La justice du Béton : PROLOGUE

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Calcestruzzo, la cité de fer. LA ville du XXIIème siècle, joyau et capitale de la civilisation Euro-Fédérale, dont la beauté brute rayonnait qu'une fois les lumières de la ville allumées. Une ville sans brique, sans ciment, uniquement constituée d'un alliage de métaux spéciaux dont seuls les ingénieurs de cette entité urbaine possédaient le secret. Les étoiles accompagnant le soir se dissimulaient de honte face aux resplendissants éclairages des tours imposantes, des néons qui ornaient les bâtiments et des feux de voiture qui coloraient les artères et vaisseaux de cette citadelle d'acier. Une explosion de rayons qui se reflétaient sur les courbes froides et métalliques des édifices de la ville, accentuant encore un peu plus la brillance de ces lieux si atypiques. Seule la Lune accompagnait les lumières de cette cité, seule chose pouvant encore donner vie au ciel noir qui enfermait ce monde, tel un dôme de ténèbres étouffant. Calcestruzzo semblait presque isolée au sein d'une prison dont elle ne pouvait s'échapper, alors qu'elle-même constituait un monde pour les personnes qui y résidaient. Une ville se suffisant à elle-même, dont chaque nuit narrait sa propre histoire, où tout pouvait se passer et où rien ne pouvait être prédit. Cette métropole aux mille tours pouvant gratter le ciel, agencées telle une rangée de dominos aux tailles multiples, ne connaissait que changement. Il fallait dire que chaque soirée avait son événement et c'était au cours de l'une d'entre elles que tout débuta.

Vingt-trois heures trente passées, un étrange individu marchait avec calme le long d'une des rares rues faiblement éclairées de la capitale, arborant fièrement sur son "trench-coat" marron l'insigne qui lui donnait le pouvoir d'exercer la loi. Un badge de détective inspecteur-chef de la DCI, qui, comme le reste de ce cadre futuriste, était tout aussi atypique. Une étoile argentée et un œil mécanique étaient solidement vissés en son centre, semblant alors servir de caméra au vu de la manière dont ce dernier se mouvait et observait de manière dérangeante les alentours.

Ce détective, malgré les libertés que ce statut lui octroyait au sein de cette cité, n'avait rien d'un gardien de la paix. Un visage de trentenaire, marqué d'une mine sombre, légèrement dissimulé sous un chapeau usé, clope au bec. Il semblait avancer sans réel but, marchant d'un pas lent et nonchalant vers une destination imprécise. Il avait l'air de ne se diriger nulle part en particulier. Il était juste là, telle une décoration quelconque, à déambuler dans un lieu n'inspirant nullement l'envie de se promener. Il fumait doucement sa cigarette et quand celle-ci se terminait, il en reprenait une autre pour passer le temps, regardant occasionnellement la montre attachée à son poignet gauche avec une certaine impatience. Il attendait, mais quoi donc ? Tel un fauve, il guettait quelque chose ou quelqu'un, mais qui donc ? Encore une fois, il scruta son poignet, laissant paraître encore un peu plus cette impatience qui le rongeait.

- Il va encore me reprocher d'être en retard... râla-t-il presque dégoûté de cette situation.

Un policier, oui, mais un policier qui se trouvait être au centre du district des plaisirs, l'une des zones de non-droit de cette capitale qui se voulait parfaite. Bien que son rang lui permettait d'être là où bon lui semblait d'être, il était peu commun, voir inconcevable, de trouver un flic dans ces lieux de débauches et de dépravation, ou pour être plus précis, dans les rues et ruelles de ce district où loi rimait avec règlement et compte. Quiconque portait l'insigne esquivait comme la peste cette endroit pourtant d'apparence si accueillante. Car, effectivement, tel le reste de la mégalopole, les rues, trottoirs, murs, lampadaires ; tout était fait de fer ou d'un élément d'aspect similaire qui leur conférait une certaine beauté métallique. Les avenues principales étaient bombardées d'enseignes fluorescentes, captivantes, attirant tel des moustiques les âmes égarées qui avait eu l'audace de pénétrer dans cette zone où nos plaisirs les plus inavoués pouvaient être satisfaits. Les ruelles, quant à elles, étaient presque dissimulées sous cette couche de paillette et de superbe, se cachant volontairement car en leur sein se tramait tout ce qui ne voulait pas êtres vus.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 07, 2021 ⏰

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