Ce sentiment-là ne me quitte pas, comment le pourrait-il d'ailleurs ? Tu sais, je ne suis pas bête, j'ai pensé aux conséquences que cela pourrait avoir. Je t'ai donné une réponse toute bête, juste pour ne pas y penser plus. Je ne veux pas me sentir accablée, dégoûtée de celle que je suis. J'ai moi aussi des défauts, ça va, c'est bon, de très gros défauts que je ne parviens pas à effacer. Tu connais ma maladie, enfin si on peut appeler ça une maladie. Tu as compris qui je suis, mais tu ne sembles pas connaître la puissance de certains mots ou de certaines phrases que tu prononces. L'impact qu'ils ont est destructeur pour moi, car ils vont à contresens de ce que je souhaite être. Alors, je compartimente, chaque chose a sa place et crois-moi lorsque ce n'est pas rangé comme il faut, c'est un bordel de titan dans ma tête. Ce qu'il se passe à l'instant où je t'écris, c'est que je souhaite tout arrêter. Je ne veux plus t'écrire, je veux oublier ton prénom, ton existence et je souhaite retrouver ma place.
J'ai une vie heureuse, comme j'ai toujours rêvé d'en avoir une et pour rien au monde, je ne souhaite perdre cela. Mais il y a ce toujours un, mais tu as entrouvert quelque chose chezmoi qui ai fait sauter un verrou. Une porte que je gardais fermée depuis des années maintenant. Lorsque cela s'est produit, j'ai tout de suite voulu te revoir, voulu te parler, j'aurais voulu te suivre pour savoir qui tu es. Il n'en fût rien, tu vois, j'ai tout de suite tué à coup de pompe cette connerie qui commençait à se former dans ma tête et j'ai arraché un bout de mon cœur pour y placer une raison de fer. Lorsque la raison est plus forte que les sentiments, une belle connerie oui ! C'est juste une façon de contourner le problème et pourtant, tu remarqueras que je n'ai rien fait jusqu'au jour où la vie en a décidé autrement.
Et là une claque dans ma gueule. Pourquoi tout ce chamboulement ? Comment fais-tu cela ? Une alchimie ? Un mélange explosif ? À chaque fois que j'ose regarder sur mon téléphone tapage, ouvrir ma messagerie, ou tout simplement penser à toi, j'ai envie de mourir tant je me sens honteuse d'être ça.
Depuis Philippe, je n'ai eu d'obsession pour personne d'autre comme ça. Tues quelque part un peu comme lui et c'est un sublime compliment que je te fais. Tu aurais voulu avoir un autre prénom, j'aurais voulu être autrement. Devons nous accepter de vivre ainsi ? Oui, je le crois, parfois les choix sont limités et certains sentiments sont si fort qu'on ne parvient pas totalement à les maîtriser. Es-tu d'accord avec ça ? J'aime à croire que je n'ai rien fais d'irréversible et je le crois vraiment. Même si dans le fond, rien que pour avoir pensé à toi, je devrais m'en vouloir a mort et la honte devrait m'étouffer. Alors, je te pose la question, souhaites-tu que l'on continue ainsi en parvenant à compartimenter ou que l'on cesse tout ? D'ailleurs, une dernière chose, ne pense pas pour moi s'il te plaît, je le fais déjà beaucoup trop pour moi-même.
Je suis une demi-adulte et je me dois d'assumer ce sentiment-là, aussi dégueulasse qu'il soit. Je n'ai pas le choix, si je ne le fais pas, je vais avoir de gros problèmes de comportement. J'attends cette réponse-là (comme si ma vie en dépendait), aussi brève, soit-elle dans un premier temps.
VOUS LISEZ
Obsessions
Short StoryUne rencontre comme tant d'autres, cependant celle-ci deviendra obsessionnelle. Quand chaque partie de votre corps réclame la présence de l'autre. Le destin ? Le hasard ? Quand la vie nous pousse à la dérive, faut-il pour autant y succomber ? Commen...