Prologue

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- Aller, une dernière et c'est fini, aie un peu de patience


- De la patience tu dis ? Je pense en avoir déjà assez eu de la patience Nayeon


- Mais tu sais bien qu'il le faut Jimin, s'il te plait avale cette foutue gélule qu'on en finisse


Je me laissai abattre et pris avec dégoût cette gélule de couleur jaune que je connaissais pour mon plus grand malheur bien trop. La jaune, c'était pour pas que j'angoisse dès que je vois quelqu'un qui n'est pas Nayeon, la bleue, je l'avalais pour éviter de me tailler les veines à la simple pensée des merveilles que j'ai vécu, et la blanche, facile, c'était tout simplement pour supporter la jaune et la bleue. Voilà à quoi ressemblait ma vie depuis maintenant 3 longues années, gélules, repas infectes du réfectoire moisi de cet établissement, visite avec un psychiatre qui croit comprendre chaque parcelle de mon esprit, et on recommence. Guérir la dépression en utilisant des remèdes déprimants, telle est la vie que ma chère génitrice a décidé de m'octroyer, 3 ans auparavant, après que je ne décide de m'ôter la vie, à bout de tout le poids qui reposait sur mes frêles épaules. Au début, je me demandais si j'allais m'en sortir, si j'allais enfin voir la lumière au bout de cet interminable tunnel. J'avais tout de même une lueur d'espoir en venant ici, je voyais cela comme un dernier recourt, une dernière branche à laquelle m'agripper avant de tomber dans un néant sans issue.  J'ai vite compris que ce trou à rats n'était qu'une manière pour ma mère de se débarrasser de la gangrène que je représentais pour elle, et qu'à présent la seule chose que je pouvais faire était d'attendre paisiblement la fin de mes jours en avalant ces horribles médicaments.


Je sais déjà ce que vous vous dites en lisant ça: encore un autre adolescent frustré qui joue la comédie et se crée des problèmes qui n'en sont pas tout en culpabilisant sa pauvre mère qui veut seulement l'aider. Et, honnêtement, je comprends ce qui vous ferait avoir cette opinion certes prématurée, mais plausible. J'ai moi même eu recourt à ce genre de pensées, pour m'auto-convaincre que ma situation n'était pas si piteuse qu'elle en avait l'air. Mais après le lourd verdict de sept psychiatres, toute spécialité confondue, qui affirmaient avec conviction ma dépression et mon anxiété, j'ai fini par me dire qu'au final, peut-être que ce qui m'arrivait n'était pas si anodin que ça.


Laissez moi dors et déjà rétablir la vérité: je ne viens pas là m'apitoyer sur mon sort, et vous raconter ma peine et mes douleurs. Si j'ai décidé de mettre à l'écrit, quelques bribes de mon existence, c'est justement pour vous montrer que n'importe qui, même quelqu'un qui était destiné à une fin malheureuse, peut s'en sortir. Je voudrais donc le remercier, lui qui m'a sorti de l'eau alors que je me noyais depuis si longtemps.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 09, 2022 ⏰

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