tu ne ressentais rien? Pourquoi tu te forces a sourir alors que tes mains tremblent? Pourquoi dire que tout va bien alors que tes yeux crient le contraire? Pourquoi tu mets ce masque devant moi qui essai le plus possible de montrer que tu peux me faire confiance? Quoi que... Coté confiance c'est compliqué ces derneirs temps. Mais je sais que je suis coupable, je sais que j'en fais peut etre pas assez pour pouvoir gagner ta confiance, c'est pour ca que je vais eviter de forcer.
Quand tout ca a commencé?.. Je me souviens a peine, je pense que cette gorgée d'alcool etait celle de trop. On etait tous les deux arrivés dans un sas de decompression à Arkadia, juste apres que tu ais desactivé ALIE, tu n'arretais pas de t'enerver, tu avais peur d'avoir pris la maivause decision, mais l'ironie a fait qu'il n'y avait pas vraiment de bonne decision dans toute cette situation.
Quand deux personnes rongées par les remords, des restes de sentiments vagues, des espoirs brisés en eclats se retrouvent, ils se servent les uns des autres pour pouvoir se sentir mieux.
Et le plus etonnant c'est que ca marche. On a rapidement vidé la bouteille en se racontant toute sorte de betises, sur le sens de la vie et sur la culpabilité. Mais la verité c'est que ca n'a aucun sens. Et puis, les dernieres gorgées... Tu es très courageuse de base, une leader sans pareille qui affronte ses peurs en leur regardant droit dans les yeux, mais le courage donné par l'alcool etait tout autre, dans un autre registre. A vrai dire je m'y attendais pas, mais le moment ou tes levres ont couvert les miennes, j'avais envie de ne plus jamais l'oublier. Tu etais un peu crispée et tu les serrais un peu au debut, mais je ne comprenais pas pourquoi ce baiser m'a fait tellement de bien, tellememt doux. Comme on dit, le fruit defendu est toujours sacrement bon.
On n'etait pas allés plus loin que de simples baisers a ce moment la, ni apres d'ailleurs. Ce n'etait pas le but. Le but etait de pourvoir nous sentir mieux, on etait comme des roues de secours l'un pour l'autre, en nous aidant mutuellement on s'empechait de se noyer dans l'ocean de nos chagrins et culpabilités. C'etait devenu une tradition, tous les soirs, toi et moi.
On avait plus besoin de paroles. T'arrivais et sans rien dire tu posais tes levres sur les miennes. Ca a pris un peu de temps à venir mais j'adorais quand tu prenais l'initiative.