Chapitre Cinquante-Sept

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Lewis observait en silence sa collègue qui griffonnait d'un air concentré sur son cahier. Depuis qu'il lui avait fait part de ses impressions, tout deux réfléchissait à un moyen de contrer le poison. L'arsenic et le cyanure avaient déjà leurs antidotes respectifs ; ils leurs étaient donc faciles de savoir comment s'y prendre pour aider leur patients. Seulement, le troisième poison, le poison de Fugu, leur donnait du fil à retordre : aucun antidote connu existait pour ce poison mortel. Il ne restait alors que quelques heures à leurs patients avant de mourir. Comment pourraient-ils faire ? Lewis avait trouvé le poison grâce à son odorat de Loup, et cette pensée le ramena à Seth et Jacob. Les Loups-Garous pouvaient-ils contrer le poison grâce à leurs capacités physiques ? Était-ce seulement possible ? Il était évident que les médicaments avaient fait effets plus rapidement sur Jacob que sur des humains, alors peut-être que leurs corps pourraient guérir seuls ? Son instinct lui soufflait qu'ils n'allaient pas vraiment avoir le choix : même s'ils allaient faire en sorte de supprimer l'arsenic et le cyanure dans leurs corps, il restait tout de même le poison de Fugu qui allait les tuer, s'ils ne trouvaient pas d'antidote à temps.

Lewis n'avait pas rencontré les autres patients, mais ce qu'on lui avait rapporté lui mettait la puce à l'oreille sur leur vraie nature. L'odeur dans les couloirs qu'il avait entraperçu confirmait son hypothèse. Des vampires. Si ses maigres connaissances sur eux étaient exactes, ils ne pouvaient pas mourir du poison de Fugu ; il paralysait les muscles et provoquait un arrêt respiratoire qui entraînait la mort. Or les vampires n'ont pas besoin de respirer. Les seuls en réel danger dans cette histoire étaient donc Seth et Jacob.

♦♦♦

Quand le shérif entendit du bruit derrière lui, il se tourna vers la porte pour faire face à un policier.

- Alors ?

Resté seul dans le bureau de la Sainte Mère pour continuer ses fouilles, les autres avaient rejoints leurs collègues pour interroger les employés du bâtiment. Charlie avait demandé à ce qu'on le prévienne si quelque chose d'intéressant venait à se faire savoir. Quelque chose se tramait dans son dos, et il voulait savoir ce que c'était.

- Vous n'allez pas le croire. Lâcha le policier en s'approchant de lui. Un des employés qui s'occupait de la salle des vidéos surveillances nous as parlé d'une chambre mortuaire dans les sous-sols.

Les yeux de Charlie s'ouvrirent comme des soucoupes.

- Une quoi ?

- Une chambre mortuaire, Monsieur. Répéta le policier.

- Mais c'est...

Le shérif s'arrêta en plein milieu de sa phrase. Le mot impossible qui allait sortir de sa bouche ne traversa finalement pas la barrière de ses lèvres. Impossible n'allait pas avec la situation. En effet, si une semaine plus tôt on lui avait dit que les vampires existaient, il n'y aurait pas cru une seule seconde. Et pourtant... Maintenant, il n'avait pas le choix d'y croire, puisque c'était la réalité. Alors une chambre mortuaire, pourquoi pas ? Finalement, cela tombait sous le sens. La Sainte Mère avait dû réaliser d'innombrables recherches comme le témoignaient la pièce jonchés de cahiers et de feuilles volantes, et elle avait sûrement déjà réussi à attraper des vampires. Un frisson lui parcourut l'échine. S'il y avait bien une chose qu'il ne voulait pas voir en ce moment, c'était bien des cadavres de vampires. Mais il n'avait guère le choix s'il voulait comprendre ce que tramait la Sainte Mère. De plus, il fallait qu'il détruise toutes les preuves de l'existence des vampires. Si les gens comprenait que ces légendes existaient, tout le monde paniquerait et ce serait l'anarchie. Les recherches de la Sainte Mère n'aurait jamais été cru par des juges, et ils l'auraient simplement traité de folle. Mais si des médecins faisaient des autopsies sur les cadavres, ils comprendraient à coup sûrs qu'ils n'auraient pas à faire à des humains.

Charlie croisa le regard du policier. Que faire ? Personne n'approuverait son plan de brûler la chambre mortuaire sans un bon motif. Et tout le monde trouverait ça étrange s'il décidait d'y aller seul.

- Bon, allons voir ça de plus près. Décida-t-il finalement.

Avec un peu de chance, elle n'existait pas et c'était seulement une fausse rumeur...

♦♦♦

- Souhaitez-vous autre chose, Messieurs ?

Smith et ses hommes déclinèrent d'un signe de tête commun, et retournèrent à leur observation silencieuse des alentours. Le serveur se tourna alors vers une autre table proche de la leur, où s'installaient deux femmes. Smith soupira intérieurement, agacé de ne plus être tranquille. La conversation inintéressante du trio résonnait dans ses oreilles, alors qu'il préférait ne pas l'entendre.

- Quels rafraîchissements souhaitez-vous, Mesdemoiselles ? Disait le serveur.

- Deux coca s'il vous plaît. Et n'oubliez pas les glaçons ! Répondit la blonde.

Le serveur hocha la tête en écrivant sur un papier.

- Avec la chaleur qu'ils annoncent pour la fin de journée, vous avez bien raison ! S'exclama le jeune homme.

- C'est exceptionnel d'ailleurs ! Rétorqua la brune.

Smith roula des yeux derrière ses lunettes de soleil. Qu'est-ce qu'on s'en fichait.

- Vous avez vu les annonces ? Embraya la blonde. Ils parlaient du Bogachiel State Park, et il semblerait qu'il soit fermé depuis ce matin.

Smith tendit l'oreille, soudain intéressé. Ses deux acolytes en face de lui échangèrent un regard avant de faire discrètement de même.

- Oui, ils ne parlent que de ça à la télé. Ça doit être une grosse affaire, presque tout les policiers de Forks sont allé là-bas ! Enchérit le serveur tandis que la brune acquiesçait.

Qu'est-ce que... Le sang de Smith ne fit qu'un tour. Encore éberlué parce qu'il venait d'entendre, il sortit précipitamment son téléphone de sa poche tout en se redressant. Il sortit du bar en hâte, suivit de ses deux camarades. Une fois arrivés de l'autre côté de la route, et que Smith eu terminé de parler au téléphone, il se tourna vers les deux autres.

- Cette fois-ci, on attaque. Grommela-t-il.

- Quel est le plan ? Demanda le blond avec un rictus mauvais.

- On fonce. Il faut que l'on contourne la police pour récupérer notre argent. Ensuite, on dégage de cette ville.

Le sourire de ses deux acolytes lui suffirent comme réponse, et il tourna les talons pour rejoindre la longue voiture noire garée sur le parking à cent mètres de là. 

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant