L'assassin de la Rose

Prologue

Il s'agit de ma première œuvre sur ce compte, une tentative que j'essayerai de mener à bien, jusqu'au bout. Sachez que dans cette fiction, Jimin est un homme transgenre. La transidentité ne sera pas le point central de l'œuvre, néanmoins il est important de le retenir. 

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture avec cette petite mise en bouche ! 

Orion. 

Dans la pénombre, il semblait difficile de mettre un visage sur les quelques personnes présentes autour de cette table de pierre. Quelques bougies éclairaient cette pièce froide, glaciale, où l'on pouvait presque entendre les cris déchirants des morts passées. Près de là, cette fenêtre trop haute pour être atteinte, l'humidité gouttait lentement, s'échouant dans un cliquetis désagréable et résonnant dans le couloir sans fin qui se découpait de l'autre côté d'une frêle porte en bois.

L'hiver approchant, il faisait frais en ces lieux. Quelques courants d'air se répondaient ici et là, sifflant entre les quelques briques distancées, affaissées par les années. La crypte était ancienne à ne pas en douter, probablement l'unique témoin de nombreux secrets initialement voués à tomber avec elle. Néanmoins, elle abritait encore, en de rares occasions, ces réunions aux mœurs douteuses et aux complots frémissants.

Il était difficile de donner une heure précise à ces nouveaux événements, mais la lune était déjà bien haute dans le ciel, ce dernier chargé de nuages sombres et noirâtres annonciateurs de mauvais présages. Et pourtant, malgré le déclin de la journée et l'avancée de la nuit, cinq silhouettes se trouvaient là. Toutes encapuchonnées, vêtues de grandes capes aux tissus lourds et soyeux qui recouvraient leurs corps ; elles semblaient murmurer des propos inaudibles. Leurs figures indescriptibles étaient penchées au-dessus d'une immense carte déroulée, sur laquelle se trouvaient des petits pions faits de bois.

« ... Au couronnement... »

L'un d'eux, de ses doigts longs et disgracieux vint pousser l'une des pièces taillées au centre de la carte jaunie par l'usage et le temps, dont le point central semblait-être le palais royal. Un rictus emplit la pièce, suivi du son strident d'ongles que l'on venait racler contre la pierre. Désagréable à l'oreille, de ceux qui vous faisaient vous hisser les poils d'inconforts.

« ..Cet écervelé... »

Une deuxième voix, plus rauque que la précédente, crachant son venin à travers ces quelques mots, s'éleva par-dessus les autres. Leurs ombres dansaient sur les murs, à la lueur flottante des quelques bougies se trouvant ici et là. Une odeur de souffre mêlée à cette humidité dérangeante embaumait les lieux.

« .. Yule sera parfait... »

Une épaisse fumée s'échappa de ce souffle glacial, alors qu'une main vint coucher l'un de ces pions avec violence, provocant quelques rires gras qui résonnèrent contre les murs épais. La petite sculpture de bois roula le long de la table, jusqu'à tomber sur le sol dur et poussiéreux dans un bruit sourd. Au même titre que l'une de ces figures encapuchonnées dont la gorge venait d'être tranchée et qui s'étouffaient à présent dans une marre de sang alors que la lueur bougies s'éteignit subitement.

Des cris s'élevèrent, ce fut le chaos. Le son de l'acier que l'on entrechoque, les hurlements de douleurs, les gémissements agonisants et le ruissellement excessif de plasma carmin qui viendrait teinter à tout jamais ce sol terreux. Et puis finalement : le calme plat. Il n'y avait plus rien, plus un bruit, si ce n'était celui du vent exerçant avec violence à l'extérieur. La mort chantait dans la quiétude des lieux, maîtresse silencieuse et reine invisible.

À présent, seule la lumière de la lune éclairait la crypte, laissant entrevoir les cadavres disposés çà et là dans un coin de la pièce, ainsi qu'une nouvelle figure, plus petite et fluette que celles qui se trouvaient précédemment autour de la table. D'un geste emplit de dégoût, la silhouette se débarrassa du sang maculant ses lames sur l'une des capes traînant sur le sol, enjambant par la suite ces corps sans vies sans s'y attarder. Il semblait que le remords, les regrets ne l'atteignaient pas, comme si le diable lui-même abritait ce corps mobile et assassin.

Il était impossible de distinguer quoi que ce soit de cette personne, si ce n'était sa taille et sa stature. Vêtue de lourdes couches de vêtements sombres, ses mains recouvertes de gants en cuir solides et robustes, et une large capuche recouvrant la moitié de son visage. Néanmoins, il y avait quelque chose de dérangeant chez elle, d'énigmatique.

La silhouette se pencha un instant sur la carte restée intacte, elle sembla prendre le temps de l'analyser. Quelques secondes qui pouvaient sembler des heures, avant de finalement s'en emparer dans un mouvement vif pour y laisser, à la place, une simple rose noire. Et, tout aussi furtivement qu'elle était entrée, elle disparut.

Au petit matin, lorsque quelqu'un parcourra la crypte et trouvera finalement ces malheureux, alors la légende de l'Assassin de la Rose résonnerait de nouveau.