Chapitre VII

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       Le calme, la sérénité, le partage, la cohabitation. Voilà ce qui résume une forêt en paix et inviolée. Les animaux vivaient paisiblement et cela sous la surveillance de magnifiques femmes. Appelés dames de la forêt, ou encore Dryades, ce sont les gardiennes de ces terres sacrées. Personne ne sait d'où elles viennent et comment vivent-elles. Mais la forêt fut bien mouvementée quand Sheynara, qui était partie en éclaireuse, observa les animaux fuire. Elle était assez perplexe face à ce spectacle et se posa quelques secondes sur la branche où elle était perchée pour peser le pour et le contre. D'une part, elle était encore jeune dans ce rôle de sentinelle et devait attendre les ordres de ses supérieurs. De l'autre, elle était seule pour ce tour de garde et donc ne pouvait prévenir personne. Finalement, elle bomba le torse, dégaina ses dagues laissant son arc sur son dos et se faufile d'arbre en arbre pour arriver jusqu'à l'élément perturbateur.

     Les quelques insectes qui croisent le chemin de la dryade étaient paniqués de savoir des intrus dans leur lieu de paix. Sheynara accéléra donc le pas jusqu'à être à portée pour enfin pouvoir entendre des bruits de pas contres les feuilles au sol. Elle s'arrêta et se fondit dans le paysage, tout en calmant les battements de son cœur. Quand elle se décida à jeter un coup d'œil, elle compta les instrus. Quatre hommes et trois femmes dont une ne semblait pas dans la meilleure de ses formes. Elle fronça les sourcils et ne fit que les observer et les suivre ne sachant pas comment agir.

* * *

     Lucia ne se sentait pas en confiance dans cette forêt même si elle n'en percevait pas la moindre onde malsaine. Elle avait l'impression que des centaines d'yeux l'observaient, bien que cela pouvait être le cas si des animaux y vivaient. Néanmoins elle gardait un profond malaise se rapprochant du brancard de fortune où était Tinuviel. Alvana'as était, au contraire de la jeune noble, assez détendue et ne fait qu'avancer dans une direction précise. Même si elle semblait savoir où aller, Kaelan, lui, avait un doute et pensait qu'ils étaient en train de se perdre. Détaché et même ayant gagné la confiance du groupe, il avait droit de posséder une arme bien qu'elle était assez ridicule dans sa main de bûcheron. Tel était le petit couteau de chasse qu'on lui avait autorisé à avoir. Chaque pas effectué était un pas vers l'inconnu et probablement le danger, mais le jeune homme n'avait pas fois en Noctia, qui restait posée sur le torse de sa partenaire, l'animal restant serein. Il avait l'impression que l'oiseau allait lui arracher les yeux à tout moment. Plus ils avançaient, plus l'air devenait chaleur agréable et de l'ombre des arbres ils passèrent à la lumière d'une plaine possédant un arbre majestueux en son centre. Cet endroit était comme une copie plus saine de la forêt d'Antoppe appelée Dremhalion, qui elle n'est que souffrance et horreur pour ceux qui s'y aventurent. Bien que pour entrer dans Brehalion il fallait en être digne. Les oiseaux chantent et se rassemblent sur les branches d'arbres alentour pour se poser et observer les intrus.

     Une fois assez proche de l'arbre, une flèche siffla et s'enfonça dans le sol au pied de l'elfe. Celle-ci ne semblant pas surprise, elle s'arrêta et attendit. Les autres ne le savaient pas mais ça ne devrait tarder. Une femme d'âge mûr au premier regard s'avança avec d'autres, arc bandés, derrière.

    - Que venez-vous faire sur les terres sacrées de l'arbre mère étrangers ?

     Un léger accent se faisait entendre dans cette phrase. Alvana'as allait répondre de manière humble et mesuré mais la jeune adolescente la prit de vitesse en la poussant légèrement pour se retrouver face à cette femme sage, ce qui fit réagir les autres qui levèrent leur arc en un seul mouvement, en un seul bras.

    - Je vous en supplie nous avons une amie blessée et ne veut pas reprendre conscience !

     La vieille femme leva une main de façon à calmer les siens et observa attentivement la jeune fille. Comme si elle voulait lire en elle, elle finit par poser une main rassurante sur l'épaule de celle-ci comme une grand-mère à sa petite fille.. Lucia ne compris pas puis observa la femme dans les yeux. C'est là qu'elle s'aperçut d'une chose et les larmes coulèrent. Elle s'effondra dans les bras de la sage, celle-ci caressant alors son dos pour l'apaiser. Les elfes ne comprenaient pas ce qu'il se passait gardant leur main non loin de leurs armes et Alvana'as arriva à leur hauteur pour parler.

L'ordre d'Ishval : l'éveil [en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant