Vies parallèles

Chapitre 1 : : RICK

Alaska , Caroline du Nord, en plein hiver

Il fait un froid transperçant aujourd'hui , pourtant , habillé d'un manteau en peau d'ours noir et d'un bonnet en fourrure de martre , Rick est dehors.
Il est affairé à poser quelques uns des ses vieux pièges rouillés sur sa ligne de trappe proche de chez lui. Elle lui a été léguée par son grand-père paternel qui était connu comme bon trappeur dans la région. Ses dernières semaines, sa chambre froide est presque entièrement vide , si bien qu'il doit absolument ramener un peu de viande.
La nuit commence déjà à tomber alors qu'il n'est que 16 h 35. Rick pose son ultime piège : il commence par caler les ressorts extérieurs, ouvre les deux anneaux métalliques puis enclenche la sécurité. Il positionne le déclencheur et dépose le lacet tout autour. Enfin, il s'agenouille pour choisir un endroit stratégique où le placer et finit par le camoufler légèrement. Le trappeur se redresse est retient une exclamation de douleur : ses genoux sont frêles et douleureux malgré son jeune âge, et il est soulagé d'avoir fini de poser ses pièges.
Dans son sac à dos , il avait mis quelques nécessaires primordiaux lors d'une balade en forêt notamment une lampe torche. Il l'allume et avance entre les sapins et les épicéas saupoudrés d'une bonne couche de sucre glace. Au loin , si on tend l'oreille , on peut entendre quelques craquements de branches furtifs mais la forêt aussi semble s'endormir en même temps que le soleil.
Quelques dizaines de minutes plus tard, Rick aperçoit le toit de sa maison en bois, construite au printemps trois ans auparavant.
Sa barbe dorée, cristallisée par l'humidité glaciale ambiante dégèle très rapidement une fois qu'il passe la porte de sa maison . Il déchausse des raquettes qu'il place proche du fourneau, retire ses vêtements chauds, dépose une grosse bûche de bois dans le feu guère vaillant et peut enfin s'allonger dans son fauteuil marron . Des ronflements sonores qui se transforment en ronflements assourdissants s'élèvent aussitôt dans l'habitation.
Ce jeune homme solitaire est épuisé.