Prologue

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PROLOGUE

24 Octobre 2005 - Angleterre

L'horloge du temps, impitoyable scribe des destins, n'avait jamais laissé filer les détails de cette journée, gravant chaque instant dans la mémoire de l'enfant comme une pellicule soigneusement préservée. Le froid pénétrant avait transformé le petit parc en un royaume immaculé, chaque brin d'herbe délicatement drapé d'un tapis de neige. Une invitation lancée à sa meilleure amie avait insufflé une magie éphémère au quartier, métamorphosant les modestes maisons aux briques multicolores en des écrins silencieux, dépourvus des rires enfantins qui d'ordinaire les animaient.

Sur un banc, la mère observait avec bienveillance leur escapade éclatante, un large sourire ourlant ses lèvres comme une promesse de moments insouciants. Femme d'une beauté saisissante, sa chevelure blonde flottait comme une auréole, suscitant une jalousie enfantine chez sa fille, dont les mèches noires représentaient un héritage paternel énigmatique. Ces mèches, aujourd'hui retenues en un chignon négligé, témoignaient de l'empressement qui les avait poussées dehors. Un duel de boules de neige s'était engagé, le froid piquant, mais tout semblait idyllique dans le meilleur des mondes, une enfance insouciante et heureuse, figée dans un moment éphémère.

Cassandre, complice de jeux, décocha une boule de neige, envoyant l'enfant trébucher sur le tas glacé qu'elle venait de créer. Un coup d'œil complice vers la mère, s'assurant que le spectacle était apprécié. C'est à ce moment que cinq hommes surgirent, en costumes noirs, lunettes de soleil, et oreillettes, une scène déchirée d'une réalité trop brutale pour un décor aussi féérique.

Intriguée, l'enfant s'approcha de sa mère. La panique dans le regard maternel, elle ordonna précipitamment de fuir avec Cassandre. Un instant d'incompréhension s'empara de la petite, capturée par un homme avant qu'elle ne puisse réagir.

— Viens avec moi si tu veux que ta mère reste en vie,

lui dit-il. La petite fille jeta un regard incertain vers sa génitrice, incapable de comprendre. Allait-on vraiment la tuer ? Devait-elle les suivre ? Les hommes s'étaient rapprochés d'elle, et la transformation s'opéra. Elle qui arborait d'habitude un regard et un sourire si doux se métamorphosa. Ses yeux verts, d'ordinaire empreints de bienveillance, devinrent jaunes, emplis de rage. Calie eut un mouvement de recul, sa mère le remarqua, et la colère se mua en tristesse. La première chose qu'elle fit, c'est courir vers sa fille. Sa vitesse était surhumaine, dépassant les hommes sans effort. D'un geste, elle projeta l'intrus derrière son enfant avec la paume de sa main, l'enlaçant avec tendresse. Des larmes coulaient le long de ses joues si douces et rouges, son regard toujours d'un jaune intense.

— Les 7 te sauveront,

murmura sa mère, la serrant fort. La suite s'estompait, un baiser chaleureux, un « Je t'aime », puis le néant. Elle se réveilla attachée, poings et pieds liés, dans une pièce stérile. Les murs blancs, le froid. Seule, perdue, des milliers de questions tourbillonnant dans son esprit, telles des énigmes laissées par le destin, une trame mystérieuse tissée dans les fils de son destin, un labyrinthe d'interrogations sans issue.

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çafaitune baillequeje n'aipascontinuéeàécriremonhistoiremaisçanem'allaitplus du tout, doncj'aitoutréécritenespèrentqueçavousplaise !!

Quand sonne le chant du cygneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant