Chapitre 2

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« Le 25 juin 1940, la ligne de démarcation prévue par la convention d'armistice franco-allemande est tracée. En août de la même année, l'Alsace-Lorraine est annexée au régime nazi. »

Les forces ennemies avaient très vite gagné du terrain. Quelques jours à peine l'armistice signait, notre très cher pays s'était retrouvé coupé en deux. D'un côté la France libre et d'un autre la France occupée. Encore une belle connerie. Comme si une partie de la France pouvait être libre ! Déjà, où c'est que ces maudits Allemands ont vu que l'on divisait un pays en deux et par conséquent sa souveraineté ? Alors, certes, la partie libre ne devait pas travailler pour ces chiens galeux, alors que nous oui. On était désormais condamné à travailler, à nourrir ces enfoirés.

Quand mon père avait su que tout son vin serait produit et acheminé jusqu'aux Allemands, il s'était littéralement effondré. Sa terre, c'était toute sa vie. La simple idée de produire quelque chose pour eux l'anéantissait. Pourtant, ce n'était pas le pire, loin de là. Ils commençaient à parler de travail forcé pour les nazis, comme quoi certaines personnes seraient enrôlées de force. Du grand n'importe quoi, en somme.

Mais bien que mes pensées les plus noires fussent tournées vers l'extérieur, j'essayais de garder un minimum d'espoir. Après tout, la résistance se mettait en marche, progressivement certes, mais elle attaquait et j'avais hâte qu'elle soit opérationnelle. Et je comptais bien y prendre part, malgré l'interdiction de mon père. Je refusais de rester là sans rien faire. Quand je les voyais traiter tous ces pauvres gens, ça me mettait hors de moi. Comment peut-on être aussi peu humain ? Je les regardais souvent jeter des regards noirs, cracher à la figure de tous ces pauvres juifs. Quand ils me remarquaient, je détournais rapidement le regard, ne voulant pas leur montrer toute l'animosité qu'ils m'inspiraient, aux risques de représailles. J'avais donc appris à les regarder de façon discrète, au point où ils ne le remarquaient même plus.

Je me souviens encore du jour où ils ont débarqué chez nous. On ne les attendait pas si tôt. Même pas un mois après le discours de Pétain, qu'ils étaient déjà là, à nos portes, nous inscrivant sur des registres, nous marquant tels des animaux aux fers rouges. Évidemment, ce n'était pas une marque physique, mais je savais qu'elle était ancrée dans notre âme, au plus profond de nous. Je le sentais. Je me souviens également de la peur que j'ai ressentie à ce moment-là. Un désarroi sans nom, une peur silencieuse, se rependant dans mes veines tel le poison. Puis, vient ensuite une profonde colère, tristesse face à la situation, une haine sans bornes. Le tout se mélangeait et créait en moi un véritable tourbillon. Un orage de sentiments que je dus apprendre à canaliser et à maîtriser pour ne pas risquer quoi que ce soit. Une seule erreur pouvait s'avérer fatale en ces temps-là.

Je vivais donc cachée comme tous mes amis. Ne me risquant qu'à exprimer le fond de ma pensée chez moi, un endroit, que je savais sûr et non surveillé contrairement à l'extérieur. Jamais mon environnement ne m'avait paru si hostile. J'avais, limite, l'impression de ne plus être chez moi, ces êtres répugnants grouillants à chaque coin de rue, telle la peste qui s'immisce dans votre vie pour tout détruire, vous plongeant dans la crainte d'une prochaine attaque. Vous restiez sur vos gardes, surveillant le moindre geste qui pourrait vous faire tomber dans la plus noire des folies. Dans ce que l'esprit d'humain peut construire de plus désastreux.

Pourtant, je n'étais pas la plus à plaindre. Mon amie, Levy vivait un harcèlement constant. Les juifs avaient très rapidement dû se plier à la règle de l'étoile jaune. Désormais, elle et sa famille ne sortaient plus sans. La majorité des gens du quartier les fuyaient ou les regardaient avec pitié. Ces lâches avaient le don de me mettre en rogne, bien que je les comprenne, il m'apparaissait invraisemblable d'abandonner mon amie, surtout dans les heures les plus froides de son existence. Elle me remerciait d'ailleurs régulièrement pour ma simple présence, chose que je trouvais tout à fait normale. Après tout, j'avais été présente quand les SS avaient débarqué chez elle pour les inscrire sur leur liste rouge.
Je me rappelle que l'on buvait tranquillement quand on a sonné à la porte. Le père de Levy s'était levé inquiet. Le silence se faisant roi dans cette pièce si chaleureuse d'habitude. Puis quand son père était revenu accompagner des SS, un conflit d'une violence sans précédent se fit. Il n'était pas violent dans le sens physique, mais dans le sens moral. La façon dont ils s'adressaient à eux ; même un chien aurait eu droit à plus de considération. D'ailleurs, je fus très rapidement expulsé de chez eux, quand ils remarquaient que je n'étais pas de la famille et encore moins juive. « Retournez vivre dans votre foyer respectable », qu'avait prononcé celui qui parlait français. Respectable ? Mais qu'est-ce que signifiait respectable pour eux ? On ne devait vraiment pas avoir le même dictionnaire. Pour moi, les gens non respectueux c'étaient eux, et non pas la famille qui n'avait rien fait, si ce n'est naître juif. Ce jour-là, j'étais rentrée morte de peur et fulminante de rage chez moi. La violence et l'incohérence de mes émotions me rendant dingue, à peine le pas de la porte franchi, je tombais en larmes, sous les yeux perdus de mon père.

C'est à partir de ce jour que tout s'est enchaîné extrêmement vite. Les SS avaient pullulé dans la ville, les étoiles jaunes avaient fleuri, la peur était devenue le sentiment quotidien des gens. Plus personne ne vivait comme avant. Cette guerre ayant changé le monde, les vraies personnalités se révélant. Certains se découvraient courageux, d'autres particulièrement faibles, mais tout le monde apprenait quelque chose sur lui. Quelque chose, que l'on aurait préféré découvrir par nous-mêmes. En ce qui me concerne, je me suis découvert une volonté de fer, moi qui étais si emportée de nature, j'avais appris à me taire, mais ce n'est pas pour ça que je n'en pensais pas moins et que je n'agissais pas. Le simple fait de rester avec Levy, relevant du courage pour quelques personnes.

Aujourd'hui encore, je me rendais chez la famille Strauss en sa compagnie. N'osant plus sortir seule en ville de peur de ce qui pourrait lui arriver, elle était toujours en compagnie d'Erza ou de moi-même, n'étant pas cataloguées comme elle ou encore la famille de Mirajane. Bien qu'ils ne soient pas les enfants naturels de leur père, le simple fait d'avoir été éduqué par lui, les rendaient méprisables aux yeux des Allemands. La famille d'un juif étant aussi souillée que lui. Quand je dis que ces hommes sont des abrutis finis. Pour preuve, alors que l'on marchait tranquillement, échangeant des banalités, l'un d'entre eux m'apostropha avec son accent à coucher dehors.

- Hé la petite blonde, tu sais que tu ferais une parfaite Aryenne ? Il te manque juste les yeux bleus, mais ce n'est pas un problème, on peut toujours s'arranger. Me lança-t-il salace, avant de poursuivre en allemand avec son collègue.

Excédée, je luttais pour ne pas lever les yeux au ciel et pour ne surtout pas lui foutre mon poing dans sa tronche. S'il n'avait pas été un homme surarmé, me flanquant les chocottes je n'aurais pas hésité une seule seconde. Mais comme je l'ai dit, la guerre nous fait faire des choses qu'on n'aurait jamais crues possibles.

- Je ne sais pas comment tu fais pour supporter toutes ses remarques désobligeantes, Lucy. Me lança Levy.
- J'ai appris à faire avec en près de trois mois d'occupation. Et puis ce n'est rien par rapport à toi. Soufflais-je excédée.
- Trois mois ? Que le temps passe vite, il sera bientôt Noël et on ne pourra même pas le fêter dignement.

Je souris tristement face à son regard perdu. Je voyais bien qu'elle ne voulait pas parler de ce que les Allemands lui faisaient subir tous les jours dans la rue. Et je la comprenais, jamais je ne l'obligerais à me parler de ces choses-là à moins qu'il en aille de sa vie. Le reste du trajet se passa donc dans un silence religieux, le tumulte environnant nous rappelant sans cesse quelle époque tragique nous vivions.

Ce fut donc avec un immense soulagement que l'on arrivait chez les Strauss, on allait enfin pouvoir souffler et parler librement, sans être épié. On rentrait alors précipitamment, se jetant dans les bras de nos amies. Erza étant déjà là, elle nous traitait de limaces, nous arrachant un rire, devenu bien trop rare. Aussi étonnant que cela puisse paraître, notre groupe d'amies au lieu de se dissoudre comme on aurait pu le penser, était devenu d'une solidité à toute épreuve. Le soutien que l'on s'apportait mutuellement était devenu tellement immense, que je ne pouvais désormais plus imaginer ma vie sans elles. Chacune ayant quelque chose d'incroyable à m'apporter. Ma plus grande peur était celle que l'on me les arrache, ce qui risquait d'arriver à tout moment, je le savais. Ce qui nous donnait une raison de plus pour profiter de chaque instant passé ensemble. Toutes ici présentent ayant conscience de ce qui se passait. Il aurait fallu être fou pour ne pas en avoir conscience, et encore je crois que même les fous pouvaient comprendre à quel point on vivait une période sombre.

Très vite, on se mit à parler de tout et de rien, évitant au maximum d'évoquer la situation dehors, bien que ce soit difficile. Toute notre attention était tournée vers ce monde qui était en train de devenir complètement dingue. Et alors que l'on parlait gaiement, des exclamations provenant de l'extérieur nous interpellaient. Se précipitant à la fenêtre, on vit un juif se faire frapper à mort par un Allemand, très certainement parce que le pauvre individu l'avait bousculé sans faire exprès. Écœurées, face à temps de bêtise et de rage, on détournait rapidement les yeux. Bien que moi je ne pus m'empêcher de figer ce pauvre homme se faisant emmener. Je me sentis tellement impuissante à ce moment-là que je dus retenir un cri de désespoir. Mais le pire, c'était Levy, elle venait de craquer, de lourds sanglots tombant sur ses joues. La vision de mon amie ainsi brisée me fendit le cœur et je me joignis aux autres, afin de la réconforter.

- Levy, calme-toi... Se lança Mirajane.
- Ne me dis pas que ça va aller... C'est faux, plus rien ne va et plus rien ne va aller maintenant qu'ils sont là, à nous dominer, à nous abattre, à nous... Elle ne put continuer sa phrase trop bouleversée.
- Ne t'en fais pas Levy, je suis sûre que tout ceci prendra fin un jour. Essaya de se convaincre Lisanna.
- Mais quand ? Je... Hier soir, ils sont venus chez moi et ils nous ont humilié nous traitant comme des moins que rien, et le jour d'avant, ils sont venus chercher certains d'entre nous pour je ne sais quoi faire... Je... Qu'allons-nous devenir ? Quand Pétain décidera-t-il à tous nous livrer ? Explosa Levy, au bord du gouffre.
- On ne laissera pas cela se produire Levy, on te protégera, toi et ta famille. Affirmais-je, sûre de moi.
- Lucy, tout le monde n'a pas ton courage et puis, que comptes-tu faire face à des soldats armés ?
- Je me fiche de ce qui peut m'arriver, et je me fiche de mourir. Tant que je serai en vie, je ferai tout ce qui est en mon possible pour me battre, bien que je sois une femme.
- Tu sais, je t'admire Lucy. Je ne sais pas si j'aurais ton courage... Le pire c'est que je me dis la même chose que toi, mais... Je n'ai pas cette lueur que, toi, t'as dans les yeux quand tu prononces ces mots. On voit bien que malgré la peur, tu serais prête à tout et... Erza ne put poursuivre.
- Tu es folle alliée Lucy ! Lâcha Levy quelque peu calmée.
- Je sais, mais c'est ce qui fait mon charme, non ? Dis-je souhaitant détendre l'atmosphère.

Je leur arrachais alors un petit rire jaune, avant que Levy et moi, on reprît la route pour rentrer chez nous. Le même silence pesant s'installant comme à l'allée. Aucune de nous deux, n'ayant le cœur à faire semblant. Semblant que tout allait bien, alors que c'était limite si moi je ne recevais pas des propositions indécentes et qu'elle, on lui crachait au visage. Autant je commençais à me faire à l'humour plus que douteux des chiens de garde d'Hitler, autant je ne pourrai jamais me faire au traitement que subissait Levy tous les jours.

Alors en rentrant chez moi, je déblatérais tout ce que j'avais vu aujourd'hui à mon père. Essayant de le convaincre de faire quelque chose, souhaitant le persuader qu'on ne pouvait pas restez là sans rien faire, à attendre les bras croisés qu'ils nous enlèvent tous ceux que l'on aime. Comment pouvait-on rester aussi stoïque face au malheur des autres, c'est quelque chose qui me dépasse. Et pourtant, je comprenais parfaitement les raisons de son refus, mais ne voyait-il pas que peu importe ce qu'il me disait, je n'en ferai qu'à ma tête. « Aussi téméraire que ta mère », me disait-il afin de me réconforter, pour ensuite immédiatement ajouter que j'avais également hérité de mon grand-père maternel, qui tout comme moi, n'avait aucun instinct de survie. Et bien soit, je n'en avais peut-être aucun, mais j'en étais fière. Le repas se déroula alors dans une ambiance tendue, comme à chaque fois qu'on abordait le sujet. Mais je savais qu'au lendemain, on ferait comme si de rien n'était, car on avait besoin l'un de l'autre. L'on se devait de se serrer les coudes et il était tout ce qui me restait.

Quelques jours plus tard, alors que j'épluchais tranquillement les légumes pour ce soir. Je repensais aux dernières nouvelles transmises par la radio, qui clamait haut et fort que tout allait bien dans ce pays. Pétain, nous prenait-il vraiment pour des idiots ? Croyait-il qu'on ne comprenait pas qu'il s'agissait de propagande pure et simple. Non, sérieusement ces hommes politiques nous prenaient tous pour des cons. Rien que pour ça, j'aimerais monter à Paris pour lui faire sa fête. Mais c'était malheureusement impossible. Je m'acharnais donc sur ces pauvres légumes qui ne m'avaient rien fait, passant toute ma rage et mon impuissance sur eux. Bon Dieu, que c'était horrible cette sensation d'enfermement, d'étau que l'on ressentait lorsqu'on était impuissant. Moïse avait-il ressenti la même chose quand le pharaon refusait de laisser partir son peuple ? Pourquoi je pense à Moïse moi ? Sérieusement, j'ai vraiment besoin de repos, je dois arrêter de ruminer toutes mes sombres pensées. Mais j'en suis bien incapable. Comment le pourrais-je alors que chaque jour qui passe, le régime nazi a de plus en plus d'emprise sur nous ?

Soudain, j'entendis la porte d'entrée claquer violemment. Surprise, je me précipitai vers mon père. Une telle violence n'était pas son genre. Je fus paralysée en le voyant ainsi effondrer le long de la porte, assis à même le sol, les yeux bouffis et rouges, preuve qu'il avait pleuré. Mon dieu, mais que s'était-il passé quand il est allé porter son vin ? N'osant bouger, je me raclais la gorge, lui signalant ma présence le ramenant enfin sur terre. Il tourna rapidement son regard vers moi et ce que j'y vis me donna la nausée. Il y avait tellement de souffrance, de peur, de tristesse, jamais je n'avais vu mon père comme cela, même à la mort de maman il ne s'était pas mis dans un état pareil.

- Papa, qu'est-ce qu'il y a ? Hésitai-je à lui demander.
- C'est... C'est... C'est Macao... Lâcha-t-il les larmes aux yeux.
- Quoi ? Macao ? Criai-je, la peur me prenant les tripes, se répandant dans mes veines. Macao était l'un des meilleurs amis de mon père et je savais à quel point il comptait pour lui.
- Il... Il... Oh, mon Dieu, Lucy, tu avais raison, on ne peut pas laisser faire ses monstres... Pleurait-il, ne pouvant se retenir, lui qui ne montre, jamais, aucune émotion.
- Papa... J'allais continuer, voulant savoir ce qui mettait mon père dans un tel état de faiblesse. Mais il m'interrompit.
- Il... Macao a... Il était... Enfin... Tu sais comment est Macao, hein... Il aime bien boire... Et ce soir, il avait un peu trop bu... Je le vis retenir ses larmes pour continuer. Alors quand un officier allemand est arrivé... Cet idiot a commencé à lui tenir tête... Il refusait de porter son étoile... J'ai... On a essayé de raisonner l'allemand, lui disant qu'il était bourré, qu'il ne savait pas ce qu'il disait... Mais... Mon Dieu Lucy... Ils ont tué Macao... Ils l'ont fusillé devant mes yeux... Et j'étais là... Je n'ai rien pu faire... Je m'en veux tellement si tu savais... C'était mon ami.

Mon cœur se figea face à la nouvelle. Le choc me transperçant, je regardais mon père se vider de toutes les larmes de son corps, sans agir. J'étais incapable de bouger, ne réalisant pas encore. Ils avaient tué Macao ? Non, c'était impossible, on ne peut pas tuer un homme sous prétexte qu'il est juif et bourré ? Si ? Mais... mais dans quelle époque de fous vivons-nous ? Et encore, c'est une insulte envers les fous. Puis soudain, je réalisais que c'était la vérité. On nous avait enlevé un être cher, le premier d'une longue liste sûrement. Je pleurais alors, accompagnant mon père dans son désespoir, dans son moment de faiblesse. On ne verrait plus jamais cet homme. Cet homme qui m'avait gardé après la mort de ma mère quand mon père ne le pouvait pas. Cet homme qui m'avait toujours fait rire, qui suivait mon père partout, qui l'accompagnait dans ses plus grandes expéditions. Cet homme était mort, laissant derrière lui un orphelin. Qu'allait devenir Roméo, son fils ? Allait-il le tuer lui aussi ?

Retrouvant enfin l'usage de mes membres, je me dirigeais vers mon père, pleurant avec lui. Avant de le relever, essayant de l'aider à se remettre debout, à affronter cette vie de merde. Je l'entraînais alors vers la cuisine, lui servant le repas. Repas auquel aucun de nous ne toucha, on n'avait pas faim. Juste une folle envie de disparaître ou de se réveiller de cet horrible cauchemar. Et alors que je jouais avec ma fourchette dans mon assiette, espérant oublier ma douleur, mon père tapait du poing sur la table. Sursautant face à son geste imprévu, je relevais la tête, rencontrant ses pupilles qui exprimaient de toutes nouvelles émotions. Une rage non contrôlée, une soif de vengeance accrue et une meurtrissure à vif.

- Lucy ! Nous allons nous engager dans la résistance.

S'exclamait-il convaincu et fier. Fier de son audace, fier de ses croyances. Et à cet instant précis, j'aurais dû être heureuse, car j'allais enfin pouvoir accomplir quelque chose. J'avais enfin obtenu ce que je voulais, aidé les autres. Mais je n'y arrivais pas. La seule chose que je ressentais à l'heure actuelle, c'était une profonde mélancolie et une plaie béante à la place du cœur.

Fruit de guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant