Chapitre 3 : La Famille Royale

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Je restais figée pendant quelques instants. Derrière mon meilleur ami, toute la famille royale m'observait. Je n'eus pas le temps de plus les regarder que Théo me sauta dans les bras.

- Iris !

Sa voix était teintée de soulagement. Il semblait avoir besoin de réconfort. Je lui rendis son étreinte en fermant mes bras autour de sa taille, ce qui poussant ma tête contre son épaule. Je fermais les yeux et réfléchit. Pourquoi était-il inquiet à ce point ? Je sentais ses bras trembler autour de moi. Un raclement de gorge mit fin à cette étreinte. Un homme, grand, les épaules carrées, une couronne en or sur la tête, me regardait d'un air supérieur. Ses yeux verts, étrangement familiers, me détaillait de bas en haut. Je connais ce regard !, me rendis-je compte. C'est celui de Théo. À côté de l'homme, une femme, presque aussi grande qui lui, la regardait avec un air plus bienveillant, un diadème doré sur le front, devant sa chevelure blonde. Soudain, une personne se jeta dans mes bras.

- Enfin !, dit une voix de fille.

Je me reculai un peu et vit Aurore, la petite sœur de Théo. Je la connaissais depuis aussi longtemps que Théo, à quelques années près. Âgée de deux ans de moins que lui, elle avait toujours été mise à l'écart de nos quatre cents coups. Mais elle ne nous en tenait pas rigueur, même si Aurore nous criait dessus quand on faisait quelque chose d'amusant sans elle.

- Salut Aurore. Ça va ?, dis-je, timidement.

Elle me sourit encore plus.

- Ça va, ça va. Je viens juste d'apprendre que mes parents ne sont pas mes parents mais ça va.

Je secouai doucement la tête de gauche à droite. Incorrigible.

- Minute ! Bon anniversaire ! J'avais complètement oublié !, s'écria-t-elle tout à coup, avant de se rejeter dans mes bras.

Je laissai échapper un rire devant sa réaction.

- Merci ! Je comprends que tu aies eu plus important à penser qu'un simple anniversaire.

- Tu plaisantes ?! On a dix-huit ans qu'une fois !, rétorqua la jeune fille.

Je levai les mains en signe de capitulation.

- Bon anniversaire Iris, me chuchota une voix.

Je tournai la tête et vit Théo à quelques centimètres de moi.

- Merci, répondis-je avec un sourire.

Il me le rendit et je m'aperçus d'un éclat argenté sur sa tête. Une mince couronne en argent brillait dans ses cheveux bruns. Je restais bloquée. Et un déclic se fit.

- Attendez....vous êtes le prince et la princesse de France ?

Leurs sourcils se froncèrent. Je vis enfin le diadème en argent sur le front d'Aurore. Oh merde !

- Vos Altesses., dis-je en esquissant ce qui ressemblait à une révérence.

- Tu nous fais quoi Iris ?, demanda Théo.

- T'es pas obligée de faire la révérence devant nous tu sais, ajouta Aurore avec un sourire.

- Mais....

- Non. Je ne suis pas supérieur à toi. Alors ne t'inclines pas., rétorqua le jeune homme en me relevant par le bras.

- Au contraire mon fils, nous interrompit une voix grave. Elle doit te montrer le respect dû à ton rang.

Je tournai la tête vers elle et vit le roi nous regarder.

- Iris me connaît depuis petit. Je ne vois pas pourquoi, elle changerait de comportement, sous prétexte que je suis un prince., dit Théo à son père.

Ce dernier allait ajouter quelque chose quand la reine parla.

- Bienvenue Iris. Je suis la reine Ivana et voici le roi Georges.

Je restai bouche bée. Elle a une telle prestance et sa voix est musicale. Pourquoi les personnes royales sont toujours belles et ont des vois magnifiques ?

- Mère, puis-je accompagner Iris jusqu'à ses appartements ?, demanda Aurore.

Théo lui jeta un regard mécontent. Quoi il aurait voulu m'y emmener lui-même peut-être ?

La reine hocha la tête, puis Aurore me prit par le bras et m'emmena à travers le couloir. Pendant que l'on s'éloignait, j'entendis des éclats de voix et je reconnus celle de Théo. Une dispute avec ses nouveaux parents ? Sa petite sœur me fit un faible sourire.

- Depuis qu'il sait à quoi sert ce bal, Théo est dans une colère noire contre Père et Mère., me dit-elle.

- Pourquoi « matrimonial » ? Il va rencontrer une fille ce soir et il va se marier avec elle ?, demandais-je.

Aurore me jeta un regard de travers.

- Mais non ! Ce n'est pas qu'un bal ! Les festivités durent toute une semaine. Ça permet de faire connaissance.

- Tu n'as pas répondu à ma question tu sais, dis-je en souriant.

Elle poussa un soupir.

- Si, mais il ne l'annoncera que lors du dernier bal. Donc, pour ces festivités, toutes les jeunes filles de « la bonne société » ont été invitées.

Je m'arrêtai net en travers du couloir.

- Pardon ?!

- Qui a-t-il ?, me demanda Aurore en se tournant vers moi.

- « La bonne société » ?, dis-je en faisant des guillemets avec mes doigts.

Elle haussa les épaules.

- On me dit ça à longueur de temps alors... je répètes.

- Un vrai petit perroquet, ajoutais-je malicieusement.

Elle me jeta un regard de travers et m'emmena devant une porte verte, comme la forêt.

- J'ai pensé que cette couleur pourrait t'apaiser., dit-elle en souriant.

Je fronçai les sourcils. Elle soupira.

- Tu es d'une innocence immense dis moi.

Je compris alors et mes joues s'empourprèrent. Aurore rit devant ma gêne. Je la poussai doucement du coude et ouvrit la porte. Je me sentis alors minuscule. La pièce était énorme. Le plafond était haut et décoré comme un ciel de nuit. Des lierres étaient dessinés le long des murs et montaient jusqu'au « ciel ». Et devant moi, un lit à baldaquin, avec une couverture bleue pâle. Dans un coin, une coiffeuse en bois verni attendait que l'on se serve d'elle. À droite du lit, une petite porte menait sans doute à une salle de bain et en face d'elle, se trouvait une immense tapisserie, représentant une forêt luxuriante.

- Whoa ! Elle fait la taille de tout mon salon., m'exclamais-je en tournant la tête pour ne manquer aucun détail.

Aurore gloussa.

- C'est possible. Je te laisses t'habituer aux lieux., dit-elle en commençant à reculer, avant de s'arrêter. Au fait, une équipe viendra te préparer pour le bal d'ouverture dans une heure et demie. Bye !

Et elle sortit, me laissant cette annonce sur les épaules. Je refermais doucement la porte et me laissais glisser le long de celle-ci. Comme suis-je arriver ici ? À être l'amie des héritiers de la couronne ? À quel moment ma vie a plongé dans un livre ? Je m'emparai de mon sac, l'ouvrit et prit mon téléphone. J'avais reçu un petit message de mon père. « Profite bien de ton séjour. Tu y restes combien de temps ? » Je lui répondis et me relevai. Je déposai mon sac près de la coiffeuse et allai inspecter la salle de bain. Dans des couleurs pastels, elle était aussi grande que ma chambre. Une baignoire trônait au centre, un lavabo était posé dans un coin et des étagères parsemaient la pièce. J'avançai jusqu'au lavabo et au miroir installé au dessus. Mon visage était fatigué. Mes cheveux bruns tombaient en désordre sur mes épaules, mes yeux marrons ne pétillaient plus autant. Je secouai la tête et me tapotai les joues. Allez, un peu de courage. Mais à peine revenue dans la chambre, je m'écroulai sur le lit et m'endormis. Je dormis jusqu'à ce que un grand fracas me réveille en sursaut. La porte s'était ouverte en grand pour laisser passer trois femmes, des caisses et des tringles pleines de pochettes à vêtements.

- Bonjour, bonjour !, gazouilla la plus petite des trois. Prête à te faire relooker ?

Le Prince Sans CouronneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant