Chapitre 46 : La dernière mission

6 3 0
                                    

J'ouvre les yeux trois minutes avant que mon réveil sonne. Pas d'insomnie, ni de cauchemar, comme à chaque fois que je dors avec Morgane. Elle est encore dans mes bras, la tête sur mon torse, profondément endormie. Je veux lui laisser ces trois minutes restantes de paix et profiter de cette image. Je trouve Morgane de plus en plus belle, je pourrais l'observer toute la journée, mais le réveil sonne, la sortant doucement de son sommeil. Elle me regarde et me sourit.

- Salut toi, me dit-elle.

- Salut, je lui réponds, heureux. Je t'embrasserais bien, mais mon haleine du matin risquerait de te rendormir.

Elle rigole et m'embrasse doucement.

- En effet, apparemment Némésis ne combat pas la mauvaise haleine.

- Certes, mais grâce à Némésis, j'ai pu t'embrasser sans m'évanouir.

- Connard.

Nous rions de manière affreusement niaise, jusqu'à ce que Morgane perde son sourire.

- T'es prêt pour ce qui nous attend ? me demande-t-elle, sérieuse.

Je cesse de rire également, elle m'a violemment ramené à notre dure réalité. Et si je fuyais avec elle ? On vivrait dans la misère mais on serait ensemble et heureux, loin de la guerre. N'importe quoi, qu'est-ce que je peux être con et égoïste.

- Non, et toi ? je rétorque, perplexe.

- Non plus.

- Nickel... Alors c'est parti ? je lui demande, ironique.

- C'est parti...

Une demi-heure plus tard, nous arrivons dans le hangar d'où notre transport doit décoller. Toute la ruche est en ébullition. Les résistants courent dans toutes les directions, un brouhaha assourdissant résonne à travers les immenses murs de la base et l'ambiance est plus pesante que jamais. Morgane et moi trouvons rapidement notre intercepteur. C'est une espèce de croisement entre un petit avion et un hélicoptère, mais en beaucoup plus moderne que celui que nous avons utilisé hier. Nous entrons à l'intérieur, où Télia et Karto nous attendent déjà. Nous les saluons, ils semblent aussi anxieux que nous. Karto est en train de se plaindre du retard de son frère lorsque celui-ci arrive en courant.

- Désolé ! Le réveil n'a pas sonné ! s'explique-t-il, confus.

- En effet, si tu n'étais pas dans ta chambre tu as sûrement eu du mal à l'entendre... lui reproche Karto.

- Bonjour à toi aussi mon cher grand frère. On se fait un bisou ? lui propose-t-il avec un sourire narquoi.

- Bien, nous sommes tous là, on va pouvoir décoller, nous prévient Télia en se dirigeant vers le cockpit pour avertir le pilote.

La trappe arrière se ferme, nous isolant de la ruche, de l'agitation et du bruit. Tout devient silencieux, jusqu'à ce que le moteur démarre en faisant vibrer l'appareil. Nous nous asseyons et attachons nos ceintures de sécurité. Il n'y a aucun hublot, mais je sens que nous quittons le sol et que le transport s'élance dans les airs à toute vitesse. Nous quittons la ruche pour la dernière fois, et nous n'y reviendrons sûrement pas. Ça ne me rend ni triste, ni heureux. Ça me fait quelque-chose, mais je ne saurais dire quoi.

Morgane se lève dès que l'appareil se stabilise et nous explique le plan de Fox en détail. Tout semble avoir été réfléchi, chaque point de la mission est clair, nous savons précisément à quoi nous attendre. Les choses sont de plus en plus concrètes et stressantes. Mon cœur commence à battre plus vite et ma bouche s'assèche. Nous y sommes presque... la mission où tout va se jouer.

NÉMÉSIS : 2121 RÉSISTANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant