toile rayée

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J'avais une certaine excitation à peindre sur une toile vierge.

Le corps était une simple ardoise, et en quelques coups de main, je pouvais créer quelque chose de beau là où rien n'était auparavant. C'est la raison pour laquelle j'ai adoré travailler au Boardwalk. Chaque tatouage que je faisais, je mettais un morceau de moi-même sur un étranger, laissant un peu de couleur dans une tache sur leur peau qu'ils garderaient avec eux pour toujours.

"Fermez la boutique à neuf heures," criai-je avant de quitter la promenade, laissant sonner la petite cloche en sortant. J'étais propriétaire de l'endroit. Et d'une certaine manière, il faisait partie de moi. Je me sentirais incomplète sans cela.

Malheureusement, je ne pouvais pas y rester 24/7- je venais de m'inscrire à l'université. J'ai fermé la boutique après le travail pour aller aux cours du soir que je suivais. Au rythme d'escargot de trois cours par semestre, j'allais y passer un certain temps, mais je ne pouvais pas arrêter de travailler. Abandonner la promenade n'était pas une option.

L'air nocturne du campus était lourd, rempli de traces de parfums fanés et de transpiration, le chant des grillons, la brise qui faisait balancer l'herbe et les arbres. La nuit était si noire qu'elle semblait avaler le sol tout entier. Mes mains se sont enfoncées dans les poches de mon sweat à capuche. C'était peut-être la sensation de quelque chose de nouveau qui me rendait nerveuse d'aller en cours. Ça devait être ça.

J'ai entendu quelque chose derrière moi et j'ai tourné la tête. Mes lèvres frôlèrent ma capuche et laissèrent une tache rouge vif sur le tissu. Génial. Je mets du rouge à lèvres tous les jours - c'était quelque chose à propos de peindre sur ma propre toile qui m'aidait à commencer la matinée.

J'ai continuée à avancer, mais un peu trop distraite, j'ai trébuché sur un rocher. L'herbe mouillée a taché mon jean noir.

"Ça va mon pote ?"

Ma tête se redressa. Un garçon aux cheveux blonds coupés court me regarda. Il avait des lignes qui balayaient le dessous de ses yeux, des yeux qui semblaient ternes dans l'air frais de la nuit. Ses dents bouillonnaient alors qu'il me tendait la main.

"Euh, désolé - je voulais dire mademoiselle . Je n'avais pas vu votre visage. Je suis m'appelle Matt."

J'étais timide mais il m'a aidée à me relever.
"Merci. Quinn."

Matt sourit. C'était un sourire chaleureux et amical, et je détendis mes épaules. Son accent n'était pas difficile à manquer.

" Pas de problème. Tu me semble familière. On s'est déjà vu quelque part?"

"Je ne pense pas."

Le garçon portait un jean ample et un pull en tricot bleu, mais sous le col, j'ai vu un bout de couleur. Il n'avait pas l'air du genre à se faire tatouer mais j'ai haussé les épaules.

«Je possède un salon de tatouage à quelques pâtés de maisons. Est-ce là-bas que tu t'es fait tatouer ?"

Matt mit une main sur son cou.

" Oh, ça? Non, je l'ai depuis un moment. Mais j'en ai un sur mon bras avec écrit « mom » dessus. Je l'ai eu sur la promenade."

"C'est celui que je possède. "

« Qu'elle coïncidence ! , rit-il. « Tu ne travaille pas? Tu suis quelle cours ? »

Dix minutes ici et j'ai déjà trouvée quelqu'un que j'aime. Il m'a fallu beaucoup de temps pour m'habituer aux gens, mais c'était presque naturel avec lui.

"Eh bien, deux cours d'art. Et un d'anglais pour des crédits supplémentaires. Et toi? "

" Je suis aussi dans l'art. J'espère que nous aurons un cours ensemble. Mais attends, qui est ton professeur d'anglais ? "

Je remis mes cheveux derrière mon oreille et je vérifie rapidement l'horaire sur mon téléphone. "Quelqu'un appelé ... Turner? Je pense."

"Merde. D'abord tu tombes sur le sol ensanglanté puis ensuite tu te retrouve dans le cours de Turner.

« Pourquoi? Quel est le problème avec lui? »

"Je l'ai eu l'année dernière," murmura Matt. "Le gars est un fou. Des rumeurs circulent selon lesquelles il serait un alcoolique enragé. Et il disparaît après avoir enseigné ses cours, personne ne sait où. Il n'a que vingt-huit ans. Qui a un doctorat à vingt-huit ans? Et il est impoli. Je te souhaite bonne chance Quinn. "

* * *

Le cours d'art était super, mais j'ai été complètement distraite tout le temps. L'avertissement de Matt m'a vraiment fait peur. Sûrement ... ne pas affecter un professeur ici sans vérifier ses antécédents au préalable? Je veux dire, ce n'étaient que des rumeurs, mais je ne voulais pas que mon argent soit gaspillé pour quelqu'un qui me fais perdre mon temps. Et il n'a que vingt-huit ans? Comment se fait-il qu'il ait seulement trois ans de plus que moi et qu'il ait un doctorat?

Mon ventre était noué au moment où j'ai traversée le campus pour aller à mon cours d'anglais. C'était un immense auditorium, avec des fenêtres près des hauts plafonds laissant passer le clair de lune. Je pouvais voir la poussière pendre dans l'air. Les marches étaient en bois, vieux et d'un autre monde, ancienne épicéa tachée qui était si creuse que je ne savais pas où se trouvait le sol en dessous.

Il n'y avait pas beaucoup de monde à l'intérieur. En fait, il n'y avait pas plus de quinze personnes dans l'immense espace. Je n'avais aucune idée de la raison pour laquelle une si grande salle était gaspillée pour un si petit cours, mais cela ne me dérangeait pas. Les auditoriums étaient agréables.

Cependant, celui-ci était ... différent. Il n'y avait pas d'énergie dans l'endroit. C'était comme si c'était une pièce abandonnée, creusée et taillée dans quelque chose de bernai qu'on aurait laissé pourrir. C'était trop vide. J'ai tapoté mes doigts sur le bureau en attendant le début des cours, déjà fatiguée. Ce n'était que le premier jour. Cela a pris près de trente minutes, et à ce moment-là, j'étais presque sur le point d'abandonner et de partir.

Mais je l'ai ensuite vu.

Beneath the boardwalk (french version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant