A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022

7 ~ Réveil délicat

J'ouvre difficilement les yeux et suis rapidement éblouie par la lumière du soleil déclinant par la fenêtre. Ma tête me lance horriblement et j'ai la bouche pâteuse. Je tourne doucement la tête et remarque que je ne suis pas dans mon dortoir mais à l'infirmerie. Que s'est-il passé ?

Je lève ma main pour la porter à ma tête mais lâche un petit cri. Chaque parcelle de mon corps me lance, le moindre geste est douloureux. Je touche doucement mon visage tuméfié en tentant de me remémorer ce qui s'est passé. Je fronce les sourcils, même ce mouvement me fait mal, et me remémore le combat avec le caporal. Enfin, si on peut qualifier cet échange de combat vu la raclée qu'il m'a mise.

- Oh, tu es réveillée !

Je sursaute et tourne la tête vers cette voix, un peu trop rapidement puisque je suis prise d'un vertige. L'infirmière s'approche de moi et me tend un verre d'eau que je vide d'une traite. Je n'ai même pas remarqué que j'étais aussi assoiffée.

- Dis donc, tu avais soif toi ! plaisante l'infirmière.

Malgré sa jovialité, je ne peux m'empêcher de la fusiller du regard.

Sans déconner connasse ...

Elle s'assied sur la chaise à côté de mon lit et prend une compresse sur laquelle elle verse un liquide avant de la poser sur mon front. Je pousse un cri et m'éloigne d'elle, réveillant ainsi des douleurs un peu partout dans mon corps.

- Ça pique ! geins-je.

- La belle au bois dormant est enfin réveillée à ce que je vois.

Cette voix familière me donne des sueurs froides en me rappelant de mauvais souvenirs. Je tourne la tête vers l'entrée où Livaï est accoudé dans l'embrasure de la porte. Je soutiens son regard de fer et réprime un frisson. Je hais ce gnome du plus profond de mon âme. Je suis obligée de lâcher son regard lorsque l'infirmière attrape doucement mon menton et tourne mon visage vers elle.

- Désolée, je sais que ça fait mal mais il faut que je te soigne.

Je hoche la tête et la laisse poursuivre son travail sous le regard inquisiteur de Livaï. Je lâche un nouveau cri alors qu'elle désinfecte une nouvelle plaie et j'entends le gnome ricaner dans mon dos. Je fais volte-face et le fusille du regard.

- Oh tu n'as pas à avoir honte de crier, je suis sûr que Braun te faisait hurler bien plus fort hier soir.

Comment ose-t-il ? Je me fige et me retourne rapidement vers l'infirmière lorsque je sens mes joues s'empourprer. Cette dernière continue ses soins et je mords mes lèvres pour ne pas produire le moindre son, de peur de récolter une nouvelle remarque acerbe de la part du caporal demi-portion. Je prie intérieurement pour qu'il quitte la pièce mais il reste figé dans l'embrasure.

- Pourquoi vous restez planté là ? N'avez-vous pas des choses plus importantes à faire que de surveiller une jeune recrue stupide et incompétente ?

J'entends un soupir, suivi du bruit lourd de ses bottes sur le parquet en bois de l'infirmerie. Il apparait dans mon champ de vision et se poste derrière l'infirmière, les bras croisés sur son torse. Il me dévisage longuement de la tête aux pieds, ce qui a le don de me mettre mal à l'aise.

- Il est clair que tu es quelqu'un de stupide, entame-t-il.

Je le fusille du regard mais il n'en a que faire et poursuit :

- Cependant, je ne pense pas que tu sois une incompétente. J'ai jeté un œil à tes résultats et ils sont plutôt bons.

Je manque de m'étouffer avec ma salive. Venant de lui, je prends ça comme un compliment. Je le dévisage d'un air ahuri, la bouche grande ouverte.