Chapitre VII

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                   PDV ALEX

          On ne sait jamais ce que nous réserve la vie. Elle peut parfois se montrer hideuse, pathétique et remplit de toutes ces choses désagréables, qui nous donnent froid au dos, pour la simple et bonne raison qu'elle est faite de haut et de bas.

Ces moments, où on a la tête tout au fond de l'eau, impossible de demeurer serein, luttant inlassablement de rester sain et sauf. Ça avait pourtant été facile pour moi avant cette tragédie. J'étais cet homme mature, comblé qui croquait la vie à pleine dent, c'est pourtant toujours le cas mais, avec un moi beaucoup plus resevé et méfiant. Je me suis construit cette carapace pour me protéger et ne pas laisser paraitre cet homme blessé qu'elle avait laissé derrière elle, cet homme faible, vulnérable qu'elle a fait de moi. Je suis devenu quelqu'un d'autre pour préserver comme je peux mes états d'âme, je suis devenu renfermé,arrogant dans le but d'oublier cette partie sombre de mon existence. Je cache bien derrière mon masque indélébile ma vraie personnalité.

Mon enfance était l'une des période de ma vie qui me manque le plus. J'aimerais tant retrouvé mon innocence et mon insouciance. Je nageais sur ce petit nuage qu'on appelle bonheur, avec une famille parfaite à mes côtés. Mes parents s'aimaient, se chérissaient à la longueur d'une journée. À croire qu'il n'y avait qu'eux dans ce monde et qu'ils avaient pour mission de vivre pleinement le grand amour.

Cet amour que je rêvais de vivre un jour avec ma dulcinée Rosalie, dans un avenir lointain et maintenant inadmissible. Rosalie était très appréciée par mes parents, elle était la fille du meilleur ami de mon père; Mr César. On se cotôyait presque souvent, puisqu'on fréquentait le même collège. Mes parents insistaient toujours à ce qu'elle reste dîner avec nous à chaque fois qu'elle venait nous voir ou faire ses devoirs. Ainsi notre complicité s'agrandissait de plus en plus,on devenait inséparables avec le temps, un peu comme les doigts de la main. J'étais tombé inconsiemment sous son charme de petite fille modèle, intelligente et mignone en plus, avec ses cheveux bruns qui tombaient en cascade sur ses épaules,ses yeux noisettes, sa bouche rosée en forme de coeur. Elle avait toujours ce sourire et son charisme qui pouvaient fondre le coeur de n'importe qui. Évidemment que je n'étais pas le seul qui craquait pour cette petite fille fascinante, j'avais de rudes adversaires, à priori mon frère qui lui aussi n'était pas indifférent à son charme. Cela provoquait parfois des petites luttes entre nous pour savoir qui arriverait à conquerir un jour le coeur de la belle Rosalie.

On était tous les deux motivés dans cette bataille puerile, ce qui provoquait pour la plupart des temps des fous rires à nos géniteurs. Ceci n'empéchait en aucun cas que mon frère et moi étions très soudés, c'était mon bras droit, mon allié et mon meilleur ami. On a vécu de très bons moments ensemble, on a construit un lien assez intense qui nous unissait même dans nos pirs délires. Alexis était plutôt un petit garçon charmant aux cheveux noirs qui lui caressaient sa nuque. Il était toujours muni de son impeccable sourire provoquant, même petit, il avait un fort caractère que j'enviais. De nous deux,il était le plus téméraire,courageux et audacieux. Rosalie a finit par craquer pour son côté bad-boy au lycée, il n'avait pas peur du danger ou du moins il n'avait peur de rien. Ils sont sortis ensemble et je me suis fait violence d'accepter son choix. Ce choix qui m'avait laissé pantois au début et que j'ai fini par approuver car ils semblaient se retrouver et partager une joie de vivre. On était tout de même rester ami, elle était si importante pour moi et savoir qu'elle était heureuse même si c'était dans le bras d'une autre personne qui n'est autre que mon frère, me rassurais.

***********

*- Euh.... Je... Enfin...*

Mes yeux se pose sur la jeune femme en face de moi, détaillant minitieusement ses traits de visage déformés par son embarras et sa gêne, elle joue nerveusement avec l'ourlet de sa jupe tout en fuyant mon regard qui semble la déstabiliser. À cette pensée, je ne peux éviter ce sourire qui nait sur mon visage. J'arque l'un de mes sourcils dans le but de la narguer davantage.

*-Bref... Penser ce que vous voulez.* me lance t-elle avant de s'allongée convenablement sur sa chaise en fixant un point invisible devant elle, ce qui a l'effet de provoquer mon rire.

Aujourd'hui, j'ai eu...comment dire (l'immense plaisir) de faire la rencontre de Miss Béca qui est cencée remplacer Céline, l'infimière qui s'occupait de mon père. Je ne sais pour quelle raison d'ailleurs, je m'en fou du moment où mon père puisse trouver les soins dont il nécessite. Je viens rarement rendre visite à mon père ces derniers temps mais, je ne laisse jamais l'occasion passée sans demander à Martha les éventuelles nouvelles concernant sa santé ou son quotidien. C'est ainsi que j'ai appris que Céline serait remplacer par une personne qualifiée et digne de confiance selon les dires de cette dernière. J'avais jugé bon de le certifier par moi même alors je me suis porté volontier de la conduire à eux et profiter de cette même occasion de rendre visite à mon géniteur. Je ne m'attendais tout juste pas à tomber sur cette femme plutôt séduisante, au forme prometteuse sous cette robe assez fluide qui ne cachait pas en permanence ses longues jambes fines. Et lorsqu'elle m'a pris pour Justin, j'ai trouvé bon de la laisser prendre son aise en ignorant ma vraie identité, pour mon plus grand plaisir car mes questions assez pertinentes selon ses dires la rendait mal à l'aise. Bien que c'est pas ce que je voulais au début mais j'appréciais le fait de la mettre hors d'elle même par mes simples remarques.

La journée s'était pourtant annoncée ennuyeuse, déjà la nouvelle de ce matin m'avait laissé un goût amer. L'idée de perdre 10% de nos actions, me mettait en rogne. J'avais cru dans mes efforts, que je pouvais y arriver. Même si cela me déplait de l'admettre, je n'arriverais jamais à tenir les rênes de l'entreprise de la même façon que mon père arrivait à le faire. J'aurai pourtant voulu le surpasser, le montrer qu'il peut me faire confiance et me confier après tant d'années cette place que j'ai toujours convoitée.Tout cet espoir utopique me pertube,mon père est à présent incapable de poursuivre cette ligne,suite à son infarctus. Il est de plus en plus faible de jour en jour, bien qu'il suit méticuleusement son traitement, je m'inquiète pour sa santé.

Sa santé qui sera assurée pour quelques jours par cette infimière plutôt jolie qui ne semble pas être indifférent à mes charmes. «Qui donc l'est?» C'est bien une évidence...

J'aimerais bien découvrir ce que cette dernière cache derrière cet air innocent de Sainte-nitouche.

Seulement ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant