Chapitre 23 : Rencontre inattendue

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"Le crime égorge l'innocence pour mieux régner et l'innocence se débat de toute force dans les mains du crime" - Robespierre.

20 heures 44

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20 heures 44

Vénus

— Il y a quelqu'un ? chuchoté-je.

Mon cœur pulse dans ma cage thoracique de telle façon que je l'imagine tout à fait capable de s'en échapper. Les battements se font plus forts, plus irréguliers, et finissent même par m'arracher une grimace.

À ma gauche, un second bruit me fait sursauter.

— Il y a quelqu'un ? répété-je.

Une seconde passe. Puis deux. Puis trois.

Aucune réponse.

Ma bouche s'assèche et ma gorge se noue. Mon dieu, où ai-je atterri ?

Je suis tentée d'imaginer qu'il pourrait s'agir d'une personne. D'une personne prête à me tendre la main. Néanmoins, si tel était le cas, que ferait-elle ici, à cette heure ? Rien de sain, sûrement.

J'aimerais plutôt qu'il s'agisse d'un animal.

Clignant des yeux à plusieurs reprises pour échapper à ces différentes suppositions, j'essaie tant bien que mal de me repositionner. Mes os craquent et j'inspire profondément pour annihiler la douleur qui se répand dans chacun de mes membres. Ce n'est que lorsque je parviens à tendre le cou, que je réitère d'une voix tremblante, l'attention fixée sur l'endroit d'où provient le son :

— Eh ! Il y a quelqu'un ?

Mon front se plisse et je sens que le sang qui y a séché se craquelle. 

— Montrez-vous ! m'exclamé-je le cœur battant à tout rompre.

Un bruissement de feuilles mortes s'ensuit et je commence à inspirer fort, si fort que, très vite, ça en devient douloureux.

— Sortez de là ! clamé-je à mi-voix.

Un vent glacial me caresse le visage et ce n'est qu'à cet instant précis que je prends conscience d'une chose pourtant évidente : je suis dehors. Enfin, pas tout à fait, mais presque. Les murs, éventrés par le temps, sont en ruines, laissant entrer l'air libre. La végétation a envahi les lieux, sans parler des petites bêtes qui fourmillent un peu partout par terre. C'est... comment dire ? Glauque.

Et puis, tout à coup, un grognement me fait écarquiller les yeux. Atterrée, j'essaie de me contorsionner, mais la corde qui me retient prisonnière s'enfonce davantage dans ma peau et me retient malgré moi. Ma vue se trouble, mais je finis par distinguer une ombre près du mur. Elle louvoie entre les déchets, s'agrandissant et rétrécissant de façon succincte.

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