Chapitre 21. Désemparé

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Amani

Je roule comme un fou, et quinze minutes plus tard, je suis devant mon domicile. Je reste figé. Mes yeux se perdent dans le vide et mon cerveau chauffe. De nombreuses pensées fusent à l'intérieur de ma tête, que j'ai l'impression de perdre. Ma main droite trouve place sur mon montant, puis rejoint ma gauche au sommet de mon crâne. Elles frottent énergiquement mes cheveux, avant de me racler le visage, et s'arrêter sur ma bouche. Mes yeux sont humides, mais je me retiens de libérer cette eau amère.

Mon Cœur se serre dans ma poitrine, tellement fort que j'en gémis. Il bat à tout rompre.
Un son désagréable arrive à mes oreilles, je me rends alors compte que mes coudes étaient depuis quelques minutes sur le klaxon.  Je suis plus perdu que je ne l'étais il y a peu. Mon reflet dans le rétroviseur m’écœure, je remarque alors qu'elles sont sorties, qu'elles ont coulées, ces larmes que je retenais. Je les essuie, et m'affale sur ce siège. je suis complètement anéantis, je sens ma force me quitter, mes muscles s'affaiblir. Je me sens trahis, humilié. Je me sens,…utilisé, voilà c'est le mot qu'il faut. Utilisé !

Elle s'est servie de moi, elle m'a….. non ça ne peut pas être vrai ! Mais si ! Je me sens ridicule, minable.
Je sors enfin de cette voiture et monte directement dans ma chambre, où ma tête continue de me brûler de toute cette confusion. Je revois son image lors de cette conversation, ses larmes, sa tristesse. Elle était sincère, je l'ai senti. Alors,….. elle est leurs otage ? Ils… oh mon Dieu mais qu'est-ce que tout ça signifie ?
Mes mains n'ont pas lâché les contours extérieurs de ma boîte crânienne.

Si elle dit vrai, elle est en danger, Rachid aussi, et moi…. Mais alors où est Mikaïla ? Elle dit m'aimer. Je sais que c’est vrai, je le sens, mais….
Un bruit vient couper le cours de mes pensées, la porte de ma chambre s'ouvre sur Zed.


—Tu m'as abandonné ! J'ai dû rentrer en taxis, grogne-t-il, avant de s’asseoir près de moi, sur mon lit.

—Il fallait que je prenne l'air.

—Dit celui qui laisse sa copine se faire battre dans un parking.

—Qu'est-ce que tu dis ? tonné-je presque, dégouté que l'on ai pu lever la main sur elle.


Je me dirige vers ma commode et récupère l’enveloppe dessus. Je sors la photos de son agresseur de l'autre fois, et la montre à Zed.


—C’est lui ?

—Oui, tu le connais ? C'est lui que tu l'a vu embrasser ?


Je ne réponds rien, je me lève et fais les cent pas dans ma chambre. Mes muscles se contractent, ma mâchoire se serre. Je sens mes organes s'acidifier, ma tristesse et mon désarroi laissent place à de la colère. Ils ont encore oser la toucher.

Mon trouble refais surface, je suis complètement perdu dans toutes ces pensées. Toutes ces questions en moi, trouverons leurs réponses en elle. Il faut que je la vois, il faut que l'on s'explique. Il faut que,…que….Oh non !…. Elle s'est ouverte à moi,….. elle m'a fait confiance, et moi j'ai…..je l'ai…


—Non mais quel idiot ! m'écrié-je rebuté de moi-même.

—Là on est d'accord cousin tu es un idiot. Heureux que tu t'en rende enfin compte.


Je prends la porte, et Zed me suit.


—Mais où tu vas ?

—Il faut que je lui parle, réponds-je en dévalant les marches.

—Pourvue que je ne tombe jamais amoureux. C'est n'importe quoi, dit-il toujours à ma suite.


Quand j’arrive en bas, Naomi, une des femmes de ménage m'interpelle.

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