Sa tête menace de tomber alors que la voix du professeur le berce telle la douce chanson d'une maman à son enfant pour l'endormir. Les cours de mathématiques ont toujours été d'un ennui surréaliste et Hajime se maudit presque de les avoir à chaque fois en dernière heure. Pourquoi diable a-t-il fallu que la matière qu'il déteste – tout comme l'enseignant, au passage – soit évidemment au pire moment de la journée, alors que la fatigue s'est accumulée au fur et à mesure des heures ? Un long soupir lui échappe, ses mains glissent sur ses joues basanées et son regard se pose vers la fenêtre. De gros flocons de neige tombent sur le bâtiment, recouvrant d'un joli manteau toutes les surfaces à découvert. C'est joli, il trouve. Joli mais glacial, tout comme cet hiver qui ne finit plus, à l'image de ce putain de cours de mathématiques.
« Iwaizumi. La voix dure de son professeur retentit, lui provoquant un sursaut. La contemplation de la neige attendra la fin de mon cours.
- Oui monsieur... » qu'il répond d'une voix trainante, son faciès se tournant à nouveau vers le tableau.
Vivement que la sonnerie n'intervienne pour lui permettre d'échapper à cette horreur. Les formules inscrites à la craie semblent inconnues pour le brun. Merde. Trop pris par ses pensées, le voilà avec du retard dans sa prise de notes. Encore un soupir de sa part qui attire cette fois-ci l'attention de Tooru. Sourcil légèrement haussé, sa main modifie l'angle de son cahier, l'approchant alors d'Hajime. Sans vraiment comprendre, ce dernier l'observe quelques secondes jusqu'à ce que le châtain lui murmure de recopier. L'ombre d'un sourire s'affiche sur son visage fatigué, un petit merci lui échappe et il s'attèle rapidement à la tâche. La gentillesse du nouveau envers lui l'étonnera toujours. Il ne l'a jamais vu prêter ses cours à d'autres que lui, ni-même expliquer les incompréhensions et incertitudes des textes vus en classe. Pourtant, quand Hajime lui demande, c'est avec un grand sourire qu'Oikawa l'aide, de légères rougeurs sur les joues. Mais bon, le basané étant ce qu'il est, il met à chaque fois cela sur le compte de la chaleur de la pièce, les radiateurs performant au maximum en ce mois de décembre.
Le cours se termine enfin. Côte à côté, les deux lycéens sortent rapidement de la salle. Le plus grand – Oikawa au plus grand dam d'Iwaizumi – salue une dernière fois son ami avant de disparaître vers le gymnase. Il s'est visiblement bien acclimaté au club de volley ainsi qu'à ses coéquipiers. Le châtain lui en parle souvent, notamment à propos des entraînements, des coups loupés de certains tout comme les réussites des autres – il n'omet pas les siennes, Oikawa étant clairement une personne à l'égo surdimensionné, chose que le noiraud a réalisé au fur et à mesures du temps passé ensemble. Ses supplications pour venir le voir lors de matchs d'entraînements résonnent encore dans ses oreilles. Hajime soupire légèrement, encore une fois. Peut-être est-il trop réservé, replié sur lui-même ou solitaire mais se retrouver entouré par une horde de joueurs dégoulinants de sueur est bien trop pour sa personne. Et puis, l'idée en elle-même d'aller dans un club est une chose qui le dérange fortement. Tout le monde le remarquerait et lui adresserait des sourires faux-culs comme ils ont si bien l'habitude de faire. Oh, bonsoir Iwaizumi, qu'est-ce que tu fais ici ? Le tout d'un timbre de voix sous-entendant que sa place n'est clairement pas ici et qu'il ferait mieux de dégager.
Le lycéen préfère largement le calme de la bibliothèque, sa tranquillité et l'absence de jugement là-bas. Ainsi, s'il ne rentre pas chez lui directement, Hajime se dirige vers cet endroit du lycée. Une bulle se crée à peine ses pieds passent l'entrée. Le visage neutre, le regard au loin, le basané avance la tête haute et se dirige vers le coin au fond à gauche, dans le rayon de littérature anglaise et américaine. L'endroit est composé de quelques tables et chaises, deux fauteuils proches de la fenêtre qui donne sur l'arrière-cour. La vue est jolie, le chauffage est à fond et à chaque fois, c'est face à cette vitre qu'Iwaizumi s'installe après avoir pris un livre au hasard.
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𝑭𝒂𝒄̧𝒂𝒅𝒆 | 𝑖𝑤𝑎𝑜𝑖
Фанфик« Le lycéen ressent l'arrivée d'Oikawa comme l'ouverture d'une porte sur un monde léger et tranquille, sur un air frais et agréable qui caresse son âme. Une vague de nouveauté dans son esprit solitaire, gangrené par les remords et torturé par un fut...