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Les jours suivants passèrent à une vitesse affolante, si bien que Melek se retrouva le matin du départ, devant sa valise à refaire, à cacher des larmes qui pointaient aux coins des yeux

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Les jours suivants passèrent à une vitesse affolante, si bien que Melek se retrouva le matin du départ, devant sa valise à refaire, à cacher des larmes qui pointaient aux coins des yeux. Wilhelm gardait le silence, pliant ses affaires avec soin.

Dürdane toqua contre la porte ouverte de la chambre. Elle tendit un paquet à Melek. Elle leva un sourcils interrogateur à sa mère.

« Ce n'est pas grand-chose. Sami a fait des pâtisseries, je me disais que ça ferait plaisir à... ton oncle, dit-elle en se tournant cette fois-ci vers Wilhelm. »

Melek accepta le paquet et le posa sur le bord du lit. Jamais elle ne le mettrait au milieu de ses vêtements. Les pâtisseries de Sami étaient délicieuses, justement parce qu'il était très généreux en sucre et en miel.

Quand les valises furent bouclées et que Melek attrapa la sienne pour la poser au sol, cela sonna le départ. Avalant difficilement, Melek retint un sanglot. Wilhelm envoya quelques messages sur son téléphone pour que le chauffeur les attende en bas de l'immeuble. Melek avait complètement oublié son existence. Elle eut un peu de peine pour lui, il avait passé la semaine de Noël seul dans son hôtel. Mais elle passa très vite à sa propre peine de devoir quitter toute sa famille. Sur le pas de la porte, elle enlaça tour à tour, son oncle, sa tante, Lale, Ercan, sa mère, Sami, Lale encore une fois, puis de nouveau sa mère. Elle avait l'impression de les quitter pour toujours. Melek ignora complètement Wilhelm qui avait depuis longtemps terminé son tour des embrassades et poignées de mains.

Puis vint le moment où elle ne pouvait plus repousser son départ. Wilhelm la suivit, la laissant quitter le palier pour entamer la descente des escaliers à son rythme. Ils avaient disparus à l'étage inférieur quand ils entendirent la porte de l'appartement se refermer.

Melek serra les dents pour retenir ses larmes.

En bas, quand le chauffeur vint vers elle et Wilhelm pour attraper les valises, elle les lui donna en silence, le saluant d'un bref mouvement de tête. Wilhelm lui ouvrit la portière, elle s'engouffra dans la voiture après lui avoir donné un sourire triste malgré ses efforts.

À travers la fenêtre, elle vit sa mère accoudée à la fenêtre ouverte de sa chambre. Melek ouvrit la fenêtre, laissant entrer le froid hivernale dans le véhicule et secoua la main vers sa mère qui lui répondit d'un baiser qu'elle envoya de sa main.

La voiture démarra et Melek eut le temps de lui répondre avant de la perdre de vue.

Alors, elle ferma la fenêtre et se réfugia dans les bras de Wilhelm pour laisser couler quelques larmes trop longtemps retenues.

Cette semaine passée en compagnie des gens qu'elle aimait le plus au monde avait été un véritable havre de paix, un poil bordélique, mais sa définition d'un moment paisible, reposant, comblée d'amour.

Désormais, elle devrait se contenter de l'amour de Wilhelm, immensément grand, mais terriblement isolé dans cet océan de protocole et d'étiquettes, dans lequel Melek avait du mal à nager.

Valse à Löwenstadt (T.3) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant