Fifty Shades of Novak #4

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Huit jours, troisième soirée d'enchères de la semaine, trois verres de whisky pur pris en toute discrétion, deux masques et deux costumes beaucoup trop chers plus tard...

Les gens dans la salle écoutaient tous attentivement le maître de cérémonie, riant en s'imaginant posséder une telle pièce dans leur collection privée. Un taureau, taille réelle, entièrement en bronze, était exposé sur la scène, aux yeux de tous, en attendant qu'un milliardaire égocentrique lève sa pancarte et face une estimation, qui donnerait le tournis. 

Le taureau s'en irait ce soir, pour 3 millions, et c'est à Dean que sa donna le tournis. Le tournis d'une personne qui se rend compte à quel point les gens ignoraient tout de l'histoire et de la vraie valeur des choses et que tout ne concentrait que l'argent, parce que si cet homme, à la table seize, accompagné de sa femme, avait mené quelques recherches, il aurait lu quelque part que ce taureau existait bien avant Jésus Christ et qu'il servit, plusieurs siècles plus tard comme objet de torture pour les condamnés. En d'autres termes, le taureau d'airain avait sûrement une aura d'esprit lui tournant autour, qui faisait de lui un objet qui valait peut-être quinze à vingt millions. Mais bon, laissons ces riches se croire plus forts, il ne serait pas étonnant d'apprendre dans quelques jours que ce gros balourd s'est pendu dans son salon, poussé à commettre cet acte par des voix obscures. 

-Cet imbécile ne connaît même pas l'histoire de cet objet, souffla une voix sur sa gauche. 

Dean tourna la tête, pour s'assurer d'une chose, et quel ne fût pas son étonnement en se rendant compte que c'était bel et bien Castiel qui avait dit une chose pareille. 

Donc monsieur s'y connaît un peu en art? 

Il ne dit rien, se contenta d'esquisser un petit sourire, qui ne passa pas inaperçu auprès du brun, qui fronça un sourcil. Du moins, c'est ce que Dean imagina, puisqu'il ne pouvait pas le voir à proprement parler. Cette soirée d'enchères avait un code vestimentaire obligé. Le port d'un masque de bal. En l'occurrence, Castiel n'avait pas fouillé loin pour trouver son inspiration, le sien était entièrement noir, et comme il est facile de le deviner, en soie. Quant à Dean, il avait voulu jouer un peu, essayer de taquiner son patron, peut-être même de le provoquer, il en avait choisi un avec des dorures et le contour des yeux très foncé, faisant presque transparaître ses iris vertes. 

-Tu es parfait comme ça, avait-il dit. 

Et là, c'était le châtain qui était resté stoïque sur le seuil de la porte, réfléchissant à son prochain plan pour essayer d'énerver le brun. Ah oui, vous n'avez peut-être pas tout suivi, mais mettre en colère son patron, était devenu sa nouvelle passion. Parce que la colère de Castiel, se résolvait d'une façon simple: La chambre rouge. 

D'ailleurs, Dean se demanda s'il s'était rendu compte de ce petit manège, et si dans un sens, lui aussi ne prenait pas plaisir à le punir. Le punir, c'était devenu presque un moment attendu. La définition ne correspondait plus vraiment à ce qu'elle représentait, mais Dean s'en foutait, il était à la merci de Castiel Novak depuis neuf jours maintenant, et le temps passait différemment. C'était une nouvelle vie.

Un tableau, peut-être du Van Gogh ou du Monet, il n'avait pas vraiment écouté, s'en alla à la table 4, pour cinq millions. 

-Si seulement ce type savait que ce tableau a été fait par l'assistant de Vinci et qu'il n'a aucune valeur financière, il pleurait à l'heure qu'il est, souligna Castiel. 

Dean tourna à nouveau la tête vers le brun et cette fois, il se pencha vers lui. 

-Depuis quand tu connais autant de choses sur l'art? 

Ah oui, vous avez remarqué? Le "tu"? Ca remonte à deux jours après la scène de la glace, sur le piano, vous vous souvenez? Oui, je suis sûr que vous vous souvenez, c'était sorti tout seul alors que Castiel s'adonnait à une nouvelle punition, Dean s'était excusé, mais le brun lui avait demandé de répéter. De répéter et de continuer à l'appeler comme ça. D'un coup, il était devenu une marionnette, et le châtain aurait pu faire ce qu'il voulait de lui. Il avait essayé de l'embrasser à la fin de la punition, il s'était pris une gifle. Bon, ce n'était pas encore ça, mais ça viendrait...Peut-être. 

OS Destiel & MultiverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant