CHAPITRE 13

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SÉFIA

J'ajuste ma queue-de-cheval en dévalant les escaliers vers le parvis central. Le soleil est au beau fixe aujourd'hui, et je compte bien profiter de chaque rayon pour obtenir le bronzage californien parfait devant mon repas. 

— Séfia !

Une main en visière, j'avise les groupes autour de moi et reconnais sans peine l'origine de cette voix ridiculement aigüe.

— Séfiaaaaaa !

Sérieusement ? J'avance d'un pas rapide vers Harley en tentant d'ignorer les regards curieux autour de nous. Il donne un coup de coude à Rafaël et les deux se marrent en me voyant approcher. Kenzo ne prend même pas la peine de lever le nez de son téléphone.

— Plus discret, tu meurs... marmonné-je en lâchant mon sac au pied du grand brun.

— Boude pas chérie ! Faut bien que je marque mon territoire !

Je plisse le nez, dégoûtée.

— Sans façon. Va plutôt trouver un arbre sur lequel te soulager.

Ma remarque déclenche son rire et celui de ses copains. Je n'essayais pas de faire de l'humour pourtant...

— T'es carrément flippante quand tu t'énerves ! J'adore ça, mi amor... me susurre Harley.

Je fais semblant de vomir sous son regard doucereux.

— Ça suffit mec, grogne Kenzo en rangeant son téléphone dans sa poche.

Comme d'habitude, il a l'air d'une humeur massacrante. Le fait qu'il m'ait proposé de travailler avec lui n'a changé en rien la relation que nous entretenions avant. Tout le reste de la semaine, il a continué de me lancer des piques, et de se montrer désagréable. De toute façon, je ne m'attendais pas à autre chose de sa part. Cependant, je ne cesse de me demander pourquoi a-t-il besoin de mon aide... Besoin. C'est bien le mot qu'il a employé, il y a quelques jours. Ma curiosité me pousse à chercher des explications, mais je ne vois rien qui puisse fonctionner, mis à part un compromis. Une sorte de chantage. Quelqu'un l'obligerait à améliorer ses résultats scolaires en échange de quelque chose... Je ne vois pas d'autre possibilité.

— Ce que tu peux être grognon, Keny !

Le grand brun lève les yeux au ciel en fourrant une main dans ses cheveux.

— Ferme ta gueule, tu veux ?

Harley soupire avant de passer un bras autour de mes épaules.

— Ne fais pas attention à son air de connard. N'empêche, ça le rend sexy, tu trouves pas ?

J'écarquille les yeux. Pardon ?! Le malaise doit se lire sur mes joues puisque le latino et lui éclatent de rire. Je tourne la tête vers Kenzo, mais il s'éloigne à grandes enjambées. Je l'observe partir et j'adresse un signe de tête aux garçons avant de courir vers mon nouveau partenaire de révision.

— Kenzo !

Il continue son chemin sans se retourner. J'accours pour le rattraper en rajustant mon sac, la précipitation de mes pas rendant l'action difficile. Une fois à son niveau, j'adapte mon pas au sien en fixant ses chaussures. Il marche si vite que je suis obligée de trottiner à ses côtés.

Quelqu'un Pour ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant