Chapitre 17: Jade

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Avertissement: ce chapitre ainsi que le chapitre 18 abordent des sujets choquants comme la violence sexuelle ou le suicide, thèmes que je voulais aborder étant donné que c'est une lutte permanente pour les victimes

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Pdv Amy
 
Pff...Quel temps de merde. Quand je me suis réveillée ce matin, il pleuvait déjà et quand je suis parti aussi. Actuellement, j'étais dans le métro, la tête dans les nuages, casque sur les oreilles. Samedi soir, après avoir longuement discuté de ce que m'avait dit le morceau de roche lumineux, Mikey nous avait raconté son rendez-vous et comment il avait rencontré Andy. Je dois dire que j'étais plutôt contente pour lui car ça voulait dire que deux de mes frères de cur allaient peut-être pouvoir sortir avec de belles humaines et avoir plus ou moins une vie normale loin des complots et des méchants qui nous poursuivaient sans cesse. Vers 21h, on a décidé de rentrer avec les filles afin de se reposer un peu avant le début de la nouvelle semaine. Et aujourd'hui, ma priorité était aux cours mais aussi à Jade. Je m'inquiétais beaucoup pour elle et j'essayais de l'appeler depuis je ne sais combien de jours et rien, pas de nouvelles. Et même pire. La semaine dernière, je ne l'avais pas vu en cours une seule fois. Quelque chose n'allait pas. Et je devais découvrir quoi. Je priais pour qu'elle soit là aujourd'hui. C'est donc en courant que je rejoignis mon école et ma salle de classe. A mon plus grand soulagement, elle était là, à sa place habituelle. Pour ne pas la brusquer, je posa tranquillement mes affaires et me plaça devant elle, histoire de discuter avant le début des cours.
 
«Coucou ! Ça va ? »
 
Je faillis m'étrangler. Elle avait une mine horrible...Le teint pâle, un coquard, l'air fatigué. Il y avait un problème.
 
«Mon Dieu Jade...Mais qu'est-ce que... ? » commençais-je.
 
«Tais-toi...Je t'en supplie tais-toi... »
 
Sa voix était faible, son ton était glacial mais par-dessus, j'entendais de la détresse.
 
«Jade, tu n'as qu'un seul mot à dire et on sèche pour une fois et tu me dis ce qui ne vas pas...Je suis ton amie alors s'il te plaît, fais-moi confiance et dis moi ce qui t'arrive... »
 
«Je ne peux pas...Je ne peux pas... » répondit Jade en attrapant soudainement le bord de sa table des deux mains.
 
Sa respiration saccadée me fit de la peine mais le pire fut quand elle se mit à pleurer à grosses gouttes. La gorge nouée, je la pris par les épaules et tenta de la calmer mais rien n'y faisait. Elle faisait une crise de panique.
 
«Jade...Calme toi...Tout va bien je suis là...Jade ? »
 
«Je ne dois pas...Je ne dois pas....Je ne peux pas.... »
 
Elle répétait ça en boucle, la mâchoire serrée, les muscles tendus. Elle faisait tout pour se retenir de pleurer mais c'était au-dessus de ses forces. Autour de nous, un petit groupe d'élèves s'était formé et la regardait bizarrement. Certains avaient même le sourire aux lèvres. Pour ma part, je leur lança un regard noir.
 
«Ça vous fait rire ?? »
 
Ma remarque n'avait eu aucun effet. Ils continuaient de sourire. Eux, je comptais bien leur parler une fois que j'aurais calmé Jade mais pour le moment, il fallait que je m'occupe d'elle. Reportant mon attention sur elle, je lui répétais une nouvelle fois que tout irait bien quand tout à coup elle s'effondra sur le sol avant que je ne puisse faire quoi que ce soit. J'eus juste le temps de placer ma main sous sa tête pour éviter qu'elle ne se fasse mal.
 
«Oh merde ! Jade ?? Tu m'entends ? Jade ? »
 
«Il lui arrive quoi ? » demanda un élève.
 
«Je ne sais pas ! Appelez les urgences, vite ! » répondis-je en essayant de savoir si elle était blessée.
 
«Je le fais ! » répondit un garçon.
 
«Je vais chercher l'infirmière je reviens ! » fit une autre fille.
 
De mon côté, je ne quittais pas mon amie des yeux cherchant le moindre signe de sa part. Elle respirait toujours mais elle semblait avoir de la fièvre et son pouls battait beaucoup trop vite. Est-ce qu'elle était malade ? Est-ce que c'était une infection ? Je ne savais pas mais en tout cas, il fallait qu'ils se dépêchent.
 
«Laissez-la ! Cette petite traînée ne mérite pas d'être soignée ! » lança une fille en ricanant.
 
En entendant ça, je serra les poings, me retenant à grand peine d'intervenir devant ces insultes et les ricanements de son groupe de petits moutons. Je ne savais pas ce qu'il se passait mais je n'aimais pas ça. Alors j'attendis. J'attendis que les secours arrivent. Enfin, après dix minutes, ils arrivèrent et je pris sans hésiter mes affaires et celle de mon amie. Bien heureusement, on ne me fit aucune remarque et quand bien même j'en aurais eu, elles n'auraient eu aucun impact étant donné que je ne comptais pas attendre ici les bras croisés.
 
A l'hôpital, les médecins prirent en charge Jade tandis que je m'asseyais dans la salle d'attente. Ouais...Pas de doute, c'était vraiment une journée pourrie. Entre ça et le temps de merde qu'on avait, je dois dire qu'on était servi. D'ailleurs, je devrais peut-être prévenir les gars ? Juste au cas où. Quelque chose me disait qu'une aide supplémentaire et un soutien ne serait pas de trop. Je me leva alors et partit quelques minutes aux toilettes, appelant Donnie en premier. Manque de bol pour moi, ce n'est pas lui qui décrocha.
 
Téléphone de Donnatello, j'écoute !
 
Raph ?
 
Yep c'est moi ! Quoi de neuf la miss ?
 
Pourquoi tu réponds sur le tel de Donnie ?
 
Ils sont en patrouille tous les trois mais ils ont oublié leurs portables...Il y a un souci ?
 
Oui je crois bien...Je suis à l'hôpital. Jade a fait un malaise et j'ai le sentiment qu'il y a quelque chose qui ne va pas...Je ne sais pas encore quoi mais j'ai l'intuition que c'est quelque chose de grave.
 
Les kraangs ?
 
Non. Un problème humain je crois...Tu pourrais.. ?
 
N'en dis pas plus, je suis là dans dix minutes !
 
Et il raccrocha aussitôt. Quelque peu rassurée, je rangea mon téléphone et retourna dans la salle d'attente, me commandant un petit chocolat chaud. Comme promis, dix minutes plus tard, un jeune homme aux cheveux auburn et au blouson de cuir débarqua à l'accueil que j'avais en ligne de mire. Aussitôt, je l'interpella.
 
«Raph, je suis là »
 
Il me rejoignit alors dans la salle d'attente et s'asseya à côté de moi, plutôt sérieux.
 
«Alors ? Qu'est-ce qui se passe ? »
 
«Je n'en ai aucune idée mais...Elle avait vraiment l'air mal en point...Elle a fait une attaque de panique juste avant de s'évanouir »
 
«Elle a peur de quelque chose...»
 
«Ou quelqu'un....Raph, les filles sont allés la voir il y a trois semaines. Elles m'ont raconté que son beau-père se comportait bizarrement et elle de même. Il se passe quelque chose de grave et je me demande si je ne devrais pas appeler la police... »
 
«Pas sans lui avoir parler avant...Il vaut mieux qu'on attende un peu pour savoir ce qu'elle a. Ici, elle ne craint rien surtout avec nous dans les parages »
 
«Il y a autre chose...Certains élèves de notre classe ont été plus qu'odieux et je compte bien régler ce problème aussi... » ajoutais-je en grinçant des dents, sentant la colère monter petit à petit.
 
Je me calma bien vite cependant. Ce n'était pas le moment de s'énerver. Il fallait que je me calme.
 
«J'ai besoin qu'on parle d'autre chose et vite avant de péter un câble. Tu n'aurais pas une bonne nouvelle à m'annoncer par hasard ? »
 
Mon ami prit un instant pour réfléchir, les bras croisés sur son torse. Son regard en disait long sur sa réponse.
 
«Malheureusement non. Donnie n'a pas avancé sur l'identification des numéros que tu as donné et on a continué les recherches sur les disparitions qui ont eu lieu. Tout est relié à la tour et pour l'instant, Thomas nous a dit qu'aucun événement n'était prévu pour le moment. Autrement dit, on est au point mort ».
 
Je leva les yeux au ciel, priant silencieusement pour qu'enfin quelque chose avance aujourd'hui, histoire que mon moral ne soit pas totalement foutu. J'espérais vraiment que Jade n'avait rien de grave mais malgré moi, je ne pouvais pas m'empêcher de penser au pire. Il fallait que je me détende.
 
«J'ai amené ma console si ça te dit... » proposa justement Raphaël en me tendant une PSP grise.
 
Parfait ! C'est ce qu'il me fallait !
 
«Merci d'être là Raph » fis-je en lui ébouriffant les cheveux.
Il ne répondit pas, se contentant de faire de même avec moi, me décoiffant par la même occasion. Avec lui, c'est vrai que je n'avais pas vraiment l'occasion de discuter ni de partager des activités mais on avait tout de même une relation fraternelle aussi forte qu'avec Léo et Mikey. Qu'il soit là pour moi et Jade me touchait énormément.
 
«De rien petite tête ! Allez, tu veux jouer à quoi ? » demanda-t-il en ouvrant soudain une pochette.
 
A ma grande surprise, celle-ci était remplie de jeux divers et variés. Je n'aurais jamais cru que c'était un collectionneur. En revanche, un gamer, sans problème. Personnellement, je n'étais pas du tout une experte et je ne savais pas du tout quoi choisir.
 
«Le mieux c'est que tu choisisses pour moi. Un truc pas trop difficile si tu peux car d'après ce que je vois là, ce sont des jeux de combat ou des MMORPG...»
 
Après réflexion, il finit par porter son choix sur Monster Hunter. Je connaissais ce jeu mais uniquement de nom. J'étais tellement gauche que finalement il se moquait plus de moi qu'autre chose. Saleté va. Finalement, après dix minutes de défaites à répétition, il me reprit la console des mains et joua à son tour, m'expliquant au besoin les commandes et me donnant quelques conseils. Je ne m'en rendis pas compte mais de le regarder faire, me fit perdre la notion du temps. Deux heures venaient de passer quand je m'en rendis compte et il était déjà midi. Et je crevais de faim. Apparemment Raph aussi vu les gargouillements que produisaient son ventre, en concert avec le mien.
 
«Bon...Je crois bien qu'il va falloir qu'on se restaure avant de crever de faim » fis-je en me levant «Mais pas question de manger ici, la bouffe de l'hôpital, c'est pas terrible » ajoutais-je en prenant mon sac à main et mon manteau.
 
J'avais l'intention d'aller chercher à manger dans les restaurants à emporter près de l'hôpital. Je les connaissais par cur étant donné que c'était celui où ma mère était.
 
«Avec plaisir ! Tu veux manger quoi ? »
 
«Y a un super restaurant où ils font des sandwichs, bagels salés, des plats à emporter juste à tomber »
 
«Je te fais confiance. Prends ce que tu veux »
 
«Ça marche, dans ce cas, je serais de retour dans quinze minutes environ »
 
Comme convenu, j'étais de retour quinze minutes plus tard, deux sacs à la main. Il n'y avait pas trop de monde donc j'avais pu aller un peu plus vite. Je lui tendis son sac et lui énonça ce que j'avais prévu pour lui à savoir un sandwich poulet crudités et des spaghetti coriandre épices. Avec fondant au chocolat en dessert. De mon côté, c'était risotto poulet aubergines et potage de légumes. Connaissant son appétit, j'avais dû prendre un peu plus pour lui que pour moi. Et j'eus raison. Il dévora absolument tout en très peu de temps. Pour ma part, je venais de finir de manger quand un médecin débarqua dans la salle d'attente pour se diriger vers nous.
 
«Bonjour, vous êtes là pour Jade Simmons ? »
 
Je sauta littéralement sur mes pieds, lui serrant la main qu'il me tendait avec empressement. Plus calme que moi, Raphaël lui accorda une rapide poignée de main. Lui comme moi voulions savoir ce que Jade avait.
«Oui c'est ça. On est des amis proches... »
 
«Bon, dans ce cas suivez-moi, je dois vous parler... »
 
La mine sombre du médecin m'inquiétait encore plus. Et ça confirmait bien mes hypothèses. Il y avait un grave problème. L'homme en blouse blanche nous conduisit alors dans son bureau et nous pria de nous installer mais pour ma part, je commençais à stresser sérieusement. Rester sur une chaise était donc compliqué pour moi en ce moment.
 
«Bien...Ce que je vais vous demander va probablement vous choquer. Est-ce que vous savez si Jade s'est faite agressée...sexuellement? »
 
Un silence pesant s'installa alors que je tentais de contenir mon dégoût. Je le savais. Il y a un problème de ce genre et j'avais ma petite idée sur le coupable.
 
«Vous avez trouver des traces d'agressions sexuelles ? »
 
«Oui. Plusieurs. Certaines sont récentes, d'autres anciennes et elle a une blessure également. Je suis désolée de vous annoncer ça, je me doute que ça doit vous choquer mais...Je dois en savoir plus afin de voir si nous devons appeler la police ou non »
 
«Dans ce cas vous pouvez appeler la police. Parce que je sais ce qui se passe. Elle se fait violer à répétition par son beau-père, j'en suis sûre. Deux amies communes l'ont vu en sa compagnie et croyez-moi, cet homme est louche et la réaction de Jade lorsqu'il l'a simplement pris par l'épaule en disait long sur la suite des événements »
 
Le médecin m'avait écouté sans mot dire, intégrant mes explications. Il semblait réfléchir à tout ça.
 
«Ça pourrait correspondre aux traces de sperme que nous avons trouvé...Une analyse est en cours. Et nous avons trouvé aussi des hématomes un peu partout sur les bras, les jambes, le dos etc. Avec ça, il devrait plonger sans problème. Dernière question : comment se comporte-t-elle avec vous ? »
 
«Avec nous, elle peut être totalement elle-même mais j'ai remarqué qu'avec les garçons, les hommes, elle est distante...Froide...Elle a peur de tout contact »
 
«C'est pour ça qu'elle a réagit comme ça alors quand j'ai voulu l'aider... » intervint Raphaël en percutant tout à coup, aussi choqué que moi.
 
Puis, devant le regard du professionnel de santé, il se sentit obliger de préciser ce qu'il s'était passé. Evidemment, il omit volontairement cette histoire de plantes.
 
«On était à une fête tous ensemble avec Jade, Amy etc et elle est tombée. J'ai voulu savoir si ça allait et quand j'ai vu qu'elle avait une petite plaie à la joue, j'ai voulu juste regarder si c'était grave et elle m'a giflé en hurlant de ne pas l'approcher. Pourtant, j'ai juste effleurer la plaie des doigts... »
 
«C'est malheureusement une réaction commune à la plupart des victimes de viol et d'inceste à répétition. Ils vont avoir tendance à paniquer au contact physique ou à la vue du genre, responsable de sa souffrance. En l'occurrence, c'est un homme, par conséquent elle craint tous les hommes même ceux qui ont de bonne intentions »
 
«Et qu'est-ce qu'on pourrait faire pour l'aider ? » demanda Raphaël.
 
«Être patient, ne pas la brusquer, lui montrer que vous êtes là pour elle. La reconstruction va être longue et pour commencer, cela va passer surtout par la reconnaissance de la victime et avec ce qu'on a comme preuves, cet homme va aller en prison à coup sûr. Je vais prévenir la police et voir avec eux. Si vous voulez la voir, elle se trouve dans la chambre 134 »
 
Tandis qu'il prenait le téléphone pour appeler la police, on le remercia et on sortit de son bureau pour aller la voir. Dans la chambre, des machines étaient branchées et bipaient tranquillement. Jade, elle, avait les yeux ouverts, la tête tournée vers la porte. Lorsqu'elle nous vit entrer, elle ne réagit pas. Je ne savais pas quoi dire personnellement. Durant plusieurs minutes, je restais plantée là, à la regarder. Elle fut la première à rompre le silence.
 
«Tu es au courant pas vrai ? »
 
«Oui mais... »
 
«Je le savais. Qu'un jour tu me regarderais comme ça...Avec pitié, dégoût... » commença-t-elle en se mettant à pleurer, les dents serrées.
 
Mon cur se compressa dans ma poitrine. La voir comme ça était insupportable et je ne pouvais pas la laisser dire des choses comme ça. Je me précipita alors vers elle et lui prit la main.
 
«Jade, écoute moi bien. Oui je suis dégoûtée mais je suis dégoûtée de ce que cet enculé te fait. Tout est de sa faute et non je ne te regardes pas avec pitié mais avec compassion ! »
 
Elle frissonna avant de sangloter comme une enfant, secouée de spasmes.
 
«Non tout est de ma faute...Je ne fais rien à chaque fois, je ne me défends pas, je ne comprends pas pourquoi mon corps ne veut pas bouger dans ces moments-là ! J'essaye mais il ne veut pas ! Je suis dégoûtante et salie et...et... »
 
Elle n'arrivait même plus à parler tellement elle pleurait et de mon côté, je n'y arrivais pas non plus. Je me contenta de la prendre dans mes bras pour la calmer. On en parlera après et je lui retirai de la tête cette pensée stupide. C'est loin d'être de sa faute et je sais pourquoi elle ne pouvait pas bouger. Quand quelque chose de brusque et de choquant arrive, il arrive que parfois le cerveau bloque tout. Ainsi, vous vous retrouvez paralysé, vous ne réagissez pas même si vous le voulez. En l'occurrence, cela peut arriver lors d'agressions. Parce que le cerveau n'arrive pas à réaliser totalement ce qui se passe. Cela paraît trop irréel et brutal pour lui et il bloque tout. Quand elle sera calmée, je lui ferai comprendre et je l'aiderais. Derrière nous, je sentais que Raphaël essuyait furtivement quelques larmes également. Je comprenais qu'il puisse être touché. Il n'était pas si insensible qu'il le laissait paraître. Soudain, des pas retentirent dans le couloir et un homme apparut dans la chambre. Il portait une espèce de chemise à carreaux et un jean délavé. Il avait les cheveux en bataille aussi.
 
«Ha Jade tu es là ! J'ai eu tellement peur pour toi que je suis venue directement ! »
 
Il allait s'avancer jusqu'au lit quand Jade me serra la main si fort que mes doigts craquèrent. Je reporta immédiatement mon attention sur elle. Elle respirait beaucoup trop fort, elle avait les yeux rivés sur lui, une lueur d'effroi à l'intérieur. Je compris immédiatement.
 
«C'est vous pas vrai ? »
 
«Bah oui c'est moi, le beau-père de Jade ! Et je suis venue la chercher » fit-il en approchant d'elle.
 
J'allais me lever pour le menacer quand un bras l'empêcha d'approcher. Raphael, se mit entre lui et nous et le foudroya du regard.
 
«Essayez d'approcher et je vous jure que vous allez le regretter espèce d'enculé... »
 
«Comment tu oses me parler gamin ?! C'est ma belle-fille alors laisse-moi passer ! »
 
«Si vraiment c'était votre belle-fille, je doute que vous la traiteriez comme un vulgaire objet sexuel. Hé ouais tu te sens con là hein ?? Dommage pour toi, les médecins ont déjà appeler la police et tu vas payer pour ce que tu lui as fais. Entre les coups et blessures et les viols à répétition tu vas pourrir en prison pendant un bon bout de temps connard...»
 
J'en avais la chair de poule. Raph était calme mais son ton était tellement froid et son sourire tellement flippant que c'était encore pire que lorsqu'il se mettait en colère. Apparemment, son petit sermon avait fonctionner sur le beau-père. Il perdit tout à coup son sourire et recula même vers la porte. Il avait l'intention de se barrer ou... ? Heureusement, Raphael réagit de suite et le plaqua au mur, une main dans le dos.
 
«Tu n'iras nulle part sauf avec les flics. Donc tu sais quoi ? En attendant qu'ils arrivent, fais tes excuses à Jade.... »
 
«Pourquoi je le ferais ? Cette petite salope le mérite ! C'est elle qui me chauffait ! »
 
Cette phrase me fit sortir de mes gonds. Cette fois, je ne pu pas m'empêcher de réagir. S'il répète un truc comme ça, je vais le carboniser sur place.
 
«PUTAIN MAIS ASSUME TES CONNERIES ESPECE DE VIEUX PORC DEGUEULASSE !!!!!!!! T'ES PAS UN HOMME, T'ES UN MONSTRE ET TU MERITERAIS QU'ON TE COUPE LES PARTIES AUX CISEAUX !!!! D'AILLEURS JE SAIS MEME PAS CE QUI ME RETIENT !!!!!! »
 
J'avais hurlé de toutes mes forces et je crois bien que tout l'hôpital m'avait entendu. J'étais tellement en colère, je commençais à perdre le contrôle. J'avais l'impression que tout mon corps était chauffé à blanc et je voyais rouge, littéralement. Je sentais tout mon sang bouillonner en moi et mes doigts qui picotaient atrocement.
 
«Amy... ? » m'appela Raphael «Calme-toi.... »
 
Je ne l'entendais qu'à moitié. J'avais tellement envie de le brûler sur place, de le frapper, de lui faire endurer autant de souffrance que ce que Jade avait enduré. Plus j'avançais vers ce salopard et lui, plus je m'énervais et je savais que j'étais à moitié transformée, ou du moins de visage.
 
«Amy ne fais pas ça...Je t'assure ce n'est pas une bonne idée...Reprends le contrôle, ne t'abaisse pas à son niveau... »
 
Voyant que ses paroles n'avaient aucun effet sur moi, il tenta une dernière fois.
 
«Pense à Jade. Elle a besoin de toi... »
 
Tout à coup, la rage disparut totalement. C'est vrai. Jade avait besoin de moi. En me tournant vers elle, je voyais bien qu'elle était encore sous le choc et effrayée. L'espace d'un instant, j'avais perdu tout sang-froid mais en la voyant comme ça, cela me permis de me calmer. Cependant, la colère se manifesta d'une autre manière. J'avais envie de pleurer, une forte envie de pleurer. Je n'arrivais pas à me retenir. Il fallait que je sorte d'ici quelques minutes. A mon plus grand soulagement, enfin, la police débarqua dans la chambre et pointa Raphael et l'homme de leurs armes.
 
«Mains en l'air monsieur Watterford! »
 
Aussitôt, Raph le lâcha et recula jusqu'à moi. On le regarda tous deux se faire embarqué par les flics tandis qu'un autre s'avançait jusqu'à nous.
 
«Bonjour, vous êtes ? »
 
J'eus un petit moment de battement avant de répondre.
 
«Je suis Amy Stuart et voici Raphael Hamato. On est des amis... »
 
«C'est donc vous qui avez parler au médecin ? »
 
«Oui.. » confirma-t-on tous deux.
 
«Dans ce cas, il va nous falloir vos témoignages et ceux de Mlle Becker et Fisher. Vous vous sentez en capacité de nous parler ? »
 
Je jeta un regard vers Jade. Cette dernière semblait soulagée. Et elle me faisait un signe de tête, me disant que ça allait bien se passer. Constatant ça et la présence rassurante d'un de mes meilleurs amis, je finis par suivre l'agent de police. Durant une heure, j'expliqua exactement ce que les filles m'avaient raconter, ce que moi je savais et avait constaté etc. Autant dire que ce fut difficile. En sortant de la pièce, je n'eus pas d'autre choix que de m'isoler un peu pour me calmer. Je n'arrêtais pas de pleurer et je ne voulais pas que Jade me voit comme ça. Alors je laissa tout couler sur le toit de l'hôpital, respirant l'air frais. Au moins, il s'était arrêté de pleuvoir. Tout à coup, une sphère lumineuse rouge apparut devant moi. Surprise, je recula de quelques pas tout d'abord. Cependant, vu cela n'avait pas l'air méchant, je finis par m'en approcher et la toucher du bout des doigts. Soudain, sans prévenir, elle vola jusqu'à moi et s'engouffra dans ma poitrine. C'est là que mes marques elfiques au niveau de la nuque, des épaules et des bras apparurent, colorées à présent de rouge. Encore un élément perturbant aujourd'hui et je repensa vite fait à la pierre mystérieuse. Ça devait avoir un rapport avec ces étranges sphères et mes marques. J'avais hâte d'avancer là-dessus pour le coup et au moins, d'y penser me changeait les idées. J'attendis que les marques disparaissent, et d'être suffisamment calme avant de retourner dans la chambre de Jade. Pourvu que tout se passerait bien pour elle et sa reconstruction à présent...

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