Chapitre 7

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Tétanisée, je n'ose plus bouger, même pas un seul orteil. Cela ne peut pas être Faye, si ce qu'elle m'a dit est vrai, je ne peux pas encore la voir, il fait encore trop jour. Mais qui est-ce alors ? Des squatteurs ?

Puis un deuxième bruit. On dirait quelque chose qui tombe. J'ai peur mais je ne peux pas rester indéfiniment là, sans bouger alors je me décide enfin à descendre. Tout doucement, pas après pas. En essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas être repéré. Arrivé en bas des escaliers je ne vois personne. Je m'approche de la porte d'entrée pour sortir au plus vite si jamais quelqu'un me saute dessus.

Au bout de quelques secondes qui m'ont parues être d'interminables minutes, est sorti, non pas un homme, dangereux, armé jusqu'au dent prêt à m'assassiner comme je me l'imaginais mais seulement un petit chat affamé qui pris peur aussitôt qu'il me vit. Mon angoisse redescend tout d'un coup.

Rentré à la maison je m'installe à mon bureau et fait mes devoirs, et oui dès le premier jour j'en ai.

Sur mon bureau, posé juste à côté de moi, mon précieux appareil photo et en face, accroché au mur, des photos, des tonnes de photos. Des paysages de toutes les couleurs s'y trouvent, tous plus beaux les uns que les autres. Les contempler me fascine toujours autant. La beauté qu'offre la nature est si impressionnante. C'est fou le nombre de personne qui passe à côté de tout cela, de tous ces petits détails qui embellissent chaque endroit. Mes parents font partis de ces gens, ils ne comprennent pas mon obstination à tout prendre en photo comme moi je ne comprends pas qu'il ne prête pas attention à ce qu'il y a autour d'eux.

Le reste de la soirée se passe tranquillement, pour une fois depuis un moment. Cela fait du bien même si je sais très bien qu'ils n'ont pas changé d'avis pour la photographie et qu'au moment où nous allons en reparler le ton va remonter. Je vais tout faire pour leur montrer qu'il n'y a pas de problème à l'école et que je peux très bien continuer ma passion pendant mon temps libre tout en ayant de bonnes notes.

Au lycée même après une semaine de cours je n'ai toujours pas parlé à une seule personne. Je vais en cours en m'asseyant seule à une table tout au fond à chaque fois, je mange seule, le plus loin possible de tout population, je retourne en cours et je rentre chez moi. Voilà à quoi se résume mes journées.

Alors aujourd'hui je me fixe comme objectif de parler à au moins une seule personne, gars, fille, peu importe tant que ce n'est pas un prof mais simplement une personne de mon âge. J'ai remarqué que dans un de mes cours un gars est toujours aussi tout seul. Il se trouve à l'autre bout de la salle à chaque fois, je vais tenter avec lui d'abord, ça sera sûrement plus simple que d'essayer de s'intégrer dans un groupe directement.

« Hey, salut lançais-je, je peux m'asseoir ici ? »

Le garçon lève la tête et me regarde, ni sourire ni même un simple geste sympathique se lit sur son visage. Mais il me répond tout de même au bout de quelques secondes de réflexion d'un petit oui et retourne à sa lecture en attendant le début du cours.

« Tu lis quoi, essayant d'engager la conversation gentiment

- Heu et bien je lis la disparition de Stephanie Mailer de Joël Dicker, mais pourquoi viens-tu me parler, tu vois bien que je suis toujours tout seul, et je sais t'es nouvelle, mais tu sais ce n'est pas avec moi que tu vas te faire des amis.

- Je ne sais pas, tu as l'air heu... sympathique et puis je n'ai jamais vraiment eu beaucoup d'amis non plus.

- Ouai je vois mais tu vois moi je suis un solitaire pur et dure, je n'ai besoin de personne.

- Ok alors disons simplement qu'on fait connaissance pour que je connaisse au moins une seule personne dans ce lycée de merde.

- Mouais d'accord

- Alors, comment tu t'appelles ?

- Austin Huxley et toi ?

- Amy Leigh et tu vis ici dep... »

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que le prof me coupa, je n'avais même pas remarqué que le cours avait déjà commencé.

Je glisse discrètement en chuchotant à mon camarade une dernière petite phrase :

« On reparle plus tard si tu veux. »

Il acquiesce d'un petit hochement de tête avec enfin un léger sourire.

Ses yeux vert émeraude sont d'une intensité et ses cheveux bruns en batailles lui donne une allure de garçon populaire. Je ne comprends pas comment un aussi beau garçon qui pourrait avoir tous les amis et toutes les filles qu'il veut, reste seul.

La journée de cours se finit et je suis enfin en week-end.

Déjà une semaine de passé et une semaine que je n'ai pas vu Faye. Peut-être ce week-end, je l'espère.

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Prochain chapitre, lundi ! 

Ni disparues, Ni retrouvéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant