11.

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Je fermais ma case et mit mon cadenas, quand une voix m'interpelais.

- Bonjour Gabrielle.
Une femme avec les cheveux blancs vint a mon casier. Je la regardais péniblement, mais qu'est ce qu'elle voulait putain?

-J'aimerais bien que tu m'accompagnes a mon bureau. Serait-il possible? me demanda la vieille dame, ayant l'air un petit peu trop enthousiaste.

J'eus pas le choix de lui sourire, et elle me fit signe de la suivre. Un élève me frappa l'épaule et frustrée, je marmonna quelques injures quand l'autre vieille tourna la tête.

-Pardon?

-Ah non rien, faites pas attention.

Je roulais les yeux. Elle tourna a gauche et entra dans un local banal, mal peinturé, avec des bureaux qui ont 500 ans. Invitant! (Note a moi même: j'exagère en disant 500 ans!)

Elle posa son corps maigre sur une chaise coussinée et me montra du doigt une chaise en bois. Vous me laissez le luxe, madame!

-Sans vouloir vous manquer de respect, madame, pourrais-je savoir ce que je fais ici? demandais-je impatiemment.

La dame s'installa et commenca son discours.

-Nous avons remarqué, les intervenants et tes enseignants, que tes notes baissaient énormément et que ton moral n'as pas l'air d'aller. Une élève a avisé a un de tes professeurs qu'elle avait appercu d'énormes coupures sur tes cuisses dans les vestiaires. Je suis la psycologue de l'école et, connaissant les sujets tabous des adolescents, la mutilation n'est rien de nouveau pour moi. Si tu souffres et que tu as besoin d'aide, je serai toujours là pour peu importe qui, et j'essayerai toujours de vous aider.

Elle me regarda m'envoyant un sourir protecteur. Je n'avais qu'une chose a lui dire : allez vous faire foutre! Mais non, je devais garder mon calme. Voyant mon air perplexe, elle en rajouta.

-Se mutiler n'est pas la solution de succomber a tes souffrances, Gabrielle. Je n'ai aucune idée quel a été ton passé mais si tu acceptais de me le dire, peut-être que je pourrais t'aider? elle prit une mèche de sa crinière argentée et la mit derrière sont oreille.

«Réfléchis intelligeament Gab'!»

-Quel est votre nom? demandais-je a la femme.

-Sylvie.

Je pris une bouffée d'air et ferma les yeux.

-Premièrement, j'ai demandé aucune aide. Je suis, d'une certaine façon, bien avec mes problèmes et je ne veux pas que vous m'aidez. C'est personnel et je veux pas que vous mettiez au courant mon père de mes comportements non conformes a l'école ou quoi que ce soit, je ne veux pas avoir un suivi avec vous! Je ne veux pas vous repousser, vous avez l'air d'une gentille femme, mais j'ai rien demandé!

J'échappa ce paragraphe devant la pauvre Sylvie qui voulait m'aider. Zut alors! Elle prit le temps de réfléchir quelques secondes.

-Je tiens a ce que nous nous parlions quand même une fois par semaine. Même si tu ne veux pas d'aide, je vois dans ta voix que sa tourne pas rond dans ta vie. Je veux juste t'aider.

J'ocha la tête brièvement et elle prit un papier et griffona quelque chose dessus.

-N'en parlez pas a mon père.

Mon affirmation la déconcentra, elle me regarda et hocha la tête a son tour.

-Promis.

Elle me donna le papier et c'était un billet de retard motivé. Elle me souhaita bonne fin de journée et je fit de même. Ouais ses sa, bonne journée, salope!

J'étais en furie, je ne voulais pas d'aide, c'était clair et prédit: J'allais mourir, pourquoi abandonner ce plan merveilleux? Sur ses pensées, je fila a mon cours d'art, histoire de dessiner des papillons pendant 1h15.

Ce soir la, je n'avala aucune bouchée de mon repas.

- Gabrielle, tu manges pas? mon père ce questionait.

Je pris une grande respiration et le regarda dans les yeux.

-Papa, j'ai pas faim se soir.

-Mais, Chou, tu dis sa chaque soir...

Papa avait raison, l'excuse crutiale: j'ai pas faim. BRAVO GAB!

- Ses vrai.

Il termina son assiète et la rinca. Je posa la mienne sur le comptoir et lui souhaita bonne soirée en lui donnant un bec sur la joue.

Je dessendis les marches et accrocha un cadre de ma mère. Je prit le cadre, et , fixant la photo de celle-ci,j'entra dans ma chambre. Prise d'une soudaine rage, je lancai le cadre en verre sur le plancher de bois. Le verre craqua, éclata en morceaux, et se répendit a travers ma chambre.

- Regarde ce que tu m'as forcé a faire maman. Si tu nous avais pas abandonné...

Mon père dessendit deux marches et hurla si j'était correcte.

-Oui papa, j'ai échappé un bibelot de verre, je vais le ramasser!

Je l'entendis remonter les marches. Ouf!

Je ramassai simplement le verre avec les paumes de mes mains, tant pis si le verre m'entrait dans les mains.

Je me roula un autre joint, et le fumai. Puis un autre, un autre, un autre. Prise d'une folie inexplicable, je parla a moi même toute la soirée, marmonnant qu'un seul mot:

- Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi.....

SadnessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant