【LGDC】🐾 Mes personnages 🐾

Histoire concours

-Le principe était de s'inspirer d'une image pour créer une histoire, mon image est en média, mon histoire, je vous laisse la lire-
-attention âmes sensibles s'abstenir-

La délivreuse

Le vent soufflait doucement sur une plaine d'herbe rouge. Rouge ? Écarlate, sanglante. Des corps, des chats, partout, de tout âge, un carnage. Rien, il n'y avait plus rien, du moins plus rien de vivant. Si ce n'est le corbeau chantant la mort macabre d'un clan. Rien ne laissait cela paraître quelques heures auparavant.

***

Petit Rayon, le pelage boueux, se chamaillait avec ses compagnons de litières, comme à son habitude, tandis que les regards protecteurs des reines étaient posés sur eux. Un ronronnement amusé par ci, une roulade dans la poussière par là, et beaucoup de bruit. Au total,

dix chatons énergiques

étaient nés cette dernière lune. Le Clan de l'Herbe était l'un des plus prospère en cette saison. Les fleurs poussaient en grandes nombre, attirant les insectes et par la même occasion beaucoup d'oiseaux dans ces plaines pourtant vierges de toute forêt. Les guerriers étaient nombreux et forts, les anciens racontaient leurs souvenirs nostalgiques aux apprentis qui eux étaient promis à un grand futur. Du moins c'est ce que tous pensaient. Les pensées sont souvent brouillées, les pensées sont souvent des déformations de la réalité.
Ramage du Moineau pensait beaucoup, surtout lorsqu'elle rangeait ses remèdes dans sa tanière. Guérisseuse depuis des dizaines de lunes, elle avait une place pour chaque plante et une plante pour chaque place.Ses yeux couleurs or reflétaient la douceur d'un levé de soleil ainsi que la force de ses rayons. Son pelage était noir comme la nuit mais il évoquait pourtant une chaleur incomparable. Plus que la simple messagère du Clan des Étoiles ou la conseillère du chef, elle était avant tout la figure maternelle de ce clan. Tous l'aimaient et la respectaient. Si bien que beaucoup l'appelaient mère.
Un petit miaulement se fit soudain entendre à l'entrée de sa tanière. Trois petits chatons accompagnés d'une reine apparemment mécontente.

<<-Que se passe t-il Œil de Faucon ? Demanda calmement Ramage du Moineau.

-Ces petites canailles ont toutes finit dans un tapis de ronces en jouant et ils ont des épines partout sur eux ! Railla la vieille reine.

-Je m'en occupe va, retourne à la pouponnière ma belle. Fit-elle doucement en ramenant les petits prêt d'elle à l'aide de sa queue.

-Merci mère, je te ramènerai un moineau en contrepartie. Elle souffla de soulagement et partie aussitôt vers les autres petits.>>

La guérisseuse sourit et examina alors les petits. Elle les connaissaient par cœur et savait comment agir avec chacun des membres de son clan. Certains nécessitaient une poigne plus ferme tandis que d'autre avaient besoin d'une douceur exagérée. Parmi les chatons, Petit Rayon. Du haut de ses trois lunes, il n'était pas bien grand, comparé à ses sœurs.
Ses sœurs d'ailleurs à ses cotés, se plaignaient de plus en plus des épines enfoncées dans leurs coussinets. Ramage du Moineau se décida donc et approcha son museau des trois petits. Un flash, tout devint blanc, puis rouge, puis noir comme la nuit. Des cris de douleurs et des feulements de peurs. Rien ne semblait cohérent, tout se divisait, puis plus rien. Un silence complet. Un miaulement sortit alors la chatte de sa transe. Petit Rayon, la tête sur le coté, se demandait ce qu'elle avait. Elle d'habitude si rassurante avec ses patients, avait des yeux brillant de craintes. L'atmosphère de l'antre était lourde. Et ce n'était pas à cause de la chaleur, loin de la. Elle secoua sa tête, tentant de chasser cette vision d'horreur et surtout l'effroi sur son visage, mais trop tard, les bruit retentirent de nouveau. Dans sa tête encore une fois... Non...

Elle vit les petits se crisper et regarder l'entrée du terrier. Leurs yeux reflétaient plus que de la crainte, ils reflétaient la mort. Ramage du Moineau comprit alors. Elle tourna la tête pour voir ce qui effrayait tant la fratrie. Un carnage. Des chiens, beaucoup de chiens.
Œil de Faucon, râlant encore il y a quelques secondes de cela, était à présent un corps éventré au sol, à ses cotés, son frère, la nuque brisée, sous eux, deux cadavres de chatons à peine reconnaissable.

Huit chatons encore en vie.

Plus loin, le chef s'accrochait à l'une de ses vies tandis qu'il était secoué de part et d'autre dans la gueule d'un canidé. Il voulait protéger les apprentis. Trop tard, tous gisaient au sol. L'air semblait irrespirable pour un guerrier ayant la cage thoracique écrasée par le poids d'un chien entier. Il succomba bien vite, trois chatons entre ses pattes se furent tuer d'un coup de patte bien trop violent pour leur taille chétive.

Cinq chatons encore en vie.

Du sang, une flaque au départ, une mare ensuite, puis un tapis entier. L'herbe si verte, elle ne l'était plus. Tout était horrifique, les charognards du ciel se délectaient de leur prochain repas, les chiens prenaient un plaisir fou à détruire des vies entières, le sol accueillait le sang innocent, l'herbe se teintait d'un rouge aussi terrifiant qu'hypnotisant.
Ramage du Moineau se crispa, il n'y avait aucune issue, aucune. Tout était perdu, elle allait mourir comme tout ses camarades, terrifiée et torturée. Elle baissa alors la têtes et regarda les chatons. Innocents, ils l'étaient, ils n'étaient pas prêt pour la mort, personne ne l'est réellement, mais eux encore moins. Elle souffla, ses yeux se teintèrent d'une lueur apaisante et elle attrapa Petit Rayon par la peau du cou et poussa les deux autres au fond de l'antre. Elle n'avait pas le choix, elle devait leur éviter ça. Elle devait sauver les chatons restant. Elle leur intima alors de rester ici, tous tremblaient, aucun ne pouvaient bouger dans tout les cas. Elle se précipita vers la pouponnière, le sang collait sous ses pattes. Son cœur battait plus vite qu'un lièvre ne pouvait fuir, ses yeux cherchait le moindre obstacle. Elle trébucha. Sa tête heurta le sol poisseux, ses poils se recouvrirent de sang. Son sang ? Non, celui de tout ses compagnons. Elle se leva, sonnée, puis tourna la tête pour voir l'objet de sa chute. Un corps, minuscule, une patte brisée et immobile.

Quatre chatons encore en vie.

Elle devait sauver le dernier chaton, elle entendait ses cris désespérés. Puis un coup de pattes s'abattit sur elle. Elle s'abattit plus loin contre le sol. Un chien, énorme, l'avait repéré. Elle tremblait, de peur, de rage, de tristesse, tout se confondait à ce moment même. Elle n'avait aucune chance, elle le savait, mais elle ne voulait pas croire à ce cauchemar. La bête grogna, ouvrit la gueule et bondit. Fini. Non, non pas encore. Étoile Incandescente avait bondit sur le museau du monstre. Il savait qu'il allait mourir, mais il ne laisserait pas faire sans combattre. Ramage du Moineau pleura, elle pleura comme jamais elle n'avait pleuré. Elle voyait ses fils et ses filles mourir un à un. L'âme torturée et leur corps mutilé. Elle arriva devant la tanière où se trouvait un chaton, pétrifié, blessé, mourant.  Elle posa sa pattes sur la blessure. Trop profonde. Trop de sang avait coulé. Elle lécha le front du petit, il sourit faiblement et lâcha un dernier soupir. Son abdomen se souleva une dernière fois, puis plus un bruit.

Trois chatons encore en vie.

Elle réalisa, jamais elle n'aurait dû laisser les petits. Elle s'empressa dehors, mais sa course fut stoppée par un soupir rauque et désespéré. Étoile Incandescente. Dévisagé par le sang et les blessures qui lui avaient été infligées. La féline comprit dans son regard qu'il n'en pouvait plus. Il était exténué. Mais il souriait. Il voyait un visage rassurant pour la dernière fois. Ramage du Moineau lécha son front et sans pour autant regarder, abrégea ses souffrances. Elle était trempée de sang. Elle ne comprenait plus. Bringuebalante, elle se dirigea non sans peine dans son antre. Elle avait peu de temps. Mais elle savait à présent ce qu'elle devait faire.

Elle attrapa trois petites baies rouges, les trois qui lui restaient. Elles attendaient là depuis un moment. Semblant destinées à cet instant.
Elle les posa devant les petits, puis d'une douceur incroyable, contrastant avec son pelage trempé de sang, elle prit la parole.

<<-Ces baies sont magiques. Vous serez invincibles en les mangeant. Affirma t'elle en les regardant comme une mère le ferait pour ses petits.

-Vraiment ? Bégaya l'une des petites, doucement rassurée par la guérisseuse.

-Vraiment ma belle... Sa voix se brisa légèrement, les larmes n'allaient pas tarder. Prenez les vite.

-D'accord. Répondit la deuxième, avalant rapidement le fruit amer, suivit de sa sœur.>>

Bien vite, leurs corps se firent lourd, tout comme leurs paupières. Elle voulurent s'endormir. La guérisseuse leur lécha le front chacune à leur tour puis s'assit.

Un chaton encore en vie.

Elle était exténuée et blessée. Elle n'avait plus de force. Petit Rayon la regarda alors, et d'une voix innocente et pourtant pleine de sagesse il s'adressa à celle que l'on pouvait appelée la délivreuse.

<<-Tu veux bien être invincible avec nous ?>>

Zéro chaton encore en vie.