Partie 1 : Chapitre 10

751 52 73
                                    

Chapitre 10 : Bienvenus en France.

L'heure du rendez-vous était prévue pour 7h45 à l'aéroport de Narita. Valises bouclées, billet en main, Akaashi descendait les marches de l'escalier deux par deux ; bien plus enjoué qu'il ne l'aurait cru en ce jour. En fait, il avait toujours aimé voyager et, bien qu'un certain gris était avec lui pour ce séjour, cela n'affectait en rien son engouement. (Peut-être même, sait-on jamais, que ce gris en question était la cause des petits papillons qui s'envolaient dans son ventre ?) Son taxi privé l'attendait en bas de l'immeuble depuis cinq minutes, et dès que le rédacteur passa les portes du hall d'entrée, le crépuscule de l'aube accrocha ses rétines toutes frémissantes. Un grand escalier séparait Keiji de son cocher, et ce fut d'ici, sur la première marche, que le journaliste contempla les rayons orangés de l'astre, réchauffant les feuilles brunies par la saison. Ses poumons se remplirent de cet air frais, matinal et serein. La nature était calme, la ville commençait à se réveiller, doucement. C'était un spectacle auquel Akaashi avait toujours apprécié, sa poitrine irradiée par une douce fraîcheur.

— Oiii ! L'interpella Iwaizumi, en tenue décontractée, acculé sur son coffre.

Akaashi s'élança jusqu'à la voiture, offrit un sourire reconnaissant à son ami.

— Merci encore de m'accompagner, dit-il sincèrement.

— Arrête, c'est sûr ma route, je serais un sacré connard de refuser.

Le hérisson toisa les bagages.

— T'as que ça ?

— Oui, le reste est dans un petit sac. Je pourrais le prendre avec nous.

Iwa hocha la tête et fourra les deux valises dans son coffre, aux côtés des siennes. Ils s'installèrent et, après avoir bouclés leurs ceintures, le conducteur engagea le carrosse sur la chaussée. Sous la musique de la radio et leur discussion, le trajet leur sembla étonnement court. En un rien de temps, ils étaient garés et dans l'aéroport.

Quand ils franchirent les portes, s'engouffrant dans une immense fourmilière aux mille et une langues inconnues, Hinata leur fit de grands signes, toujours accompagné de son éternel roi des terrains. Mais par contre, lui, buvait une brique de lait, complètement indifférent. Tous les quatre se saluèrent poliment, sous la voix de l'opératrice qui indiquait à certains voyageurs de se rendre à leur porte d'embarquement. Il manquait encore pas mal de personne à l'appel, dont le coach. Et une autre personne, à laquelle Akaashi ne se serait jamais douté d'un quelconque retard. Après tout, le volley était toute sa vie.

Plus les minutes s'étiraient, plus le groupe se remplissait. Kuroo débarqua, Hanii dans ses bras, en même temps que Yaku et Aran. Ensuite – masque sur le visage bien entendu–, Sakusa fit son apparition et peu de temps après, Hoshiumi arriva tout sourire avec ses sacs. L'ambiance était à son comble, comme une équipe de longue date. Akaashi était en ébullition, mais devant tout le monde, il ne montrait rien. Le coach se présenta enfin, deux minutes avant le départ.

— Comme par hasard, le retardataire c'est toi. Pourquoi je ne suis pas étonné ? Embêta Hibarida, au dernier arrivant.

Keiji tourna la tête, pensant tomber sur lui. En réalité, il s'agissait du passeur Miya. Lunettes de soleil sur le nez et foulard autour du cou, le blond se faufila jusqu'à eux, à travers tout ce petit monde pressé de ne pas rater leur vol. Par respect, il enleva ses lunettes et se fit pardonner d'un sourire désolé.

— Pardon coach...

— T'en fais pas, on t'aurait attendu quand même.

Hinata lui sauta à la gorge, s'accrocha tel un koala à son arbre et nicha son nez dans le châle du passeur. Atsumu posa ses paumes sur la taille de son coéquipier (enfin... Keiji avait des doutes, à présent), tout aussi ravi que Shoyo de le serrer contre lui. Toutefois, le roux eut un mouvement de recul et ses iris mandarines interrogèrent ou plutôt reprochèrent quelque chose, qui visiblement le blessait plus que tout, au renard. Il s'extirpa finalement des bras de Miya, un visage qui en disait long, avant de se tourner vers le groupe muni d'un sourire si grand, que c'était clair qu'il cachait son embarras. De son côté, Akaashi vit que Atsumu cherchait l'attention de son attaquant préféré, une expression d'incompréhension profonde sur son visage.

Noce d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant