préface ☽

61 2 0
                                    

Il m'est arrivée d'avoir des démangeaisons. On veut inexorablement la toucher, mais on se sermonne nous-mêmes. On s'empêche une fois sur deux de faire une erreur. Vous savez, ce petit picotement sur cette petite partie, comme une irritation incontrôlée. Sauf que cette fois, dans ce cas de figure là, Harry était ma démangeaison et j'étais une sorte d'irritation dérisoire pour lui. Futile, inutile, quelqu'un dont on veut se débarrasser et que l'on ne remarque jamais habituellement.

Je déambulais dans les couloirs en priant qu'un jour, quelqu'un me bouscule, s'excuse, et que cette scène tourne en un remake de "Remember me", en éradiquant la fin tragique bien entendu. Malgré ce genre d'espérances inconcevable qui n'arriverait probablement jamais dans ma misérable existence, je savais que je n'avais pas beaucoup d'amis et que j'étais peu fréquentable pour les trois-quarts des lycéens de Reitz. D'ailleurs, je comptais dans mes amis ma professeur de français, toujours pleine de vie, me répétant sans cesse que mon monde était différent lorsque j'imageais la société où quand je daignais avoir le culot d'introduire des théories fumeuses dans mes devoirs. Ma vie et ma personne au lycée auraient facilement pu passer inaperçu si je ne l'avais pas rencontré, si l'on ne m'avait pas persécuté, et si mon père n'était pas gay.

The scale of evilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant