CHAPITRE 4 (3/3)

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CAELUM

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CAELUM

Lorsqu'il ouvrit les yeux, une impression de déjà-vu lui sauta à la gorge et lui comprima les poumons. A l'endroit où il aurait dû reconnaitre le contour familier de sa chambre à coucher, il ne décela cependant que de l'obscurité. Le silence était omniprésent, étouffant, angoissant. Il finit par se rendre rapidement à l'évidence. Il était de nouveau en train de rêver.

« Il n'est pas possible d'avoir une nuit sans cauchemar ? » soupira-t-il, tout en sachant pertinemment que personne ne lui répondrait.

Comme la dernière fois, il se leva lentement, et fit quelques pas, cherchant la porte qui le mènerait à nouveau dans le dernier endroit où il avait envie de se trouver. Et comme il s'y attendait, à peine poussa-t-il la porte qu'il se retrouva à nouveau couché dans la neige. Il se trouvait au même endroit que la dernière fois. 

Cette fameuse cour, avec son grand arbre calciné et son dragon endormi. Dans quelques secondes, ce dernier se réveillerait, et lui servirait un mélange d'absurdité en guise de petit déjeuner.

Il y avait cependant quelque chose de différent dans ce rêve-ci. 

Le palais du premier rêve était à l'image de celui de la réalité. Grand, noble, et majestueux. Celui-ci était différent... Il était complètement en ruine. Les magnifiques tuiles blanches, caractéristique de la grandeur de Grim, jonchaient le sol. Il n'y avait plus de toit, quasiment plus de structure. Que s'était-il passé depuis le dernier rêve ? 

Il y avait toujours de la neige, poussière blanche qui recouvrait désormais les derniers signes d'une civilisation oubliée. Drakkan était là également. Contrairement à l'aspect extérieur, lui n'avait pas changé. Écailles foncées, regard meurtrier, il venait juste de se réveiller et il s'était dressé de toute sa longueur devant le jeune prince, nullement impressionné.

« Petit humain. »

« Drakkan. »

Ils se jaugèrent pendant quelques secondes, avant que Caelum n'hausse les épaules.

« Je n'ai pas le temps pour tes bêtises. »

Contrairement à la dernière fois où il s'était retrouvé face à face avec son dragon, il n'éprouvait aucune peur. Il se rendait compte qu'il n'avait rien à craindre. De toute manière, Drakkan ne pouvait pas le blesser. Il ne pouvait donc rien lui arriver.

« Parce que tu crois que tu peux t'en aller ? » ricana le lézard volant.

Caelum croisa les bras sur sa poitrine. Un regard doré se braqua dans le sien, et il soutint l'assaut, impassible. Il n'était pas faible. Plus maintenant.

« Je n'ai pas peur de toi, Drakkan. »

Il le pensait réellement cette fois-ci, et un petit quelque chose dans sa voix avait changé. Il réussit presque à convaincre le dragon qui découvrit ses babines en grognant.

D'IRE ET DE BRAISES - Tome 1 : le parchemin sacréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant