Le Poisson et la Lune [volume 2]

Chapitre A

Cela faisait quelques temps que Princess et Sorcière ne s'était pas retrouvée. Il est avait fallu ces circonstances douloureuses pour cela.

Sorcière regardait Princess qui gardait le visage baissé. Elle avait une magnifique robe bleu nuit adaptée aux circonstances. Chevallier quant à lui semblait différent mais Sorcière ne savait pas en quoi. Et à vrai dire cela ne lui importait pas vraiment. Elle se demandait pourquoi il était là lui.

‘ Il aurait pu la laisser seule deux minutes !  Surtout pour un tel événement. Ca lui aurait coûté quoi ? ‘

 Mais bon il était là et il fallait bien composer avec. Sorcière sortit de ses pensées par son éternel haussement d’épaule et se concentra sur la pierre coloré à leur pied.

C’est maintenant seulement qu'elle comprenait ce qui était peint en couleurs vives et criardes. On y voyait un singe allongé les bras derrière la tête, entouré de nuages et de pinceaux volants. Il avait l’air tranquille voire même de se la couler douce. Le vieux singe avait prédit son départ sur cette pierre sur laquelle on l’avait retrouvé à travailler jusqu’à ces derniers instants. Il avait juste déposé les pinceaux.

Chevalier se racler la gorge et commença un discours. Sorcière leva la tête brutalement

‘ Mais qu'est-ce qu'il fout l'imbé… ‘

Mais regardant autour d'elle Sorcière vit qu'iels n'était pas seul•e•s. Nombre de personnes étaient là derrière elles. Elle vit l’ours à salopette, les deux poulpes, le pangolin, et bien d'autres qu’elles avaient croisé sur leur route. C’était extraordinaire de tou•te•s les voir réunis. Quelque chose d'un peu fou aussi. La vallée était noire de monde. Qui aurait cru que tant de personnes venaient prendre conseil chez ce vieux fana d’énigmes. Il y avait là aussi la famille des chimpanzés. Iels peinaient à rester sur place. On sentait bien que ce n'était pas dans leurs caractères. Sorcière elle-même passait d'un pied sur l'autre. Elle caressa pensivement sa pieuvre de compagnie posée se sa tête. Une larme d'encre coula sur sa joue et s'écrasa à terre. Les souvenirs du vieux singe racontant ses histoires folles lui revenaient. Après qu’elle ait quittée Princess et Chevalier, elle était partie le voir. Bon disons que en cherchant son chemin elle était tombée sur lui, littéralement. Et profitant de cette chute impromptue, était restée à bricoler avec des pinceaux en écoutant les phrases du vieux singe. Avec de l'entraînement elle arrivait presque à comprendre ce qu'il disait. Puis elle s’était installée pas loin lui permettant d'aller lui rendre visite de temps en temps, ça lui faisait passer le temps. Quand elle avait appris...

« Je vous remercie »

Une salve d’applaudissements la sortie de ses rêveries.

‘ Merde ! J’ai rien écouté du discours. '

 Cela dit sorcière avait compris une chose. C’est que Chevalier et le vieux singe se connaissaient bien. Chevalier vint prendre place à côté de Princess qui le gratifia d'un geste comme si Il était une chose fragile. Sorcière n'avait jamais compris comment Princess si dure habituellement se retrouvait si molle devant ce gars. Comme si son cœur infusait en sa présence et qu'il se répandait tous son miella d’amour partout autour. Sorcière eu un rictus en imaginant Princess couverte de miel jusque dans ses cheveux.

«  Je crois qu’elle en pêterait un plomb. »

‘Et merde… j'ai encore parlé à voix haute.’

Nouvelle salve d'applaudissements.

‘ Et remerde ! j'ai raté un deuxième discours.’

Elle contrôlait très mal son don d’ubiquité mentale qui la faisait être à plusieurs endroits en même temps, dans sa tête… et jamais où elle se trouvait physiquement.

Elle sursauta en sentant la main de Princess dans la sienne. Et tout à coup un bruit sourd fit bondir le cœur de Sorcière. Le battement se fit régulier. Le temps des paroles étaient finit. Il était maintenant temps de célébrer. Place au corps. Le langage de tous. Tout le monde se tenait la main en ligne et dansait de manière frénétique. Ce mouvement d'ensemble faisait frémir les corps. On se sentait faire parti d'un tout.

Sorcière leva les yeux au ciel et souris. Là haut entre deux nuages, un sourire bienheureux regardait tout ça, les bras derrière la tête.

« C'est ça coule toi la douce le vieux. »