La Flamme du coeur - Cadeau D'anniversaire (Réécriture)

Chapitre 9

                    Tout en le fixant, je sentis une vague magique envahir mon corps. La pleine lune. Astre fantastique qui donnait vit à tant de choses, aux Hommes, aux animaux ; Astre qui réglait les eaux, les océans et les empêchaient de nous submerger ; Astre qui permettait l'harmonie aux creux de ce monde futile. Les elfes de "mon" clan naissaient à la lisière du ciel et de la Terre, lisière baignée par les doux rayons de la lune. Quand elle s'arrondissait pour nous montrer sa pleine grandeur, ils en devenaient, eux aussi, puissants. Invisibles aux yeux inattentifs, rapides, forts, presque invincibles. Ils se fondaient dans l'air là où la lune pouvait caresser leurs blanches peaux. Jusqu'à maintenant, même si je ne pouvais leur faire grand tort, je parvenais à les blesser, suffisamment pour les ralentir, mais maintenant... Je vis avec désarroi leurs plaies se refermer quelque peu, pour ma part, j'étais trop amochée pour que le dont me guérisse. Néanmoins, il était hors de question que je baisse les bras. Je gainai donc, fis une rapide chandelle pour me donner de la vitesse et poussai sur mes bras. Je me redressai avec autant d'adresse que mon corps fatigué me le permettait. Je me mis en position de combat face à mon ennemi avec son fouet. Je remarquai, du coin de l'œil, les deux autres se mouvoir pour se placer autour de moi et m'encercler. Je serai fort le pommeau de mon épée, immobile, fixant le mouvement de mes adversaires. Ils étaient plus nombreux que moi et moins fatigués. Il fallait que j'économise mes forces et, pour cela, je comptais utiliser la leur. L'elfe situé à ma droite se jeta en avant, son poignard en main. Je me penchai sur le côté pour l'esquiver, la rapidité était ma seule avantage. Je le repoussai du tranchant de mon arme en faisant un mouvement brusque. Il sauta en arrière. Je lui envoyai mon talon dans la figure, il tituba en crachant du sang. Pendant qu'il se remettait mentalement de s'être fait frapper par une fille tenant à peine debout, son camarade chargea. Je pliai les genoux, sautai sur les épaules de l'elfe qui crachait au sol et me projetai en arrière. Je fis un soleil au-dessus du second et atterris derrière lui. Je le frappai dans le dos et l'envoyai au tapis. Il jura en m'attrapant le pied. Je le secouai vivement pour qu'il me lâche. Un "oups" m'échappa quand mon talons le frappa à l'arcade. Je vis passer une lueur de doute dans son regard. Il se releva le regard noir, un filet de sang coulait au coin de son œil. J'ouvris la bouche pour m'excuser mais je me ravisai, ils m'avaient quand même pas mal abimée. Il tendit les mains et se jeta sur moi. Je couinai en tombant quand il me poussa et me suivit dans ma chute. Je repliai mes jambes contre moi et les étendis de toutes mes forces envoyant l'homme par-dessus ma tête. Je m'assis rapidement, il roula sur l'épaule et finis un genou à terre, me fixant comme un prédateur. Je me relevai à la hâte, fis tourner mon arme entre mes doigts pour me donner du courage et parai une attaque sur le côté. Une cisaille entoura, de ses deux lames, la mienne dans un grincement métallique. L'autre me coupa au cou, je sentis un liquide chaud ruisselait le long de ma peau et tacher mon haut. Je l'attrapai de ma main gauche, il força dessus. Je retins un cri quand le fer froid rentra dans ma paume, quand elle se teinta de rouge et que ma chaire se mit à brûler. Je vis le troisième elfe, resté jusqu'à maintenant dans l'ombre, faire battre son fouet dans l'air. Il s'approcha et le dirigea vers mon dos. Un râle s'échappa de mes lèvres malgré moi face au coup, il recommença au niveau de ma cuisse. Le tissu de mon pantalon se déchira révélant mon corps dans le même état. Je tombai à genoux le visage stoïque regardant droit devant moi. L'homme se tenant devant moi retira sa cisaille de ma poigne sans grande difficulté et me frappa à la mâchoire avec son manche pour me faire baisser le regard. Je m'effondrai face contre terre secouée de spasmes. Néanmoins, je m'appuyai mes coudes, je n'allais pas renoncer maintenant. Une botte se glissa entre mes omoplates et me renvoyai au sol. Je sentis la colère monter en moi. Ils commençaient sérieusement à me taper sur le système, ils étaient trois, toutes aussi aguerris, si ce n'étais plus, que moi, et ils n'étaient pas foutus de se battre à la loyale, chacun le tour ! J'attendis, aux aguets, qu'il pose son pied à côté de son deuxième et attachai rapidement ses laissés entre eux puis me relevai d'un bon ignorant ma tête tournant. Je lui envoyai mon genou dans l'entrejambe. Quand il se pencha en avant pour m'étrangler suite à la douleur, il tomba. Je lui jetai un regard noir en me retournant vers les autres. Ils attaquèrent chacun leur tour avant de vite déguerpir pour que je ne puisse riposter. Je dus me résoudre à seulement esquiver et parer pour ne pas être blessée mortellement. Je pris conscience de la rapidité que nous offrait la lune, c'était peut-être que mon corps commençait vraiment à fatiguer mais j'avais l'impression qu'ils étaient encore plus vifs à chaque attaques. Malgré mon agilité, je sentais de plus en plus de coupure me lacérer la chair. Je réussis contre toute attente à désarmer celui aux cisailles en en envoyant une contre un arbre et l'autre en la cachant dans ma botte. Il attaqua tout de même sans arme. Il appuya sur mon poignet droit et, à cause de la promesse qui était devenu malédiction, je lâchai mon épée recourbée. Il l'éloigna loin de moi d'un coup de pieds puis envoya ses doigts serrés à de nombreuses reprises contre mon visage. Je parai de mes avant-bras avec une aisance inattendue, au point que ce fut mon poing, à moi, qui atteignit une pommette. Je me retournai pour faire face au dernier et j'eus juste le temps de voir la tresse filait rapidement vers moi avant de la sentir entourer ma gorge. Je me laissai tomber à genoux en le regardant dans les yeux. Un sourire satisfait étira ses lèvres, il disparut rapidement. Je glissai ma main contre ma jambe et empoignai la cisaille. Je coupai la liane avec vivacité. Il grimaça quand je me relevai et découpai en pièce son fouet. Je lui souris amère. On me cogna brusquement à l'épaule, je fis un pas en avant pour ne pas perdre mon équilibre et relevai des yeux surpris devant moi. Mon sang se glaça et je déglutis. Bobi se tenait devant moi. Quand s'était-il libéré ? Peu à peu, le désespoir remplaça le désarroi. Contre lui je n'avais aucune chance, pas dans mon état. Un elfe jeta sa faux à son chef et se plaça derrière moi pour m'encercler. Sans aucune compassion, il attaqua de sa grande arme. Après je le comprenais un peu, il s'avait fait bafouer en prenant une chaise dans l'arrière du crâne... J'esquivai la lame en demie lune en faisant une roulade en avant de me retourner pour lui faire face. L'elfe derrière moi me frappa dans le dos, je sentis une coupure superficielle courir de mon omoplate à mes reins. Je fis un bon sur le côté et lui fis face. Son compère en profita pour m'entailler le mollet. Pour toute réponse, je le lui envoyai dans le front. J'entendis un "boum" qui m'informa que cet idiot était tombé à la renverse. Cependant je n'y portai pas attention déjà assaillit par la pluie d'attaque du chef qui comptait bien laver son honneur. J'évitai comme je pouvais, me baissant, sautant, entraînait dans une danse dont je ne dictais pas les pas. Il faisait tourner son étrange bâton avec une aisance et agilité déconcertante piquant, coupant, tranchant l'air autour de nous à défaut de m'attendre. Il fit un pas en avant quand j'en fis un en arrière. Malheureusement pour moi, ou heureusement, je ne saurais le dire, ses jambes étaient plus grandes que les miennes et ses mouvements aussi. Le bois de l'arme me frappa à la tempe et me projeta au sol. Je me relevai gauche en essuyant le sang qui coulait le long de ma joue, mon cœur battait à tout rompre et mes oreilles sifflaient. Le chef me fixait avec une sorte de respect, estime causé par ma vaillance et ma témérité. Sauf que la frontière était mince entre le courage et la folie. J'entendis des pas venir du bâtiment, d'un même mouvement nous nous tournâmes tous.