Chapitre 12*

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Cassandre

Sa phrase menaçante me glace le sang.  Je ne comprends pas ce qu'il me reproche, je n'essayais que d'être aimable et courtoise envers Blaise, rien de plus. Loin de moi l'idée de le séduire ne m'a traversé l'esprit un seul instant. J'ai beau me torturer les neurones, je vois pas d'où vient le problème.

— Nathan, tu fais fausse route ! imploré-je, la voix brisée.

— Je sais parfaitement ce que j'ai  vu. Ne me prends pas pour un con ! tranche-t-il durement en m'empoignant le bras pour m'entraîner dans son sillon.

Sans trop comprendre ce qu'il se passe exactement, je trottine derrière cet homme que je ne reconnais pas, qui me tire par le bras sans aucune tendresse. Lorsqu'il se dirige vers le grand escalier en marbre qui mène à l'étage, mon cœur cogne brutalement dans ma poitrine à m'en faire mal. La clarté avec laquelle je devine la suite fait courir un long frisson le long de mon dos. Déterminée à ne pas subir le sombre dessein qui m'attend, j'essaie de me dégager, mais il resserre la pression autour de mon bras tout en accélérant la cadence.

— Lâche-moi ! Mais qu'est-ce qui te prends ?

Je campe sur mes deux jambes pour l'empêcher d'avancer, ce qui le fait stopper net. La mâchoire serrée, il se retourne vers moi et me pousse sauvagement contre le mur me heurtant la tête par la même occasion.

— Tu veux vraiment qu'on fasse ça contre ce mur ? crache-t-il entre ses dents, le regard affûté d'un lion enragé.

Les larmes aux yeux, je déglutis douloureusement. Je n'ai aucune idée de la façon dont mes jambes me tiennent, mais ce dont je suis certaine, c'est qu'il ne me laisse pas le choix. Je devrais m'enfuir, le frapper ou tenter n'importe quoi pour lui échapper, mais ce courage me fait défaut. Il laisse la place à une peur bleue qui me paralyse, m'empêchant d'entreprendre quoi que se soit pour me sortir de cette situation.

— Alors ? gronde-t-il, impatient, en posant ses mains de part et d'autre de mon visage.

L'idée d'être prise comme une bête ne m'enchante pas davantage. Pourtant, les yeux bleus de Nathan rivés sur moi m'imposent une réponse sur le champ. Sans la moindre conviction dans la voix, j'accède à son affreux chantage.

— Je te suis.

— Tu deviens raisonnable. C'est bien !

Il s'empare à nouveau de mon bras, me guidant contre mon gré dans cette chambre où le pire reste à venir. Les genoux fébriles, les joues mouillées de larmes, je franchis la porte de cette immense pièce. Mes yeux se posent instinctivement sur le lit drapé de satin noir et mes larmes coulent de plus belle me faisant sangloter. Sa haute silhouette se plante derrière moi, ses longs doigts se referment sur les pans de mon manteau.

— Chut ! murmure-t-il contre mon oreille. Tu ne dois t'en prendre qu'à toi.

Lentement, il fait glisser les manches de mon manteau le long de mes bras. Il le jette négligemment sur la chaise qui jouxte cette magnifique commode en acacia, que j'aurais sans doute admiré si la présence de ce corps contre mon dos ne me tourmentait pas autant. Je vois son pull atterrir sans aucune grâce par dessus mon manteau, puis ses bras nus se referment autour de moi, m'emprisonnant sournoisement. Il dépose un baiser sur ma joue avant de laisser ses mains se balader sur tout mon corps, de mes seins qu'il empoigne avec vigueur, à mes jambes sur lesquelles il remonte lentement le tissu de ma robe.

— Nathan, ne fais pas ça ! S'il te plait !

— Pourquoi pas ? Je te paies suffisamment pour mériter une petite compensation.

l'emprise des sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant