L'Enfant de la Lune

25 - Qui a dit qu'il ne l'aimait pas

Elle avait galopé sans relâche pendant deux jours. Ne s'accordant que de brèves pauses, surtout pour soulager Azur. Mais le temps l'avait rattrapée.

Isil observa les ruines de Dale, les plaines de la Montagne Solitaire. Son cœur avait espéré arriver avant l'heure de l'affrontement. Hélas, Orques, Nains, Elfes, Hommes se mêlaient les uns aux autres, s'entretuant.

Isil se précipita vers la cité en ruines. La compagnie s'était sûrement retranchée dans la Montagne, mais ce n'était pas eux qui l'inquiétaient. Ils étaient capables de se défendre contrairement aux enfants de Bard. Elle s'était prise d'affection pour eux. La Semi-Elfe parvint rapidement au cœur de la ville, réussissant à éviter les combats et Orques déchaînés.

- Tilda ! Sigrid ! Bain !

Aucune réponse ne lui revint. Résignée à les retrouver, Isil s'élança vers les champs de bataille, en espérant qu'il ne leur soit pas arriver malheur. Sur son chemin, elle croisa quelques Orques qui ne firent pas long feu. Les sabots d'Azur frappèrent les dalles de la cité, alors qu'il galopait dans les étroites ruelles. Le vent souffla dans ses crins d'ébène. Alors que les deux compagnons fouillaient encore la cité, Isil aperçut un vieil homme familier, à barbe grise.

- Gandalf !

L'Istari se tourna vers la Semi-Elfe, tandis que celle-ci se frayait un chemin jusqu'à lui, n'hésitant pas à piétiner des Orques au passage. Il sembla soulager de la voir entière. Un grand sourire éclaira son visage taché de sang alors que l'assassin mettait brutalement pied à terre.

- Que se passe-t-il donc par ici ? La guerre était-elle si imminente ?

- Je le crains, malheureusement.

Un Orque hurla en courant vers eux. D'un vif mouvement du poignet, Isil le décapita. Sa tête roula à ses pieds, tandis que le corps de l'immondice était secoué de spasmes violents.

- Où sont les Nains ?

Le magicien garda le silence, fixant le sol enneigé.

- Répondez, Gandalf !

- Le roi sous la Montagne est parti couper la tête du vil serpent, accompagné de ses meilleurs guerriers. Le Prince Legolas ainsi que l'Elfe Tauriel sont allés les aider.

- Vraiment ? Vous m'appuyez là que des Elfes sont partis secourir des Nains sans autre forme de procès. Auriez-vous trop abusé de l'herbe à pipe des Hobbits ?

- Voyons, Isil ! Il n'est guère le moment de débattre sur ma dépendance à l'herbe à pipe...

- Alors vous le reconnaissez !

- Mais sur nos prochaines pertes. Une armée entière arrive de Gundabad, et se dirige droit sur nous. Nous sommes hélas trop peu nombreux. Les Nains périssent, leur armée sera bientôt décimée. Quant aux Elfes... Thranduil ne veut pas sacrifier ses hommes pour la survie de peuple lui ayant craché au visage.

- Que s'est-il passé encore ? S'exaspéra Isil.

- Vielle rancune. Fit simplement Gandalf. J'ai besoin de me rendre à Ravenhill. Il faut stopper Thorin et le ramenait à la raison. Il se fera tuer avant de réussir à atteindre Azog.

- Je ne crois pas non. Contra la Semi-Elfe. Azog ne ratera pas une chance de tuer son rival. Il sautera même sur l'occasion. C'est plutôt pour ceux qui l'accompagnent que je m'inquiète.

Isil et Gandalf tournèrent d'un même mouvement leur tête vers la tour de Ravenhill. L'inquiétude planait entre eux.

- J'irai les aider. Dit l'assassin.