Dark love

Teadrops

Une fois le repas prêt, je prévînt mon père et appela ma petite sœur qui descendit nous rejoindre. Tout le monde s'installa et je les servis, puis m'installa à mon tour. Le repas commença en silence, seul le bruit des couverts retentissait.

-Qu'est-ce que tu as fais aujourd'hui ? Me demanda soudain mon père.

Je leva les yeux vers lui.

-J'ai été faire du basket avec Tyler.

-Tu as gagné j'espère ? Dit-il très sérieusement.

Il était aussi un grand compétiteur et reflétait ça sur moi et tout ce que j'entreprenais dans la vie.

-Oui, trois fois de suite. Lui répondis-je plutôt fier.

Il fit un signe de la tête avant de prendre une autre bouchée.

-Et toi ? Demanda-t-il en se tournant vers ma sœur.

Celle-ci n'osa même pas le regarder.

-J'ai révisé. J'ai un contrôle demain.

-Bien. Alors aucuns de vous ne s'est occupé de la maison.

Mon regard retomba sur mon assiette. Je pensais qu'il était de bonne humeur ce soir, mais c'était tout l'inverse. Et ça ne faisait que commencer... Aucun de nous ne parla. Il frappa du point sur la table nous faisant reculer de peur.

-Je me tue, toute la journée, à travailler pour payer ce putain de loyer et ce que vous êtes entrain de bouffer, et vous pensez juste pouvoir en profiter sans rien faire ?! Cria-t-il en nous regardant tour à tour alors que nous n'osions pas bouger.

-Désolé... Osa murmurer ma sœur, mais ça ne fit qu'empirer les choses.

Il l'attrapa par les cheveux et la souleva de sa chaise alors qu'elle criait et pleurait de douleur. Il la jeta au sol et lui arracha son short avant d'enlever sa propre ceinture et de lever la main prêt à la frapper.

-Arrête ! Lui hurlais-je alors qu'un premier coup retentit dans tout ce bruit.

J'attrapa son bras avant qu'il ne recommence. Ma sœur était recroquevillé au sol en larmes. Il se tourna précipitamment vers moi et me poussa d'une telle force que malgré ma carrure, je fus propulsé en arrière et ma tête heurta le sol d'une violence hors du commun. Une douleur intense m'envahît tendis que j'essayais de rester conscient. J'entendais ma sœur hurler alors que mon père se jeta littéralement sur moi, m'assenant des coups de poings au visage et à l'abdomen, me coupant le souffle.

Puis soudain, alors que son poing était en l'air, prêt à tomber de nouveau, son visage changea, et une expression de douleur mêlée à de l'incompréhension apparut.

-Ça suffit ! Hurla ma sœur qui se tenait maintenant debout derrière lui.

C'est là que j'aperçu avec horreur ce qu'elle tenait dans les mains.

-ARRÊTE ! Répéta-t-elle alors qu'il tombait au sol à côté de moi, le visage pétrifié.

J'étais incapable de bouger, complètement sous le choc, alors que la pire des scènes se jouait devant moi. Ma sœur, ma petite sœur de seulement douze ans, s'acharnait désormais sur le corps sans vie de mon père, le poignardant encore et encore sans faiblir. Il y avait du sang partout où je posais les yeux, et une mare au sol. J'étais tétanisé, et peu après, en partie à cause du choc à la tête, je perdais connaissance.

*Fin du flashback*
*PDV PAIGE*

Je porta une main à ma bouche qui s'ouvrît sous le choc. Je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer à la fin de son histoire sachant ce qu'il avait vu et vécu. Je pleurais parce que j'étais horrifié de savoir que de telles choses étaient arrivés à une personne aussi belle que lui. Il aimait son père malgré tout ce qu'il lui avait fait subir, et le voir se faire tuer devant ses yeux, par sa propre sœur qui plus est, je n'imaginais même pas l'impact que ça pouvait avoir sur un esprit déjà fragile. Je comprenais mieux maintenant d'où lui venait cette maladie, et pourquoi est-ce qu'il était comme ça aujourd'hui. Je pleurais parce que j'avais de la peine pour lui, et parce que ça le faisait toujours souffrir. Je pensais être la seule avec une histoire atroce, mais non...

Je n'avais que plus envie de prendre soin de lui, de l'aider à avancer, à se reconstruire. Je voulais lui offrir ça, même si ça n'allait pas être simple, il le méritait. Ses yeux étaient baissés et je déposa une main sur les siennes qu'il tripotaient mal à l'aise. Il me regarda alors. Je pouvais voir des larmes qu'il retenait mais qui brillaient dans ses yeux foncés et lui souris à travers les miennes.

-Je ne peux même pas imaginer ce que ça fait de vivre une telle expérience... Lui soufflais-je. Mais rien ne changera le fait que je veux être là pour toi, et encore plus maintenant. Je veux t'aider à aller mieux, je veux que tu profite enfin de la vie, et je veux être avec toi, plus que n'importe quoi d'autre.

-Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques... Me murmura-t-il rapprochant son visage du miens sans rompre le contact visuel.

-Je ne te lâcherais pas. Lui dis-je pleine de conviction.

Je lu dans son regard de l'appréhension mêlée à de la joie. Ses lèvres douces se posèrent enfin sur les miennes et j'eus l'impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Je lui rendis son baiser et sans le briser, je vins m'asseoir à califourchon sur lui. Nos langues commencèrent à danser un ballet endiablé, alors qu'une douce chaleur montait dans mon bas-ventre. C'était fou l'effet qu'il avait sur moi.

-Je te veux. Me dit-il de sa voix grave enrouée par l'excitation.

-Je suis tout à toi. Lui répondis-je sentant son membre gonflé et prisonnier de son jogging sous mon intimité.

***

Ça y est, je pouvais officiellement dire que Ryan et moi étions un couple. C'était assez étrange, mais d'un côté j'avais l'impression que les choses étaient à leur place.

J'étais assise dans mon canapé, à repenser à son histoire. C'était fou qu'une chose comme ça puisse arriver, rien que d'y penser j'en avais mal au cœur. Son histoire n'était pas éloignée de la mienne... Mais le fait qu'il soit apparut sur ma route me paraissait comme une évidence : je devais l'aider. Peu importe ce que cela impliquait, je voulais le faire, je ne pouvais pas le laisser comme ça. Ce que je ressentais pour lui était étrange. Dès que je l'avais vu j'avais eu l'impression que quelque chose se passerait entre nous, et je n'avais pas vraiment voulu lutter contre ça, même si me remettre dans une relation ne me disait rien, avec lui c'était naturel.

Mon téléphone sonna et un message s'afficha.

De : Ryan

Hey, juste pour te souhaiter une bonne nuit. J'ai déjà hâte de te revoir.

Un sourire étira mes lèvres.

A : Ryan

J'ai hâte aussi, mais j'aurai préféré que tu sois là. Bonne nuit.

Je posa mon téléphone et alla me préparer un petit truc à manger que j'avala rapidement. Il était aux alentours de huit heures du soir quand on frappa à ma porte.

-Ryan ? M'exclamais-je surprise.

Il me sourit et j'étais toujours autant émerveillée par cette vision.

-Tu aurais préféré que je sois là, alors me voilà. Me dit-il en levant les bras.

Je me précipita sur lui et l'embrassa. J'étais vraiment contente qu'il soit là.