Chapitre 4

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Je n'ai pas dormi de la nuit. Quand on est tout le temps surveillé, on finit par se sentir en sécurité. Alors quand on est libre, on a l'impression d'être en danger.

Le lendemain, toutes les filles vont à l'école ensemble, moi comprise. Je suis exténuée, si bien que je m'endors pendant le cours de Mic...qui s'amuse à réveiller à grand coup de règle sur la table.
-Si vous voulez dormir, ce ne sera pas dans mon cours ! Annonca-t-il.
Je soupire et lutte pour rester éveillée jusqu'à la fin du cours. Mais c'est si difficile que Tokoyami vient me voir à la fin du cours.
-Tout va bien Akuma? Tu as l'air malade. Me dit-il.
Lorsqu'on se contacte avec des miroirs ça nous demande plus de force. Donc lui parler et ne pas dormir, c'est la catastrophe assurée.
-Oui, j'ai juste pas bien dormi.
-Tu devrais aller voir l'infirmière. Au cas où.
-Tu as raison. Je vais faire ça. Merci Tokoyami.
-Il n'y a vraiment pas de quoi.
La classe se vide. Je m'isole à l'entrée pendant la récréation, j'allume une cigarette. Mais rapidement, je revois l'ombre.
-Je ne suis pas Tenshi.
-Nous le savons. Dit-elle.
-Alors pourquoi vous êtes là.
-Parce que tu as le corps.
-Je ne suis pas prête.
-Tu en as conscience. C'est un bon début.
-Vous ne répondrez pas à mes questions alors pourquoi vous êtes là.
-Nous ne donnons jamais aucune réponse mais nous pouvons avertir. Dans peu de temps le mal viendra vous chercher.
-Le mal et le bien vivent dans le même corps. Dis-je.
-Vous aurez un choix à faire, vous devrez faire le bon.
L'ombre disparait. J'ai mal à la tête soudain.

La sonnerie retentit, n'arrangeant rien à ma migraine. Je rejoins la salle de cours, c'est le cours d'Aizawa. Ma migraine s'amplifie à chaque minute. Je ne ressens plus de fatigue, que de la douleur.
-Mademoiselle Tenshi, mon cours vous ennuie peut-être? Lance Aizawa.
D'habitude, j'aurais répondu comme la petite élève bien élevée mais là. Je ne peux pas, j'ai trop mal. J'ai l'impression qu'on me perfore le crane.
-Mademoiselle Tenshi...
Je serre mon stylo aussi fort que possible, si bien qu'il se brise. Je ressens une décharge électrique dans tout mon corps.
-Ils sont déjà là. Annonçais-je. À couvert.
Je ne sais pas de quoi je parle.
-Akuma...Commence Midoriya à côté de moi.
Je relève la tête d'un coup.
-J'AI DIS À COUVERT ! Hurlais-je.
Mes ailes se déploient et m'expulsent à travers la fenêtre, la brisant au passage. Je survole une foule qui s'agglutine devant le portail du lycée mais une personne est déjà dans l'enceinte. Des cheveux bleu couvre son crane. Mais Tenshi panique en le voyant, je sens son stress. Je gagne la ville, m'éloignant du lycée.

Je me pose sur le toit d'un hôpital, je ne sais même pas où je suis. Je descend les étages et gagne la rue. Je ne peux pas rester en uniforme devant tout le monde, je vais trop attirer l'attention. Je passe devant un marchand de vêtement et vole un sweat. Je sais que ça ne se fait pas mais je n'ai pas d'argent sur moi et mon instinct de survie prime sur mon bon sens dans l'immédiat. Pourquoi Tenshi s'est autant senti en danger ? Je passe devant un magasin de télévision qui diffuse le journal. Une instrusion de journalistes dans UA. Est-ce que c'était ça ? Le choix que je devais faire ? Me battre ou fuir ? Et j'ai lâchement choisi la fuite ? J'ai peur, je suis même terrifiée mais c'est la peur de Tenshi, pas la mienne et je n'arrive pas à calmer ma sœur.
Je m'enfonce dans les entrailles de la ville, dans les recoins les plus sombres. Je n'ai pas de téléphone, pas de carte, rien pour m'aider en plus, je dois déjà être devenue une fugitive. Le ciel se fait de plus en plus sombre donc la rue avec. La peur s'est un peu calmée. J'arrive au détour d'une ruelle sombre, des sans abris sont attroupés devant un tonneau qui brûle.
Je passe mon chemin rapidement, je veux éviter d'être vu. Je m'engouffre dans une ruelle plongée dans le noir, plus aucun éclairage, je n'allume pas un centimètre de peau. Ma lumière pourrait attirer l'attention.
D'un coup, mon bras est attrapé et je suis tirée dans un coin. J'essaie de hurler mais une main vient rapidement couvrir ma bouche.
-Chut, tout va bien. Chut. Dit une voix.
Je me détends en reconnaissant la voix. Il me lâche donc je me retourne vers lui.
-Aizawa, j'ai failli te rendre aveugle ! Lui fis-je remarquer.
-Tu as disparu. Les risques étaient à prendre.
-Les...Les élèves vont bien ?
-Après ta fuite, des journalistes ont envahis l'établissement alors ils ont été renvoyés chez eux. Ça les a un peu secoués mais ils vont bien.
Je laisse échapper un soupir de soulagement.
-Je...Je...Je veux juste rentrer à la maison.
-On va rentrer. Dit-il simplement.

AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant