1943 {tomione}

chapitre 9. investigationem

Ce n'est pas pour rien qu'on dit d'Albus Dumbledore qu'il soit un grand sorcier. Cela faisait une heure que je l'écoutais avec attention assise sur une chaise et c'était bien le premier cours de ma scolarité dont je n'écrivais pas de notes. Sa voix expliquait avec tellement de légèreté et de fluidité que je ne pouvais détourner les yeux de ses démonstrations.

- Maintenant à vous chers élèves, livre page 185.

Plume à la main, je m'empressai de répondre aux questions théoriques sur un vieux sortilège de métamorphose. Dumbledore passait entre les rangs jetant au hasard des coups d'oeil sur des parchemins. Quand il fut arrivé à ma table il s'attarda quelques instants sur mes mots et repartit silencieux. Je relu rapidement mes réponses soudain anxieuse d'avoir mal répondu à une des questions. Mais mes yeux s'écarquillèrent pendant que je découvrais une écriture qui n'était pas la mienne.

Je pense avoir découvert le moyen d'inverser la dernière manœuvre temporelle, pour cela j'aurais besoin du deuxième objet.

Je jetais un coup d'oeil au professeur en acquiesçant. Lorsque mes yeux se sont reposés sur ma feuille, ses mots s'étaient déjà envolés.

Mission : trouver le deuxième retourneur de temps

Ce soir là dans le dortoir je m'imaginais un plan d'action qui me permettraient d'être vite de retour chez moi. Le plan en question consistait à suivre Jedusor pour découvrir l'identité du mangemort à ses pieds et trouver le deuxième retourneur de temps dans la foulée.
Bon ce n'était pas un plan bien élaboré mais je n'avais pas trouvé mieux. Je me doutais que le voyageur ne se promenerait pas avec Jedusor au grand jour dans Poudlard entrain de comploter haut et fort ; ni qu'il porterait le retourneur de temps à son cou en attendant que je vienne le lui arracher. Mais ce dont je ne m'attendais pas, c'était que le plus dur soit de suivre discrètement Jedusor. Discrètement n'était pas la question ; tant que je ne trouvais pas la cible je ne pouvais rien faire.

En effet au bout d'une heure à tourner dans le château le lendemain matin, je commençais à m'impatienter. C'était quand je voulais lui tomber dessus qu'il était introuvable ! J'étais même allée à la bibliothèque et ai fait le tour du jardin sans le croiser une seule fois. En général c'était lui qui me trouvait. Je me remis à penser à la carte d'Harry ; elle m'aurait bien été utile... De retour à l'intérieur je me promenais maintenant vers la tour d'astronomie. Mais comme chaque endroit que j'avais inspecté il n'y avait pas de trace de Jedusor. Au moins celle-ci... n'était pas vide.

- Qui es tu toi ? s'écria une voix mesquine.

Je levais la tête et remarquais le corps de Peeves qui flottait dans les airs. L'esprit frappeur s'est approché de moi, survolant le vide en rigolant faussement.

- Tu cherches quelque chose, je me trompe ?

Sa voix beaucoup trop criarde n'envisageais rien de bon. À tout moment il pouvait me lancer une bombe à eau qu'il aurait sortie de nul part. Ses yeux noirs qui attendaient ma réponse me fixaient comme deux pièges à sorcière en détresse. Malheureusement pour lui, son talon d'Achille ne m'était plus inconnu.

- Oui enfait je cherche le Baron, tu sais où il se trouve,  je me trompe ?

À l'entente de ce nom Peeves prit peur et sa tête se changea en espèce de patate déformée. Il regarda dans tous les coins du couloir en frissonnant froidement.

- Non...pas...vu, bégaya celui-ci.

Je n'ai pas eu le temps de compter jusqu'à trois qu'il avait déjà disparu. Après m'être moquée de Peeves quelques minutes, je décidais finalement de rejoindre la salle Commune. Mes pas m'emmenèrent donc vers la tour de Gryffondor d'un rythme lent. En traversant un long couloir j'apperçu rapidement les longs cheveux de Mimi Geignarde qui s'avançait dans ma direction, son nez pointé sur un bouquin ouvert. Mes pieds tournèrent immédiatement à la prochaine intersection pour éviter de la croiser. Une fois dans le nouveau couloir, j'accélérai le pas en prenant la prochaine à gauche pour la contourner. Mais les couloirs de Poudlard étaient un vrai labyrinthe et je me suis vite rendue compte qu'en voulant semer Mimi, c'est moi qui me suis perdue. Encore un mauvais karma qui me rappelait que vouloir éviter les gens, c'était méchant. Je décidais alors de faire demi-tour avant de me perdre définitivement mais une conversation retint mon intention. Les voix étaient si basses que je ne les aurais sûrement pas entendus si cette partie du château n'était pas vide et comblée d'échos. À pas de chat je m'approchai vers un mur en tendant l'oreille doucement. Il ne me fut pas longtemps pour reconnaître Jedusor et son interlocuteur de l'autre jour. Bingo.

- ... ce soir serait le mieux mon maître, chuchotait une voix tremblante.
- Tu es venu me voir il y a une semaine pour me dire d'arrêter et maintenant tu me conseilles de le lâcher ! Tu crois que je vais t'écouter ? s'enerva le jeune Serpentard.

Entendre sa voix sévère et grave me donna des frissons d'incertitude. Comment se pouvait-il que ce garçon soit le même que celui qui m'avait invité aux cuisines de Poudlard et celui qui détruira de nombreuses vies ?

- Ce n'était pas le bon moment mon Seigneur... mais ce soir peut l'être, ayez confiance en votre fidèle serviteur.

La voix avait une tonalité presqu'hesitante. Comme s'il craignait la réaction de son maître.

- Confiance ?

Un rictus est venu résonner sur les murs. J'avais froid tout d'un coup. Je n'osais même pas jeter un coup d'oeil derrière le mur par peur d'être vue. Maintenant, c'est la cape d'Harry dont j'aurais bien besoin.

- Retourne à ton poste, tu seras au courant si il y a une extermination ce soir, continua ironiquement Jedusor.

"Extermination " ? " le lâcher " ? Par Merlin ! Ce soir ? Pendant que des bruits de pas s'éloignaient mon cerveau lui se mettait à réfléchir à toute vitesse. Si le Basilic était lâché ce soir... j'avais une grande chance de...
Je secouais la tête. Il fallait que je réfléchisse, et vite. Je devais éviter la libération du monstre de la chambre des secrets prévu ce soir ; le Basilic était dangereux pour tout Poudlard et pas seulement pour les né moldus. Il ne me restait donc qu'un plan...