Chapitre 20 : Retour à la case départ

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"Une croyance n'est pas seulement une idée que possède l'esprit, c'est une idée qui possède l'esprit." - Robert Oxton Bolt.

" - Robert Oxton Bolt

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13 heures

Christopher 

— Mafalda, dépêche, la pressé-je.

Vêtue de son uniforme, elle se démène tant bien que mal pour resserrer son ceinturon.

— Oui, ça vient, affirme-t-elle en pénétrant le véhicule de police - une Dodge Charger Pursuit - la seconde qui suit.

Sans même attendre qu'elle soit installée, je démarre en trombe et entreprend de sortir du parking souterrain.

— Chris ! Orh ! Ça va pas ? Je suis à peine assise ! s’insurge-t-elle. Va chier !

L’ignorant, je ressasse une toute dernière fois les détails de l’opération dans ma tête. Je reconsidère les équipements, les armes, les plans de secours et les rôles que j’ai attribués à chacun afin d’être tout à fait sûr de n’avoir rien omis. Tout me semble OK. Pourtant, j’ai le sentiment qu’il y a quelque chose qui cloche.

Ça ne va pas se passer comme prévu. Je le sens. Je le sens comme je sens mes cicatrices gratter l'intérieur de ma chair.

— J’appréhende un peu, lâche tout à coup ma collègue. Tu penses qu’on va la retrouver ?

Je lui lance un bref regard.

— J’en sais rien, affirmé-je. Espérons-le.

— J'ai peur de l'état dans lequel elle sera.

C’est une réalité à laquelle j'aurais préféré ne pas avoir à me confronter. Mais, c'est vrai. Si nous la retrouvons, ce qui demeure pour le moins incertain, il est fort probable qu'elle soit gravement blessée. Ou, dans le pire des cas, qu'elle soit morte.

— J'imagine pas les traumas qu’elle va se manger, dit-elle, le regard fixé sur la route.

Je hausse un sourcil et ne cherche pas à lui répondre, préférant rétablir le calme dans l'habitacle. Ce sujet me casse les couilles, il me déplaît plus que je ne voudrais bien l'avouer et je n'ai aucune, mais alors aucune envie de rentrer dans les détails.

— Je ne sais pas comment on peut se remettre d’un truc pareil, persiste-t-elle, en faisant référence au kidnapping. Et encore, on ne sait pas vraiment ce qu’elle a enduré.

Toute expérience est susceptible d’être traumatisante. Certaines le sont évidemment plus que d’autres, mais le caractère choquant, nuisible dépend de la personne qui la vit. En d’autres termes, ce qui est traumatisant pour quelqu’un ne l’est pas nécessairement pour d’autres. Et cela dépend d’un tas de choses. De notre passé, de notre résilience personnelle, de notre entourage, de nos limites ou même de nos émotions. La liste est longue. Mais la torture, la torture physique ou moral, est universellement traumatisante. Personne ne peut en ressortir indemne. Personne.

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