Lorsque la pause midi sonne à sa fin, Hajime ne se dirige pas comme à son habitude vers la salle de classe. L'ambiance qui persiste depuis sa visite de l'infirmerie pèse grandement sur le brun. Pas une parole échangée avec Oikawa suite à leur précédent échange, les discussions sont courtes et sèches avec Hanamaki et Matsukawa, combien même ces derniers n'ont rien fait. En ce vendredi après-midi, le lycéen se sent mal à l'aise en leur présence, étouffé par des reproches non-dits – imaginés en réalité, des regards curieux et des gestes inquiets envers lui. Alors qu'il souhaite disparaître, l'impression que tout le monde cherche à s'occuper de lui l'accable. Hajime a besoin d'être seul, Hajime a besoin de respirer.
Son premier réflexe est de marcher vers la bibliothèque pour retrouver son jardin secret. Ainsi, le visage fermé, le regard baissé vers le sol, c'est dans ses pensées que le basané se déplace dans les couloirs à moitié vide, les élèves retrouvant au fil des minutes leur classe. Cela l'arrange de croiser peu de monde mais surtout des personnes inconnues. La flemme de se confronter à ses camarades, à ses amis tout particulièrement est forte. Il se doute pourtant que ces derniers ne vont pas tarder à s'inquiéter, comme l'indique le vibreur de son téléphone notifiant la présence d'un nouveau message.
Hajime soupire. Sa main bandée attrape rapidement son cellulaire, le déverrouille et ses pupilles lisent les messages. Hanamaki, Matsukawa. Aucun d'Oikawa. Possible que le châtain le laisse tranquille un moment après leur dispute de ce matin. Tant mieux, cela lui évitera de se retrouver face à ses questions inquisitrices.
« Tiens Iwaizumi. Une voix grave résonne soudainement. Qu'est-ce que tu fais là ? »
Son visage se relève brusquement à cette voix, rencontrant celui de son vis-à-vis. Des yeux marron clair, des cheveux noirs, une peau pâle et une expression mauvaise. Sako Naoto, la méchanceté dans toute sa splendeur. Un frisson désagréable parcourt son corps. La confrontation est visiblement inévitable, au plus grand malheur d'Hajime. Un soupir peu discret lui échappe, son portable glisse à nouveau dans sa poche et ses bras se croisent sur son torse. Autant se donner un peu de prestance.
« Rien qui ne puisse t'intéresser Sako. L'adolescent s'appuie alors contre le mur, essayant de regarder derrière le plus grand. La bibliothèque n'est pas très loin mais impossible que l'autre le lâche pour qu'il puisse rejoindre son havre de paix.
- Je pense pourtant le contraire. Son vis-à-vis affiche un sourire narquois. Tu n'es pas en compagnie de tes gardiens, comme c'est étonnant.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Oh mais si. Attends... Hanakami et Makatsuka non ?
- Hanamaki et Matsukawa. A défaut d'être intelligent, retiens un minimum les noms de famille.
- Ah oui ! C'est ça. J'avais oublié.
- Autre chose ? Je dois y aller.
- Non aucune voyons, file, file. »
Du plus vite qu'il le peut, le basané quitte le mur sur lequel il est installé pour traverser le couloir. Les épaules des deux lycéens s'effleurent mais pas un regard ne s'échange. Iwaizumi commence à être rassuré, jusqu'à ce que la voix de l'autre retentisse à nouveau.
« Tu tâcheras de saluer tes parents de ma part au passage, du moins, si tu réussis à les voir. »
Une phrase, une seule. Le sang du brun se glace, ses muscles tout entiers se tétanisent. La réalisation de ces mots lui parvient après plusieurs secondes. Il a osé. Iwaizumi se sent désemparé, pris dans un tourbillon de sentiments. Réagir ? Ignorer ? Dans le premier cas, il sait qu'il n'arrivera aucunement à retenir ses poings, rien qu'actuellement, ses mains le démangent. Dans le deuxième, il sera frustré de ne pas avoir répondu et pensera durant des jours à cette provocation. Néanmoins, cette situation lui coûtera moins chère alors autant la mettre en place.
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𝑭𝒂𝒄̧𝒂𝒅𝒆 | 𝑖𝑤𝑎𝑜𝑖
Fanfiction« Le lycéen ressent l'arrivée d'Oikawa comme l'ouverture d'une porte sur un monde léger et tranquille, sur un air frais et agréable qui caresse son âme. Une vague de nouveauté dans son esprit solitaire, gangrené par les remords et torturé par un fut...