Toi, Moi ; Nous. (Moi Violette/ Moi White)

6- Violette

Je le reconnu comme étant Soane. Un petit sourire étira alors mes lèvres. Ma respiration se fit saccadée quand je réalisa que son corps était contre le mien. Mais je fis du mieux que je pouvais pour paraître plus détendue au vue des circonstances.

- Soane.

- Violette. 

- Tu n'abandonnera donc jamais ?

- Non, je ne pense pas, honnêtement. Je dois en déduire que tu n'as toujours pas réfléchi à notre conversation de la dernière fois ?

- Bien vu !

Il leva les yeux au ciel devant mes manières de gamine.

- Je pense sérieusement que je ne suis pas le seul à avoir ressentis quelque chose.

- Je ne t'aime pas désolée, articulai-je avec difficulté

- C'est peut-être ce que tu veux TE faire croire mais ton corps, lui, n'as pas l'air de me détester, c'est la preuve que tu te mens à toi même par rapport à moi. Je me trompe ?

Il appuya ses paroles en se collant encore plus à moi, et releva mes bras au dessus de ma tête m'empêchant ainsi tout mouvement de fuite possible. Annihilant ainsi ma dignité par la même occasion, il devint maître du jeu. Il est vrai qu'il m'attirait, c'était indéniable, tout chez lui était attrayant : ses yeux dans lesquels je voulais plonger mon regard, ses cheveux que je voulais toucher, son odeur que je voulais avoir plus souvent l'occasion de sentir. Et l'aura de danger qui émanait de lui m'attirait plus que de raison. Mais bon nombre de choses empêchait cet amour d'exister. Ou plutôt bon nombre de personnes. Je tenta de me dégager de son emprise mais il ne serra que plus mes poignets sans pour autant me faire mal. Crier serait inutile cette ruelle était vide, nous étions seuls, lui, et moi.

- Au fait belle coupe de cheveux, me complimenta t'il fixant son regard sur ceux ci

- Merci, répondis-je à contre cœur

- Avoue que cette situation te plaît ! 

Il captura mes lèvres dans un baiser passionné puis les retira tout aussi vite. Je déglutis. Ce qui ne lui échappa pas et qui fis naître un mince sourire sur ces lèvres pleines.

- Tu sais, Violette, je suis fou de toi.

- Soane...

- Change d'avis ! Avoue toi enfin tes sentiments à toi même ! s'enflamma t'il

- ...

-Bon, je vais te laisser te décider, je me suis peut être trompé, après tout. Tu as une minutes, vas-y. Choisis, après je te laisserais définitivement tranquille.

Je pesa le pour et le contre mais son corps toujours contre le mien ne facilitait pas ma décision et m'empêchait de réfléchir convenablement. Et j'en avais marre de me battre pour ne pas décevoir tous ces gens qui eux me décevait les un après les autres. Et puis Soane m'avait toujours respecté quels que soit mes choix. Et j'étais vraiment tentée car moi aussi je l'aimais beaucoup, pourquoi ne pas essayer ? Qu'avais je à perdre ? Rien. Et à gagner ? Un ami précieux, ou un petit ami si ça marchait entre nous.

- D'accord.

- Vraiment ?

En cet instant il me faisait plus penser à un enfant avant d'ouvrir ses cadeaux de noël qu'à un jeune homme mature.

- Oui, vraiment.

- Dans ce cas, veux tu bien dormir chez moi ce soir ? On pourra faire des jeux de société si tu aimes ça.

Il m'embrassa de nouveau provoquant de nombreuses sensations variées en moi et me lâcha. Il s'éloigna et s'approcha d'une voiture rouge que je n'avais pas vraiment remarqué avant, et puis il avait le permis ? Woaw ! Il monta dedans après avoir ouvert la portière passager ce que je pris pour une invitation à le rejoindre. Je saisit mon sac qui avait atterri par terre et monta à mon tour à l'intérieur. Qu'allais donc penser ma mère en ne me voyant pas rentrer ? Au pire je lui enverrai un texto pour lui dire que je dormais chez une amie. Ce qui n'était pas qu'un mensonge vu que Soane était un de mes amis. Après avoir reçu l'autorisation de ma mère pour dormir chez cette "amie", je colla ma joue à la vitre contemplant avec fascination le paysage qui défilait à toute vitesse devant mes yeux.

- Ma maison c'est celle à gauche, là, Soane la pointa du doigt avant de se garer dans sa cour.

Je devais bien avouer que sa maison était assez impressionnante. C'était une grande bâtisse rouge à rayures blanches, assez imposante qui était entourée d'une petite forêt de sapin. Je le suis à l'intérieur et souris devant sa bibliothèque personnelle.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Rien. Je me suis juste rappelé de vieux souvenirs en famille en  voyant ta bibliothèque.

Il me sourit puis me dit de m'installer confortablement avant de s'absenter dans sa cuisine. Il revient une demi heure plus tard alors que je commençais à  m'assoupir.

- Tu préfères quoi entre les hamburgers fait maison et les pizzas ?

- Les pizzas parce que j'ai mangé un hamburger il n'y a pas si longtemps.

- D'accord. Et tu préfères la télé ou les jeux de société ?

- La télé parce que si je joue aux jeux je risques de vite t'embêter. Je suis mauvaise joueuse et je déteste perdre alors mieux vaut éviter non ?

- Oui. Attends je reviens.

Il s'éclipse de nouveau me laissant à mes questions. Il revint alors avec un plateau sur lequel il y avait une pizza fumante à l'odeur alléchante et s'assit à côté de moi.

- Avant que tu ne dises quoi que ce soit j'ai fait moi même cette pizza.

Il prit la télécommande et commença à zapper les chaînes puis sélectionna finalement un film drama, romantique et horreur. Je me demande ce qu'il espère gagner en faisant ça. Que je me refugie dans ses bras sous le coup de la peur ? Qu'on s'embrasse comme dans le film ? Que je pleure et qu'il me console ? Je sais je devient folle. Il a simplement mis un film et fait lui même une pizza pour être sympa. J'exagère vraiment tout. Je me blottit donc contre son torse qui est plus musclé que ce que j'imaginais. Il faut que je me réveille sérieusement. J'ai l'air d'une cruche ! Nous mangeons et il me fait rire avec des petites blagues par ci par là. Le film est super sympa en plus ,au final, et Soane veut vraiment faire un effort. Alors que je me repositionne doucement pour ne pas le gêner il me sourit et j'ai, pour une fois, vraiment l'impression d'être plus importante pour quelqu'un que d'habitude. Je reprends ma pose initiale et je tombe finalement dans les bras de Morphée en toute confiance.